Il y a 85 ans, dans un moment de désarroi national, un homme s’est levé pour dire non à l’asservissement et tracer la voie de la liberté. L’appel du général de Gaulle, prononcé le 18 juin 1940 depuis Londres, reste un exemple rare de lucidité politique, de clarté stratégique et de foi dans le peuple. Maurice Laouchez revient sur cette parole fondatrice, ses prolongements en Martinique, et les leçons à méditer face aux errements d’une classe politique qui, aujourd’hui, peine à nommer les crises et à proposer un horizon.
BEL BONJOU TOUT’MOUN’
Il y a cette semaine 85 ans que fut lancé à Londres l’un des appels les plus célèbres de l’histoire du 20ème siècle.
C’est l’appel du général de Gaulle, demandant à tous les Français qui refusaient l’asservissement de la France à l’Allemagne nazie, de se joindre à lui.
Cet appel, pour aujourd’hui encore, est exemplaire de pédagogie, et d’ efficacité.
Après avoir donné les explications du désastre que subissait la France, le général, identifie les moyens, notamment les colonies d’alors, qui permettent à la Résistance de nourrir la certitude de la victoire finale des forces de la liberté.
Cet appel fut peu écouté le 18 juin, mais son contenu fut vite connu et suscita, dans les semaines qui suivirent, le ralliement à son action de l’unanimité des élus de la Martinique, comme de milliers de Français du monde entier.
Quatre ans après, en Août 1944, grâce à l’aide déterminante de l’Angleterre de l’Union Soviétique, des Etats-Unis, et de la majorité des dirigeants de l’Empire, le général défilait en vainqueur sur les Champs Elysées.
Le général de Gaulle n’était pas un saint.
Sous son autorité explicite ou implicite furent perpétrées des actions parfaitement condamnables en Algérie, au Sénégal, et en Martinique en 1959, et dans l’Hexagone.
Mais, et là est l’essentiel, pour sauver la France du chaos à deux reprises, en 1940 et en 1958, sa démarche fut toujours la même: la description claire des causes des difficultés, la définition d’un cap clair, et l’identification, également claire, des moyens à mettre en oeuvre pour surmonter ces difficultés.
De nombreux professionnels de la politique ont accusé, mensongèrement, le général de Gaulle de vouloir instaurer une dictature.
Or, à deux reprises, il a tout au contraire, sauvé les libertés, d’abord contre le national -socialiste Hitler, ensuite contre un quarteron de généraux français traitres à leur mission.
La contestation systématique de ces mêmes professionnels de la politique, ajoutée à l’idéologie destructrice de mai 1968 sévissant dans trop d’ écoles, de médias et d’administrations, l’a conduit à quitter le pouvoir en 1969, alors que rien, juridiquement, ne l’y obligeait.
La France est aujourd’hui confrontée à des problèmes pour lesquels la classe politique ne propose ni d’explications vraies ni de solutions crédibles.
Cette situation, dramatique, nous invite, à évoquer, voire à regretter, ce temps.
Ce temps où un homme seul, « L’homme du 18 juin », par la clarté de sa démarche, l’exemplarité de ses comportements, et la confiance qu’il avait dans son peuple, a pu sauver la France d’un désastre militaire, avant de l’engager sur la voie de la modernité économique et sociale, condition d’une véritable souveraineté et d’un dialogue fécond avec le reste du monde .
MANMAY, AN NOU GADÉ DOUVAN !