La commune de Sainte-Marie compte depuis peu une nouvelle résidence de logements dits « sociaux » : une résidence dénommé ‘’Kalagway’’*, située au quartier Union et récemment inaugurée par les représentants des institutions, collectivités, établissements et structures ayant contribué à sa construction. Les précisions successives de Bruno Nestor Azérot, le maire de la commune, de Bruno Ribac, le directeur général de la SIMAR, puis de Roland Picot, le directeur de la Banque des Territoires (Groupe Caisse des Dépôts) en Martinique. Précisons aussi la présence de la Sous Préfète Charlène Duquesnay, représentant le Monsieur le Préfet de la Martinique, et aussi de Madame Catherine Conconne, Sénatrice.

Le coq, du nom de la Résidence KALAGWAY. « Kalagway » est le nom spécifique créole d’une race de combat de coq dite calagouaille en français.

Bruno Nestor Azérot :

Nous sommes vraiment engagés dans une dynamique de logements sociaux, privés ou en réhabilitation »

Antilla : Quel est le poids actuel de la demande de logements, notamment sociaux, à Sainte-Marie ? Un poids fort, moyen, modéré ?

Bruno Nestor Azérot : Inaugurer du logement neuf est pour nous très important, et la demande sur Sainte-Marie est plutôt moyenne actuellement. Auparavant cette demande était très forte, mais depuis la convention CAFO (Convention d’Action Foncière) que nous avons signée avec l’ancien préfet de Martinique Ange Mancini, nous avons réalisé un certain nombre de logements. Cette convention nous obligeait à construire 550 logements : aujourd’hui nous en sommes à plus de 450, et avec les logements en cours nous serons à peu près à 630. Donc du ‘’dernier élève de la classe’’ nous serons les premiers, et c’est important.

Que pensez-vous de la réhabilitation de logements ? Etes-vous aussi engagé dans cette voie à Sainte-Marie ?

Oui, il est important que nous réhabilitions les logements anciens. Aujourd’hui plus que jamais, par rapport au vieillissement de la population, nous constatons que les personnes âgées préfèrent rester chez elles, notamment car elles y ont leurs habitudes. Donc oui, nous nous sommes engagés dans la réhabilitation de logements privés ; nous travaillons énormément avec tous les partenaires et nous avons des résultats. Nous sommes aussi associés à la CTM, car pour les personnes âgées qui n’ont pas beaucoup de moyens et qui ont besoin d’aides pour refaire la toiture de leur domicile, la CTM peut leur octroyer 6000 euros à cette fin. Nous sommes donc vraiment engagés dans une dynamique de logements sociaux, privés ou en réhabilitation sur Sainte-Marie, car cela nous permet d’asseoir nos populations et de solliciter l’arrivée de nouvelles, car beaucoup de communes de Martinique perdent en populations. Nous voulons inverser cette tendance et pour cela il faut rendre le territoire attractif, dynamique ; ce que nous faisons à travers tous les projets que nous élaborons : stade, places publiques, réfection de voies communales, électrification, etc. Comme nous voulons faire venir du monde à Sainte-Marie, nous nous sommes engagés avec des partenaires privés pour construire des logements résidentiels : des logements avec un petit lopin de terre, donc 200 à 300 m2. Nous sommes aussi dans cette dynamique-là, car au-delà du social il faut que nous ayons des personnes qui soient en capacité d’avoir un certain pouvoir d’achat. Et pour ce faire il faut que nous construisions de tels logements sur le territoire samaritain. Donc ça y est, nous y sommes et nou ka fouté fè ! (sourire)

Propos recueillis par Philippe Pied


Bruno Ribac : 

Nous travaillons sur tout le territoire Nord et sur toutes les communes d’une façon générale »

Antilla : Quel a été, dans les grandes lignes, l’engagement de la SIMAR dans la construction inaugurée ce jour ?

Bruno Ribac : Ce sont 52 logements dans des bâtiments d’architecture assez simple, en forme de L, et permettant de bénéficier de la magnifique vue sur la baie de Sainte-Marie et le Tombolo en particulier. Ce sont des R+3 (3 étages) en accessibilité, avec un ascenseur permettant l’accès aux étages élevés, notamment aux personnes à mobilité réduite, et il s’agit majoritairement de logements de type T2 et T3 (2 pièces et 3 pièces). Cette résidence est située à 1,4 kilomètres du bourg, dans un quartier d’habitation, à proximité du stade et des petits commerces, donc tout ce qu’il faut pour que de nouveaux samaritains ou des samaritains qui changent de quartier, puissent profiter pleinement de leur environnement.

La SIMAR a-t-elle d’autres projets de construction à Sainte-Marie et plus largement dans le nord-atlantique ?

Nous avons des projets en permanence. Nous avons livré il y a quelques mois une autre résidence à Sainte-Marie, en bas de l’église, et nous la complétons avec l’ancien cinéma, qui sera reconfiguré grâce à un programme de logement, avec un espace culturel. Nous travaillons sur tout le territoire Nord, et sur toutes les communes d’une façon générale.

Y compris en termes de réhabilitation ?

Oui, d’ailleurs ‘’Cité Etoile’’ à Sainte-Marie, qui est l’une des plus anciennes résidences de la SIMAR dans le secteur, fera l’objet d’un programme de réhabilitation. Nous travaillons pour accroître l’offre et pour améliorer l’existant ; nous travaillons aussi en partenariat très proactif avec les villes, Sainte-Marie en particulier, et nous essayons de développer cette ‘’mayonnaise’’ sur l’ensemble du territoire pour répondre à notre mission : loger les martiniquais dans les conditions les meilleures.

Propos recueillis par Philippe Pied


Roland Picot :

La Banque des Territoires favorise la ‘’sortie’’ des projets »

Antilla : Le projet inauguré ce jour représente un prêt d’environ quatre millions d’euros accordé par la « Caisse des Dépôts » : est-ce là un « gros » projet pour la CDC ?

Roland Picot : C’est un beau projet. Nous avons des entités qui peuvent être beaucoup plus petites, parfois de 4 logements, donc 52 logements c’est un beau projet. Environ quatre millions d’euros de prêts, c’est dans notre moyenne : donc un beau projet et une belle moyenne (sourire).

La « Banque des Territoires » est l’une des directions de la CDC : quelles sont les attributions majeures de cette « banque » ?

La ‘’Banque des Territoires’’ a en charge les prêts, l’investissement et le volet bancaire pour les professions juridiques.

La « Banque des Territoires » a-t-elle d’autres projets de construction à Sainte-Marie et plus largement dans le nord-atlantique ?

En fait la Banque des Territoires n’a pas de projet mais favorise la ‘’sortie’’ des projets : elle prête aux organismes de logements sociaux qui, eux, ont ces projets. Les porteurs de projets et les organismes de logements sociaux vont créer des logements et auront besoin de financements de long terme. C’est là où la ‘’Banque des Territoires’’ apporte sa valeur ajoutée et ‘’son’’ argent, qui est l’argent de tous les français.

Avez-vous un sentiment de fierté pour avoir largement contribué à ce qu’une centaine de personnes ait désormais un logement via cette « résidence Kalagway » ?

C’est un engagement fort, et oui c’est une fierté d’arriver sur un site, d’y voir de belles réalisations et surtout des familles qui sont logées dans de très bonnes conditions. C’est donc une fierté, et une fierté partagée. Les bailleurs sociaux – SIMAR, SM.HLM et OZANAM – mettent en place ces logements et ont besoin de ces financements ; après il y a bien sûr tous les acteurs qui construisent – les architectes etc. -, donc c’est finalement tout un microcosme qui met en place ces logements. J’y insiste, cette fierté est partagée car ce n’est pas juste la Banque des Territoires : c’est l’ensemble des acteurs qui font en sorte d’avoir de belles réalisations pour loger la population, qui en a bien besoin.

Les partenaires de la « Banque des Territoires », ainsi que les champs d’intervention de l’établissement, sont tout à fait variés n’est-ce-pas ?

Absolument, ce n’est pas du tout limitatif. Nous pouvons réaliser des prêts au niveau des collectivités : par exemple pour mettre en place un hôtel de ville, des salles omnisports, etc. Nous pouvons accompagner tous les projets des collectivités sous forme de prêts. Cela peut également concerner des infrastructures un peu plus ‘’basiques’’ comme les routes, les infrastructures liées à l’eau, l’éclairage public etc. Et cela concerne aussi les porteurs de projets privés. Par exemple il y a aujourd’hui une vraie ‘’défaillance’’ d’hôtellerie de qualité. Là ce sont généralement de gros projets, où nous intervenons avec des financements importants ; l’idée étant de faire en sorte que la Martinique soit attractive, notamment les chambres d’accueil. Car aujourd’hui nous avons besoin, justement pour l’accueil, d’environnement(s) de qualité. Et c’est cela qu’on essaie de réaliser avec les différents porteurs, sur chacun des projets : hôtellerie, développement durable, etc.

Propos recueillis par Philippe Pied

 

*Le projet, dénommé résidence « Kalagway », est un programme composé de 52 logements locatifs sociaux (28 LLTS et 24 LLS) répartis dans 4 bâtiments en R+3 en collectif, d’un LCR et d’une loge gardien regroupés dans un bâtiment à simple RDC.

 

 

 

 

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