Site proche de la mer, vue imprenable sur la baie de Fort-de-France, desservi par les transports en commun, proche de toutes commodités cherche visiteurs. En effet, ce samedi 14 décembre, les centrales EDF de la Pointe des Carrières et de Bellefontaine se dévoilent au public lors d’une journée porte ouverte.
Les traces de la présence récurrente des pigeons et des iguanes rayés se prélassent sur des carrés de verdure. Pourtant, il s’agit de ne pas se laisser berner par la faune. EDF est bien un site dit Seveso. Le site industriel présente, comme toutes les centrales électriques, des risques d’accidents majeurs. « Il y a bien longtemps qu’il n’y a pas eu de grave incident », rassure Anthony Kolak, directeur de la centrale de la Pointe des Carrières en poste depuis 1 et demi. D’ailleurs, EDF invite à pénétrer, ce samedi 14 décembre des espaces habituellement fermés au public. Ce sera l’occasion de découvrir l’envers du décor des deux centrales de l’île où 85% de l’électricité est produite. Pour son opération séduction, la centrale de la Pointe des Carrières attend 200 à 300 personnes. Construite en 1996, la centrale foyalaise est presque trentenaire.

Comme dans d’autres secteurs de l’industrie, la parité n’est encore pas forcément de mise. Malgré des efforts, la centrale de la Pointe des Carrières n’échappe pas à la règle. Sur les 90 salariés, seules 9 sont des femmes. Un écueil que l’usine veut surmonter en attirant davantage de public féminin vers les métiers de l’industrie. « On a décidé d’aller au plus près des écoles pour présenter nos métiers au plus grand nombre et créer des vocations. Nous mettons en avant les femmes qui travaillent dans la centrale pour montrer que c’est possible », explique le directeur du site. EDF joint le geste à la parole puisque le dernier recrutement en date est une femme dans un atelier électrique.
Pour recruter localement, EDF s’est joint à d’autres acteurs clef de l’industrie, Albioma et la Sara pour que les formations dispensées sur le territoire correspondent à leurs besoins. « C’est un véritable enjeu de trouver les compétences sur le territoire », avoue Anthony Kolak. 90 personnes dans 10 métiers différents font fonctionner le site 24/24 heures et 7/7 jours. En tout, en Martinique, EDF, c’est 50 métiers.
La centrale a été élaborée pour être autonome tant au niveau personnel qu’en matériel et énergie. Deux gigantesques moteurs diesel qui font trembler la terre jusque dans les bureaux administratifs, permettent de produire 30% des besoins en électricité de la Martinique. Ces moteurs, les plus grands moteurs terrestres au monde, sont alimentés par du fioul passé par la centrifugeuse de la centrale pour que le combustible soit le plus propre possible pour ne pas encrasser les moteurs. Anthony Kolak, directeur de la centrale de Pointe des Carrières précise que la Martinique est autosuffisante en électricité : « Nous ne sommes pas interconnectés avec d’autres territoires. »
L’un des objectifs de la centrale est de se passer de fioul pour produire son électricité pour se tourner vers du bioliquide « afin d’être classifiée comme centrale d’énergie renouvelable. » L’étude de faisabilité sera lancée dès l’année prochaine.
Note: La visite est gratuite mais l’inscription est obligatoire avant le mercredi 11 décembre sur https://landings.lacelluledigitale.com/edf-semaine-de-l-industrie/
Laurianne Nomel