Dans ce texte : “PRÉMICES”, empreint d’une poésie dense et d’un souffle visionnaire, Jacques Davila invite à une réflexion profonde sur l’identité créole, la richesse des traditions, et l’impératif de bâtir un avenir collectif à la hauteur de ces héritages. À travers le prisme des fêtes de fin d’année, il peint un tableau vivant de l’émotion collective qui anime l’archipel : les chants, les saveurs, et la beauté des échanges.
Mais au-delà des réjouissances, il interpelle sur les défis d’une co-construction solidaire et ambitieuse, libérée des pesanteurs du passé. Un plaidoyer pour l’unité, le progrès partagé, et l’expression du “génie du lieu” dans toute sa plénitude.
Nous voici, nous affairant dans l’émotion collective qui baigne l’archipel, suite à la préparation finale des noëls pluriels qui s’abattent sur l’archipel en notes musicales des chantés nwels déversés par l’audiovisuel fixe ou mobile, sans omettre les diverses fragrances s’échappant des préparatifs en cuisine et marchés des diverses contributions à la belleté de la table créole, magnifiant la beauté de nos femmes en fleurs s’épanouissant dans l’échange partage des savoirs, des savoirs faire, des savoirs êtres aussi, assurant ainsi la consolidation de ce que doit demeure la créolité, faite de dynamique évolutive de toutes nos composantes, tant originelles qui originales, nous permettant de ne pas omettre qu’il nous suffit de vouloir FAIRE ensemble, pour que le progrès collectif ne cesse d’évoluer dans l’échange partage d’une osmose contagieuse dynamique, s’adaptant aux réalités qui sont les nôtres, car qui mieux que nous pouvons savoir les évolutions et les étapes franchies depuis les points de départs de nos divers ancêtres.
Connaissons-nous les découvertes surprenantes qu’il nous faut découvrir afin de démystifier les mythes fondateurs réducteurs pour enfin assumer nos diverses et plurielles conséquences de nos déroulés d’histoires, de populations aspirant à être et faire peuple alors que nous le sommes déjà, depuis tantôt, et que ce n’est pas en faisant “La poule” devant les contraintes de notre communauté de destin que nous deviendrons peuple, en refusant le “Progrès”… Toutes nos filles et nos fils, qui ont eu à accéder à de divers degrés à l’exercice du commandement à tous niveaux, toutes fonctions depuis l’amiral des sous-marins, le général d’armée aérienne, l’énarque, le polytechnicien ou la cuisinière du gouverneur ou du grand béké, ou la marchande pâtés crabes, agricultrice de jardins créoles par ailleurs sait qu’elle est porteuse et produite de germinations croisées, d’espérances, à tous niveaux de ce laboratoire où la fécondité des divers progrès n’est pas qu’illusion.
Que cette fête particulière renforce le confortement de tout ce qui doit nous réunir, nous rassembler, y compris trier, nettoyer les scories des pesanteurs d’histoires que nous ne pouvons plus changer, à l’effet de co-construire cette œuvre de fraternité solidaire à laquelle notre nature nous convie. Ce qui serait un acte d’amour commun, le pinacle de la plénitude du génie du lieu s’épanouissant en s’exprimant.
Tel que l’a programmé le maître de l’Univers. Si nous comparons Chido à 220 km/h et Hugo à 330 km/h, au vu des dégâts constatés, nous savons qui maîtrise le mieux le progrès. Alors cessons donc de nous lamenter, retroussons les manches et continuons.
“Jouons le jeu”, nous aurait dit Félix Eboué.
Bien à tous.