La question de la vie chère dans les territoires d’outre-mer est une problématique ancienne, complexe et profondément enracinée. Malgré des mesures ponctuelles et des tentatives de dialogue, la situation demeure critique pour des millions de Français ultramarins. À l’image de son implication directe dans le dossier de la Nouvelle-Calédonie, il est impératif que le chef de l’État reprenne personnellement le dossier de la vie chère outre-mer, en proposant des mesures ambitieuses et structurelles, attaquant les problèmes de fond : développement économique, égalité réelle et soutien à la petite agriculture.
Un problème structurel qui exige une réponse politique forte
La vie chère en outre-mer ne se résume pas à une question de prix élevés. Elle est le symptôme de déséquilibres structurels : dépendance aux importations, monopoles ou oligopoles sur de nombreux secteurs, faiblesse du tissu productif local, coût du fret, éloignement géographique, etc. Les réponses technocratiques ou éparses n’ont pas permis de changer la donne. Seule une impulsion politique forte, portée au plus haut niveau de l’État, peut créer le choc de confiance et de mobilisation nécessaire pour enclencher des réformes profondes.
Lutter contre la vie chère, c’est œuvrer pour l’égalité réelle
L’égalité entre tous les citoyens de la République ne peut être proclamée si, dans les faits, la vie quotidienne est bien plus difficile et coûteuse pour les ultramarins. Les écarts de prix sur les produits de première nécessité, le logement, l’énergie ou les transports alimentent un sentiment d’injustice et de relégation. Reprendre ce dossier, c’est affirmer que l’égalité réelle n’est pas un slogan, mais une priorité politique. C’est aussi répondre à une demande de reconnaissance et de respect, essentielle à la cohésion nationale.
Le développement économique local, clé de la solution
Pour s’attaquer à la racine du problème, il faut rompre avec la logique de dépendance et encourager le développement économique local. Cela passe par des investissements massifs dans les infrastructures, l’innovation, l’accompagnement des PME et la diversification de l’économie. Le chef de l’État doit impulser une nouvelle stratégie de développement, adaptée aux spécificités de chaque territoire, en mobilisant l’ensemble des acteurs publics et privés. L’objectif est de créer des emplois, renforcer l’autonomie productive et réduire la vulnérabilité face aux fluctuations extérieures.
Soutenir la petite agriculture et la production locale
La petite agriculture et les filières locales sont des leviers essentiels pour faire baisser les prix, garantir la souveraineté alimentaire et dynamiser les territoires. Pourtant, elles restent souvent fragilisées par la concurrence des importations, le manque d’investissements et des difficultés d’accès aux marchés. Un plan d’action national, porté par le chef de l’État, doit permettre de valoriser ces filières, d’accompagner la modernisation des exploitations, de faciliter la transformation et la distribution locale, et de favoriser les circuits courts.
Un signal fort attendu par les ultramarins
En s’impliquant personnellement, le chef de l’État enverrait un signal fort : celui de l’écoute, de la considération et de la volonté de bâtir un avenir commun. Au-delà des mesures techniques, il s’agit de restaurer la confiance, de réaffirmer la solidarité nationale et de donner à chaque citoyen, où qu’il vive, les moyens de réussir.
Reprendre le dossier de la vie chère outre-mer n’est pas seulement une question de justice sociale : c’est un enjeu de développement, d’égalité et de cohésion nationale. Comme pour la Nouvelle-Calédonie, l’engagement direct du chef de l’État est la condition d’une mobilisation collective et de la mise en œuvre de solutions ambitieuses, capables de transformer durablement la vie des ultramarins. Il est temps d’agir, avec courage et détermination, pour que la République tienne enfin toutes ses promesses.
Gérard Dorwling-Carter