Qu’on le veuille ou non, nous sommes inéluctablement connectés à tout ce qui se passe en Europe. Les informations du jour mettent en lumière le fait que « L’arrêt de l’approvisionnement en gaz via l’Ukraine, en plein hiver, fait grimper les prix en Europe ». Le premier réflexe est de nourrir une crainte face aux conséquences encore incertaines de cet événement sur notre quotidien, à 8000 km de là, tant nous sommes connectés par le « cordon ombilical » de notre dépendance économique à la France.
En réalité, si l’arrêt de l’approvisionnement en gaz russe via l’Ukraine, effectif depuis le 1er janvier 2025, a entraîné une hausse des prix du gaz en Europe, cette situation avait été largement anticipée et préparée depuis plusieurs années.
L’accord de transit gazier entre la Russie et l’Ukraine, signé en 2019, a expiré le 31 décembre 2024. Kiev avait depuis longtemps annoncé son intention de ne pas le renouveler, invoquant des raisons de sécurité nationale et la volonté de ne plus financer indirectement l’effort de guerre russe.
L’Union européenne s’est préparée à cette situation en réduisant sa dépendance au gaz russe (de 40 % en 2021 à environ 8 % en 2023), en diversifiant ses sources d’approvisionnement – notamment via le GNL (gaz naturel liquéfié) – et en remplissant ses stocks de gaz, qui étaient à environ 75 % de leur capacité début 2025.
Le 2 janvier 2025, premier jour de cotation après l’arrêt du transit, le prix du gaz naturel sur le marché de référence néerlandais TTF a augmenté de plus de 4 %, atteignant 51 euros par mégawattheure. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis octobre 2023. Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs : l’arrêt du transit ukrainien (qui représentait 5 % des importations de gaz de l’UE), les températures glaciales dans le nord de l’Europe, et la diminution rapide des stocks de gaz, au rythme le plus élevé depuis 2021.
Malgré cette hausse, il n’y a pas, selon les experts, de risque immédiat de crise énergétique en Europe. Cependant, le remplissage des stocks pour l’hiver 2025-2026 sera plus coûteux, et les pays d’Europe centrale (comme la Hongrie et la Slovaquie) sont les plus vulnérables à court terme. L’Europe devra probablement augmenter ses importations de GNL, potentiellement plus onéreuses.
Ainsi, bien que la situation actuelle reflète davantage les défis de la transition énergétique et les tensions géopolitiques qu’une impéritie gouvernementale, nous devrons inévitablement subir les conséquences de cet état de fait. Celles-ci viendront s’ajouter aux effets négatifs liés à notre éloignement géographique des principaux centres d’approvisionnement.
Gdc
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