Le 31 mars 2025, le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national (FN, devenu Rassemblement national – RN), condamnant 24 personnes pour détournement de fonds publics européens.
Parmi elles, 13 ont choisi de faire appel
Dont Marine Le Pen, Louis Aliot (vice-président du RN et maire de Perpignan), Nicolas Bay, Bruno Gollnisch, et Fernand Le Rachinel (anciens eurodéputés), Julien Odoul et Timothée Houssin (actuels députés RN), Catherine Griset, Guillaume L’Huillier, et Jeanne Pavard (anciens assistants parlementaires), Wallerand de Saint-Just (ancien trésorier du FN), Nicolas Crochet (expert-comptable). Le RN, en tant que personne morale, a également fait appel après avoir été condamné à une amende de 2 millions d’euros.
Tandis que les autres ont accepté leurs peines
Marie-Christine Arnautu : 18 mois de prison avec sursis, 800 € d’amende et 3 ans d’inéligibilité ; Thierry Légier : 12 mois de prison avec sursis et 3 ans d’inéligibilité ; Gérald Gérin : 12 mois de prison avec sursis et 1 an d’inéligibilité ; Loup Viallet : 6 mois de prison avec sursis ; Micheline Bruna : 12 mois avec sursis et 2 ans d’inéligibilité avec sursis ; Laurent Salles : 6 mois de prison avec sursis ; Charles Hourcade : 6 mois de prison avec sursis ; Jeanne Pavard : 8 mois de prison avec sursis simple ; Yann Le Pen : 12 mois de prison avec sursis et 2 ans d’inéligibilité avec sursis. Ces condamnés étaient principalement des anciens assistants parlementaires ayant bénéficié de contrats fictifs financés par des fonds européens.
Ainsi, douze des condamnés, principalement d’anciens assistants parlementaires, ont décidé de ne pas faire appel.
Parmi eux, Yann Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen, a été condamnée tout de même à 12 mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité avec sursis. Ce choix peut s’expliquer par plusieurs facteurs : ces condamnés ont estimé avoir reçu des peines légères, souvent assorties de sursis, rendant l’appel peu opportun ; un appel pourrait entraîner une peine plus sévère si le parquet décidait également de faire appel ; faire appel implique des frais juridiques et une procédure longue, que certains préfèrent éviter.
Marine Le Pen, condamnée à quatre ans de prison (dont deux avec sursis), une amende de 100 000 euros et cinq ans d’inéligibilité immédiate, a fait appel de sa condamnation.
Elle a qualifié le jugement de “politique, non judiciaire”, estimant qu’il vise à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. D’autres figures du RN, comme Louis Aliot, Bruno Gollnisch et Julien Odoul, ont également fait appel. Le parti lui-même a contesté l’amende de deux millions d’euros qui lui a été infligée. La cour d’appel de Paris prévoit de rendre sa décision à l’été 2026, ce qui pourrait permettre à Marine Le Pen de se présenter à la présidentielle si sa peine d’inéligibilité est annulée.
Cette affaire a provoqué des manifestations de soutien à Marine Le Pen, qui a comparé sa situation à celle de Martin Luther King Jr., appelant à une contestation pacifique. En parallèle, des contre-manifestations ont eu lieu, dénonçant une menace pour la démocratie et l’État de droit.
Le choix de certains condamnés de ne pas faire appel pourrait être perçu comme une reconnaissance des faits.
Tandis que les appels des figures majeures du RN s’inscrivent dans une stratégie de défense politique, visant à préserver leur avenir électoral. Le défaut d’unanimité dans la décision de faire appel du jugement de condamnation ne joue pas en faveur de Marine Lepen apparaissant d’autant plus comme instigatrice de ces détournements de fonds publics européens
Gérard Dorwling-Carter