Source Slate.
Héloïse Robert –
Il suffirait d’une mutation pour que le virus de la grippe A nous frappe de plein fouet.
Après le Covid-19, le sous-type H5N1 du virus de la grippe A pourrait entraîner une nouvelle pandémie. | Getty Images via Unsplash+
Après le Covid-19, le sous-type H5N1 du virus de la grippe A pourrait entraîner une nouvelle pandémie. | Getty Images via Unsplash+
Temps de lecture: 2 minutes – Repéré sur The Conversation
Il y a cinq ans, la pandémie de Covid-19 voyait le jour à Wuhan, en Chine. S’en sont suivis des mois de confinement, plusieurs vaccins et une grande inquiétude pour de nombreuses personnes qu’une telle crise sanitaire se reproduise. Aujourd’hui, les scientifiques sont constamment à l’affût des maladies qui pourraient entraîner une nouvelle pandémie.
Bien que cela puisse provenir de plusieurs pathogènes (virus, bactérie ou parasite), certains sont plus susceptibles que d’autres de provoquer des épidémies rapides, notamment les virus de la grippe. Et justement, un article de The Conversation nous apprend qu’un virus grippal suscite de vives inquiétudes en ce moment. Il serait sur le point de devenir un vrai problème à l’approche de 2025.
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Le sous-type H5N1 du virus de la grippe A, aussi connue sous le nom de «grippe aviaire», est un virus largement répandu chez les oiseaux sauvages et domestiques, tels que les volailles. Récemment, il a aussi infecté des vaches laitières dans plusieurs États américains et a été découvert chez des chevaux en Mongolie.
Lorsque les cas de grippe sont nombreux chez les animaux, les humains craignent d’être infectés tôt ou tard. Le problème se pose pour la grippe aviaire, qui a déjà infecté soixante-et-une personnes aux États-Unis en 2024, principalement à la suite d’un contact entre les agriculteurs et leur bétail ou par la consommation de lait. En comparaison, au cours des deux années précédentes, seuls deux cas humains avaient été recensés.
Il suffirait d’une mutation
Il s’agit donc d’une augmentation préoccupante, surtout quand on sait que le taux de mortalité de la grippe aviaire H5N1 est de 30% pour les infections humaines. Heureusement, elle ne semble pour le moment pas se transmettre d’une personne à l’autre, ce qui réduit considérablement la probabilité qu’elle provoque une pandémie. Mais pour combien de temps encore?
Les virus de la grippe doivent se fixer à des structures moléculaires, sortes de récepteurs appelés «acides sialiques» situés à l’extérieur des cellules, pour y pénétrer et pour se reproduire. Or, la grippe aviaire est très adaptée aux acides sialiques des oiseaux et beaucoup moins à ceux des humains. Ainsi, sous sa forme actuelle, le virus H5N1 peut difficilement se propager entre les humains. Mais une étude parue le 5 décembre 2024 a dévoilé qu’il suffirait d’une seule mutation pour que le virus soit doté de cette capacité, au point de pouvoir déclencher une pandémie.
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Si cette souche de la grippe aviaire mute, les gouvernements devront agir rapidement pour enrayer la propagation. Les centres de contrôle des maladies du monde entier ont déjà élaboré des plans de préparation à une pandémie de grippe aviaire. Par exemple, le Royaume-Uni a acheté 5 millions de doses du vaccin H5, qui immunise contre la grippe aviaire.
Pour l’instant, la propagation entre humains n’est donc pas d’actualité. C’est pour les animaux que cela risque de s’accentuer davantage. En plus d’impacter leur santé, la grippe aviaire peut avoir des répercussions sur l’approvisionnement alimentaire et sur l’économie. Nous n’avons plus qu’à nous souhaiter une bonne santé au passage en 2025.