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Bienfaits de la brume du Sahara

Poussières du Sahara sur Cayenne ©Guyane la 1ère

Malgré les milliers de kilomètres qui les séparent, le désert du Sahara et la forêt amazonienne sont liés : chaque année, un cycle naturel transporte du continent africain au continent sud-américain des millions de tonnes de sable chargé de nutriments pour la forêt amazonienne.

S’il est beaucoup moins visible maintenant puisque la pluie est au rendez-vous, depuis 5 jours l’épisode de poussière du Sahara est toujours en cours chez nous. L’atmosphère est chargée en particules et la qualité de l’air est donc mauvaise pour la santé des êtres humains mais excellente pour l’éco système Amazonien, notamment pour les sols et les espèces végétales.

Des poussières indispensables pour l’écosystème amazonien

Ces poussières, ces particules fines en suspension sont, selon les chercheurs, une chance pour l’Amazonie. En effet, elles contiennent du phosphore, sorte d’engrais naturel essentiel pour le développement des plantes et de l’écosystème amazonien dans son ensemble  explique Marie Line Gobinddass – enseignante chercheuse à l’Université de Guyane et à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) :

C’est bien car ces particules sont chargées en phosphore. Il est bon pour le métabolisme énergétique des plantes des êtres vivants.

La latérite est un sol pauvre et les fortes précipitations aggravent la donne. La poussière saharienne chargée en phosphore joue donc un rôle majeur dans la fertilisation des végétaux

Plus de 9O % des sols amazoniens soit 900 millions d’hectares manquent de transport de phosphore. Ce manque est lié aux pluies, aux précipitations et au lessivage par les eaux de ruissellement.

De décembre à février, voir jusqu’à la mi-mars, les vents harmattan transportent  sur 7000 kilomètres plusieurs milliers de tonnes de sables.  Du continent africain au continent sud-américain, le voyage dure environ une semaine :

Il y a des études en cours sur ce sujet mais le lac Bodélé qui a été asséché est le siège du départ de ces poussières sahariennes chaque année. Nous avons fait quelques études avec atmo-Guyane sur la caractérisation des particules de poussières sahariennes et on a retrouvé des diatomes qui sont l’une des signatures possibles liées au lac Bodélé.

Ce cycle naturel de transport de poussières sahariennes, indispensable à notre éco système amazonien, se révèle, par contre, néfaste pour les populations vulnérables ou sensibles.

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