Députés et sénateurs, réunis en commission mixte paritaire, sont parvenus dans la nuit de lundi à mardi à un accord sur le texte, inspiré des propositions de la convention citoyenne pour le climat.
A l’issue de neuf heures de discussions, députés et sénateurs sont parvenus dans la nuit de lundi 12 à mardi 13 juillet à un accord sur le projet de loi Climat et résilience, ouvrant la voie à une adoption définitive du texte dès cet été, a appris l’Agence France-Presse de sources gouvernementale et parlementaire.
Réunis en commission mixte paritaire, les parlementaires des deux chambres ont trouvé un compromis sur ce projet de loi dense, inspiré des propositions de la convention citoyenne pour le climat (CCC).
« C’est une étape importante de franchie », s’est réjoui Jean-René Cazeneuve (La République en marche, LRM), le rapporteur général du texte côté Assemblée. Le Sénat, dominé par la droite, « est revenu sur les reculs environnementaux qui étaient des lignes rouges pour le gouvernement, sur l’artificialisation des sols, les menus végétariens et encore la rénovation énergétique des logements », s’est-on aussi félicité à Matignon. La commission mixte a retenu cependant les apports du Sénat pour le volet d’accompagnement, notamment sur le forfait mobilités durables.
« Nous allons faire entrer l’écologie dans nos vies »
« Il faut saluer cette capacité à dépasser les clivages politiques pour faire avancer l’écologie toujours plus loin », s’est enthousiasmée sur Twitter la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, qui a porté le projet de loi devant les assemblées. « Nous allons faire entrer l’écologie dans nos vies », a vanté celle qui promeut « une écologie du quotidien ».
« On ne voulait pas de changement de calendrier ou de dérogations », a insisté Jean-René Cazeneuve. Le député évoque sur d’autres points un texte « complété » par des éléments venus du Sénat pour développer l’hydroélectricité ou pour impliquer davantage les collectivités locales.
« Manque d’ambition »
Concernant l’implantation d’éoliennes, les députés se sont opposés à un droit de veto du maire souhaité par le Sénat. « Sans remettre en cause l’objectif », le maire pourra donner « son avis », selon le député LRM, qui souligne la « bonne qualité du travail bicaméral ».
Présenté début 2021, le projet de loi Climat et résilience traduit une partie des 146 propositions de la CCC qu’avait retenues Emmanuel Macron. Elles vont de la suppression de certaines lignes aériennes intérieures en cas d’alternatives de moins de 2 h 30 en train à l’interdiction de louer des logements identifiés comme des passoires thermiques. Il doit aider la France à atteindre l’objectif de baisse de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, mais est très critiqué par les ONG environnementales et les écologistes pour son manque d’ambition.
Le 1er juillet, c’est le Conseil d’Etat qui a donné neuf mois à l’Etat pour prendre « toutes les mesures utiles ». La plus haute juridiction administrative française a relevé que les trajectoires actuelles de la France ne lui permettent pas de respecter ses engagements dans le cadre de l’accord de Paris. La trajectoire sera d’autant plus difficile à respecter que l’Union européenne s’apprête à revoir à la hausse ses objectifs, avec des répercussions attendues pour la France.