Le RPPRAC et son leader Rodrigue Petitot La Martinique ont laissé pour devoir de vacances aux militants et sympathisants, pour ce qui est appelé la phase 2 du mouvement, de boycotter les enseignes de la grande distribution pour réduire leurs profits et leur faire fermer boutique. L’économiste JM. NOL prend cela très au sérieux et pense qu’un tel boycott pourrait avoir des répercussions négatives pour les consommateurs, entraînant une diminution de l’offre et une éventuelle hausse des prix, accentuant ainsi le problème de la vie chère. Que les grands groupes pourraient se retrouver dans une situation financière délicate, rendant difficile l’accès au crédit et aux ajustements nécessaires pour maintenir leur compétitivité. L’analyste fait remarquer que le paysage de la grande distribution en Martinique est déjà affecté par des tendances observées dans l’hexagone, où la consommation alimentaire baisse, et que plusieurs enseignes ferment des magasins. Un processus de détournement du public envers ces grandes surfaces, comporterait le risque – nous dit JM. NOL- de déstabiliser davantage l’économie locale. Dans un contexte où n’existent guère d’alternatives pour nourrir la population, la petite agriculture peinant à répondre à la demande à grande échelle en raison de la cherté et du manque d’infrastructures. Pessimiste, l’économiste va jusqu’à penser que l’avenir de la grande distribution en Martinique est incertain, que les pressions sociales et économiques pourraient aboutir à une transformation de ce secteur, et que la dépendance de l’île vis-à-vis de ces groupes compliquerait la situation. Cette hypothèse catastrophique est à notre sens inenvisageable, compte tenu des habitudes de consommation prises par les Martiniquais. Noël va venir avec ses exigences de produits alimentaires du terroir français, intégrés dans le goût alimentaire des martiniquais. Ce d’autant plus que la période de fin d’année n’est guère propice au militantisme alimentaire. Les guirlandes de lumière qui vont recouvrir bientôt les façades des magasins, la trêve des confiseurs, les gondoles débordant des grandes surfaces vont effacer les plus fortes résolutions de boycott alimentaire. Avec les vœux de paix, de bonheur et de santé les choses vont reprendre leur train-train habituel, apaisées par les effets des baisses des 6000 produits du protocole devant intervenir au début de l’année, jusqu’à la prochaine crispation sociale où la population va s’insurger cette fois contre le prix des pièces automobiles et d’autres bien de consommation commercialisés peu ou prou par les mêmes distributeurs que pour l’alimentaire. Et très certainement cette fois, qu’un protocole d’objectifs et de bonnes intentions ne suffira pas pour éteindre les brasiers de la colère populaire. Alors que faire?
Gérard Dorwling-Carter.
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