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    Home » « L’obélisque de la Concorde a été taillé en Egypte alors que Lutèce n’existait même pas »
    Actualité

    « L’obélisque de la Concorde a été taillé en Egypte alors que Lutèce n’existait même pas »

    juin 23, 2022Aucun commentaire
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    le 22/06/2022 par Robert Solé, Arnaud Pagès   – www.retronews.fr
    Place de la Concorde, alors place Louis XV, dessin de Gaspard Gobaut, 1850 - source : Gallica-BnF
    Place de la Concorde, alors place Louis XV, dessin de Gaspard Gobaut, 1850 – source : Gallica-BnF

    Érigé place de la Concorde sous le règne de Louis-Philippe, l’obélisque de Louxor est un témoignage saisissant de « l’égyptomanie » française du XIXe siècle. Plus qu’un reste de la civilisation égyptienne antique, le monument n’est-il pas un artéfact de la France sous la monarchie de Juillet ?

    Écrivain, journaliste et historien français d’origine égyptienne, né au Caire en 1946, Robert Solé a travaillé une quarantaine d’années au Monde dont il a été notamment le correspondant à Rome et à Washington, puis l’un des rédacteurs en chef.

    Il est l’auteur de sept romans ainsi que de nombreux essais historiques, dont L’Égypte, passion française en 1997 et Le Grand voyage de l’obélisque en 2004 au Seuil, Dictionnaire amoureux de l’Égypte chez Plon en 2002 ou La grande aventure de l’égyptologie chez Perrin en 2019.

    Propos recueillis par Arnaud Pagès

    –

    RetroNews : Quelle est l’« histoire première » de l’obélisque ? Où était-il situé en Égypte et à quoi servait-il ?

    Robert Solé : Il a été érigé sous le règne de Ramsès II, entre -1279 et -1213. Il se trouvait, avec son jumeau, à l’entrée du temple de Louxor, dédié au dieu Amon, situé au cœur de l’ancienne Thèbes, dans la vallée du Nil en Basse-Égypte.

    Ces pierres sacrées n’avaient pas seulement une fonction décorative. Pour les anciens Égyptiens, elles faisaient, semble-t-il, le lien entre la terre et le ciel. À l’origine des temps, le soleil s’était levé sur la pointe de l’obélisque, et il venait s’y poser chaque jour à l’aube pour éclairer le monde…

    De quelle matière est-il composé ?

    L’obélisque est un bloc taillé d’un seul morceau, un monolithe, en pierre dure, essentiellement en granit rose de la région d’Assouan. Trois colonnes de hiéroglyphes sont gravées sur ses quatre faces qui se rétrécissent insensiblement de la base au sommet et se terminent par un pyramidion.

    « Au début du XIXe siècle, les Français regardaient avec envie les obélisques de Rome, arrachés à la Vallée du Nil au temps des César… »

    Que révèlent ces hiéroglyphes ?

    Simplement piquées à la pointe dans les parties latérales, les figures sont creusées à une profondeur de 15 centimètres dans la colonne centrale. Sans surprise, les textes de l’obélisque de la Concorde sont à la gloire de Ramsès II. Une même scène est reproduite sur les quatre faces, en haut du fût : le pharaon à genoux offre du vin au dieu Amon assis. En dessous figurent trois colonnes verticales de hiéroglyphes. Dans la colonne centrale, le souverain assure qu’il a approvisionné la demeure d’Amon, tandis que dans les colonnes latérales il fait savoir que les chefs des pays étrangers sont à ses pieds, que tous les peuples de la terre lui sont soumis et que la durée de sa vie est comme celle du disque solaire dans le ciel.

    Ces textes répétitifs ne contiennent aucun renseignement historique sur les batailles livrées par Ramsès II. Il s’agit d’un panégyrique général, sans détail et sans nuance, mais qui traduit une idée fondamentale : le pharaon, à la fois homme et dieu, poursuit l’œuvre de la création et maintient l’ordre cosmique du monde.

    Comment l’obélisque s’est-il retrouvé en France ?

    Au début du XIXe siècle, les Français regardaient avec envie les obélisques de Rome, arrachés à la Vallée du Nil au temps des César. Érigés une première fois en exil, ils avaient été abattus, victimes des barbares ou des séismes, puis exhumés à la Renaissance.

    Les Français raffolaient donc de ces aiguilles de pierre dont ils faisaient de grossières imitations. À leur forme originale s’ajoutait un côté pratique : il était plus facile d’y graver des inscriptions que sur une colonne ronde. A cette même époque, le maître de l’Égypte, Méhémet-Ali, soignait ses relations avec les deux grandes puissances qu’étaient la France et l’Angleterre. Il avait offert à chacune d’elles l’un des obélisques d’Alexandrie.

    En 1828, quand Champollion est arrivé en Égypte à la tête d’une mission franco-toscane, ces monuments étaient encore en place. Mais le déchiffreur des hiéroglyphes a été ébloui par les deux obélisques de Louxor et a incité son gouvernement à en faire la demande. Méhémet-Ali, qui ne s’intéressait guère aux vestiges antiques, sinon comme outil diplomatique, n’était pas à une pierre près… Il a donné son accord.

    « En Méditerranée, le navire se comporte très mal. L’entrée dans le Nil est tout aussi difficile. »

    Comment a-t-il été transporté depuis l’Égypte ?

    La France se trouvait en possession de trois obélisques : celui d’Alexandrie et les deux de Louxor. Encore fallait-il venir les chercher, ce qui était une autre affaire. On commença par l’un des jumeaux de Louxor, et on s’arrêta là, compte tenu du coût de l’opération. En effet, ce monument fait 23 mètres de haut et son poids est estimé à 220 tonnes. Il n’était pas question de le scier pour le transporter en pièces détachées.

    Pour l’acheminer jusqu’en France, il a fallu construire un navire spécial. Ce voilier devait être assez spacieux pour contenir l’obélisque, mais assez léger pour pouvoir accueillir un poids supplémentaire de 220 tonnes ; il devra être assez solide pour affronter la houle en mer, mais suffisamment plat pour naviguer sur le Nil et sur la Seine. Jamais l’arsenal de Toulon n’a eu à concilier des exigences aussi contradictoires !

    Baptisé le Luxor, cette embarcation hors normes quitte Toulon le 15 avril 1831.

    L’équipage est composé de 120 hommes auxquels s’ajoutent 16 ouvriers spécialisés, des charpentiers, des tailleurs de pierre et un forgeron. L’ingénieur chargé de l’opération, Apollinaire Lebas, est un polytechnicien de 33 ans. En Méditerranée, le navire se comporte très mal. L’entrée dans le Nil est tout aussi difficile.

    Arrivé sur place après de nombreuses péripéties, le plus dur reste à faire : abattre le monument sans le briser. L’opération est extrêmement délicate. Il faut incliner l’obélisque en tirant son sommet vers le bas, mais aussi le retenir pour l’empêcher de s’écraser sous son poids. On doit l’amener lentement, et sans secousse, dans une position horizontale, avant de le traîner jusqu’au navire sur un chemin de halage. Pour le protéger, on l’a enveloppé d’épaisses planches de bois, pressées par des boulons à écrou.

    Le monolithe sera pris en cravate par de puissants câbles qui l’inclineront vers le sol. Lebas envisage de le retenir par un ensemble de cordages déployés en éventail, au moyen d’un chevalet mobile, de treuils et de poulies. Après avoir descendu le Nil et être rentré en Méditerranée, le Luxor arrive à Toulon le 10 mai 1833, avec 20 hommes de moins, victimes d’accidents ou de maladies. Il contourne ensuite la péninsule, atteint Rouen, remonte la Seine jusqu’à Paris où il arrive le 23 décembre 1833, après deux ans et demi d’aventures et 12 000 km.

    Comment le monument est-il accueilli dans la capitale ? En 1836, son inauguration rassemble une foule immense place de la Concorde…

    En effet.  Le 25 octobre 1836, en début de matinée, quelque 200 000 Parisiens ont envahi la place de la Concorde, les terrasses des Tuileries et l’avenue des Champs-Élysées, pour assister au dernier acte d’une aventure commencée cinq ans et trois mois plus tôt. Cet emplacement, décidé par Louis-Philippe, était une manière de laver tout le sang qui avait coulé en ce lieu lors de la Révolution, et de réconcilier monarchistes et républicains.

    Depuis qu’il a quitté le Luxor, l’obélisque a subi deux déplacements. On l’a d’abord hissé sur la rampe du pont de la Concorde, puis on l’a halé jusqu’à la place. Il s’agit maintenant de le conduire jusqu’au viaduc d’élévation. Pour faire arriver l’obélisque jusqu’au centre de la place, on a construit une chaussée inclinée, longue de 120 mètres, qui part du quai et aboutit au sommet du piédestal. C’est sur ce viaduc en pente douce que le monolithe va être traîné. On le placera sur un chariot dont la surface porteuse ne sera pas parallèle au plan incliné, mais au sol, pour qu’il soit maintenu horizontalement tout au long de sa course.

    Louis-Philippe, craignant d’être associé à un échec, n’est apparu au balcon du ministère de la Marine qu’à midi, rassuré par la tournure des opérations. À 14h30, quand l’obélisque vient enfin se poser sur son piédestal, il donne le signal des applaudissements…

    A-t-il constitué immédiatement un objet d’étude pour les égyptologues ?

    Avant même la naissance de l’égyptologie en tant que discipline scientifique, les ingénieurs qui accompagnaient Bonaparte en Égypte avaient étudié avec stupéfaction les deux obélisques de Louxor. Ils avaient constaté que leurs quatre faces n’étaient pas planes, mais légèrement convexes, afin d’annuler une illusion d’optique : si elles n’avaient pas été taillées ainsi, les rayons du soleil les auraient fait apparaître concaves.

    Relevant au compas toutes les parties du monument qu’il devait emporter, l’ingénieur Lebas a découvert autre chose, d’encore plus surprenant : les faces Est et Ouest n’étaient pas identiques. Dans le sens de la longueur, l’une était convexe et l’autre concave, la courbure des arêtes variant du simple au double. Cette singularité ne pouvait être attribuée au hasard puisqu’elle se constatait de la même façon sur l’autre obélisque.

    On a cherché à comprendre comment les anciens Égyptiens avaient pu ériger ces monolithes. Ils ne disposaient d’aucun instrument de levage susceptible de soulever de tels poids, mais ils avaient trouvé un système très ingénieux : le silo à sable. Des centaines d’hommes traînaient l’obélisque jusqu’au sommet d’un immense caisson. Une trappe s’ouvrait, faisant basculer sa base vers le bas, à mesure que le sable était évacué. Le mouvement était parfaitement contrôlé et pouvait être interrompu à tout moment. Il fallait guider l’obélisque de manière à le placer exactement sur son socle de granit, installé à l’avance. Il devait y être simplement posé, à sec, sans mortier, et sans encastrement. Le monolithe arrivait d’abord en position oblique, pour que l’une de ses arêtes inférieures vienne s’insérer dans un sillon. Puis – c’était la manœuvre la plus délicate – on le faisait pivoter sur cette arête en tirant par des cordes jusqu’à la position verticale, mais en le retenant avec d’autres cordes pour l’empêcher de retomber trop brutalement et de se briser.

    Dans quelle mesure, ce monument a-t-il participé à l’engouement suscité par l’égyptologie au XIXe siècle ?

    C’est le plus vieux monument de Paris. Même s’il n’a été érigé dans la capitale qu’en 1836, il a été fabriqué au treizième siècle avant Jésus-Christ. L’obélisque de la place de la Concorde a été taillé en Égypte alors que l’ancienne Lutèce n’existait même pas.

    La présence d’un monument pharaonique au cœur de la première ville de France, obtenue au prix de mille efforts, témoigne d’une passion française pour l’Égypte. L’obélisque est même devenu indissociable de Paris. Aucun touriste ne l’ignore. Depuis presque deux-cent ans, c’est un monument parisien, mais aussi français, dont « l’intégration » est illustrée par le défilé annuel du 14 juillet.

    La tribune officielle n’est-elle pas adossée à l’obélisque, qui reçoit le salut de toutes les armées de la République ? Ramsès II, dont l’éternité ne fait pas de doute, en est certainement très satisfait…

    –

    Écrivain, journaliste et historien français d’origine égyptienne, né au Caire en 1946, Robert Solé a travaillé une quarantaine d’années au Monde dont il a été notamment le correspondant à Rome et à Washington, puis l’un des rédacteurs en chef.

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