Le sujet du chlordécone, pesticide controversé utilisé dans les bananeraies antillaises, continue de susciter des interrogations passionnées et des débats intenses. Maurice Laouchez, dans cette tribune, interroge les vérités établies et relayées depuis des décennies autour de ses conséquences sanitaires et économiques. Prenant appui sur les récentes déclarations des responsables de Phyto-Victimes, l’association qui accompagne les victimes de pesticides dans leurs démarches d’indemnisation, il invite à une réflexion approfondie sur ce qui pourrait constituer une intoxication psychologique de grande ampleur. Cette prise de position soulève des questions cruciales : le chlordécone a-t-il réellement causé les ravages souvent attribués à son usage ? Les données médicales, actuelles et futures, permettront-elles d’apporter des réponses définitives ?
LE CHLORDÉCONE A-T-IL CAUSÉ TOUS LES DÉGATS QU’ON LUI ATTRIBUE?
BEL BONJOU TOUT’MOUN’
Il existe au niveau national, depuis 2020, c’est-à-dire bientôt cinq ans, un Fonds d’indemnisation des victimes des pesticides, opérant tant dans l’Hexagone qu’Outre-Mer.
Ce Fonds est géré par une association appelée Phyto-Victimes.
ll a des représentants en Guadeloupe, comme en Martinique.
Le Président de cette association, Monsieur Antoine LAMBERT, et sa Directrice, Madame Aline FOURNET ont été récemment interrogés par une grande radio locale.
Leurs déclarations sur le dossier chlordécone apportent un éclairage assez spectaculaire sur ce problème.
Qu’on en juge:
A la date où nous sommes, en Martinique, 259 professionnels ont sollicité l’aide du Fonds.
Après examen de leurs dossiers médicaux, 75 dossiers ont été retenus et seront indemnisés toute leur vie.
Parmi eux, dont 2 enfants atteints pendant la grossesse de leur mère.
Le nombre de cas de cancers est de zéro, y compris pour le cancer de la prostate.
Ces informations doivent sans doute, comme toute information, être vérifiées, corroborées, complétées.
Si elles se révèlent exactes, ce qui paraît plus que probable, cela signifierait que, depuis plus de vingt ans, l’opinion publique est soumise à une intoxication psychologique injustifiée, d’une rare gravité, avec des conséquences économiques considérables pour les agriculteurs, les pêcheurs, les professionnels du tourisme, etc., etc.
Seule l’étude épidémiologique dont les résultats sont attendus pour 2026 selon le Plan chlordécone IV permettra d’avoir une idée relativement précise de l’impact réel de l’utilisation du chlordécone sur les populations de la Martinique et de la Guadeloupe.
Mais l’éclairage apporté par les responsables de PHYTO-VICTIMES contredit frontalement, comme les analyses de sang des volontaires, les innombrables déclarations sur les 95% de contamination et le soi-disant record du monde de cancers de la prostate en Martinique dus au chlordécone.
MANMAY, AN NOU GADÉ DOUVAN!
Maurice Laouchez
Un commentaire
LE CHLORDÉCONE A-T-IL CAUSÉ TOUS LES DÉGATS QU’ON LUI ATTRIBUE?
Cet article de Maurice Laouchez m’a laissé sur ma fin car il mérite largement d’être approfondi. En effet, plutôt d’un naturel méfiant que l’expérience, l’âge ainsi que le fait d’avoir avalé bon nombre de couleuvres pour ne pas dire de boas quand j’étais plus jeune, j’ai été me faire tester pour connaitre mon degré d’intoxication à la chlordécone, d’autant que je suis un consommateur régulier et depuis mon enfance, de chou de chine, d’igname et de patate douce que j’achète chez les producteurs du Nord de notre pays. Pour moi, il ne faisait pas de doute que cette satanée molécule serait présente dans mon sang.
La gratuité du test permettant de connaitre le niveau d’intoxication à la chlordécone ayant été obtenu par ceux qui dénonçaient, avec raison, l’utilisation de ce pesticide, j’ai été me faire tester dans un laboratoire.
“Hélas, trois fois hélas, les résultats furent négatifs” et j’en ai presque nourri des regrets. Je faisais donc parti des 5% des non contaminés puisque avait été affirmé, par le professeur “Tournesol”, pardon, milles excuses, je veux dire “Bellepomme”, que 95% des habitants l’étaient. Une fois de plus, je me singularisais!!!!!
Il n’empêche que d’avoir une idée aussi précise que possible du taux de contamination afin de cibler les efforts sur les victimes me parait constituer un objectif indispensable. Amplifier ce nombre serait au service d’autres objectifs que celui là!