St. Lucia Times
Par
Tony Nicholas
Au cours de la saison du carnaval de Sainte-Lucie qui vient de s’achever, le débat sur la question de savoir si l’événement décrit comme la principale manifestation culturelle de l’île était en train de perdre sa saveur culturelle a été au cœur de l’actualité.
La question a été débattue dans les espaces publics, sur les médias sociaux et dans les émissions de radio.
Plus de dix-huit mille visiteurs ont assisté au festival d’été annuel, et plusieurs événements ont bénéficié d’une plus grande participation des visiteurs et des Saint-Luciens de la diaspora que des locaux.
Cependant, certains ont affirmé que l’événement ne mettait pas suffisamment en valeur la culture de Sainte-Lucie, tandis que d’autres soutiennent que le carnaval de Sainte-Lucie propose toujours des activités telles que le panorama, le J’ouvert, le calypso et l’Ole Mas, des aspects qui constituent les racines de l’événement.
On dit que le carnaval de Sainte-Lucie est imprégné de la culture africaine et qu’il est né de l’esclavage, puis de l’émancipation des personnes réduites en esclavage.
À l’origine, il s’agissait d’un événement précédant le carême et culminant le mardi gras ou le jour précédant le mercredi des cendres. Notre carnaval est devenu un événement organisé en 1947.
Cette manifestation culturelle a été déplacée en juillet 1999 afin d’attirer davantage de visiteurs pendant l’été. Par la suite, cela s’est traduit par une plus grande commercialisation et une plus grande importance accordée aux grands concerts ou aux fêtes. Certains aspects culturels, même s’ils ne sont pas aussi importants, subsistent, notamment le “Ole Mas”.
Si le calypso est la voix des sans-voix et le “journal du peuple”, on peut décrire “Ole Mas” comme l’imagerie visuelle, les images, qui accompagnent le texte du calypso.
Quelqu’un a également dit que “Ole Mas, comme les privilèges parlementaires, était utilisé par les premiers fêtards pour se moquer des dirigeants coloniaux”.
Les représentations d'”Ole Mas” sont souvent imprégnées de commentaires sociaux, de satire politique et d’esprit, et constituent peut-être l’une des premières formes de mèmes.
La participation au concours “Ole Mas” de cette année n’a pas été très importante, ce qui soulève des questions quant à son avenir.
Néanmoins, les participants ont réussi à attirer l’attention des spectateurs. Ils ont d’abord défilé dans les rues pendant la matinée du J’ouvert, puis le lundi et le mardi du carnaval.
Cuthbert Modeste, alias “Twa ti Nez”, a remporté le concours de cette année. Son portrait, “Jars on the Square”, était une représentation visuelle de jarres en verre sur un carré, un outil utilisé dans la construction. La référence était le très populaire Jazz on the Square (Derek Walcott).
En deuxième place, Fiona Compton et Sherene Gonzales ont présenté “Helen of The Malpwop”. Leur représentation a mis en lumière l’élimination indiscriminée des déchets, remplaçant le slogan “Fair Helen” pour décrire Sainte-Lucie par “Helen of the Malpwop”, “malpwop” étant un mot kweyol qui signifie “méchant”.
Le vétéran Carlton Ishmael, joueur de “Ole Mas”, s’est classé troisième avec “Attention : Les hommes doivent se méfier car si vous obtenez des cornes, le prochain sera Gros Pwel et Bowtins”. Sa représentation satirique est centrée sur la tricherie, les enfants illégitimes et les chagrins d’amour.
Vêtu comme le président de la Chambre et orné de deux paires de lunettes de lecture et de jumelles, Julian Calderon, un autre vétéran, a représenté “Mr Speaker Trying to See Oppositions Light” (M. le président essayant de voir la lumière de l’opposition). Calderon s’est classé quatrième.
Les participants recevront leur prix lors d’une cérémonie de remise des prix du carnaval dont la date sera annoncée ultérieurement.
Bien que la participation ait diminué cette année, les organisateurs sont reconnaissants à ceux qui ont participé de maintenir cet aspect de la culture du carnaval en vie.