Dans ce nouveau “Repère”, Maurice Laouchez s’indigne de l’impuissance institutionnelle face à la violence scolaire. Des faits récents, en métropole comme en Martinique, révèlent un système éducatif paralysé par la peur du scandale et l’obsession du “pas de vague”.
Il y a quelques jours, dans l’Hexagone, un collégien de 14 ans assassine une surveillante, mère de famille. Il y a quelques mois, dans le sud de la Martinique, un enfant de 7 ans porte des coups de poing à plusieurs de ses camarades.
Certains de ses camarades n’osent pas en parler à leurs parents. Le principal, finalement informé par d’autres parents, signale le problème au rectorat. Aucune réaction de celui-ci.
Le principal avoue ne pas être en mesure de faire autre chose que ce signalement, de portée purement administrative. Bien sûr, nous savons que de tout temps, il y a eu des bagarres dans les cours d’école et aux abords de l’école.
Mais la règle était que, si certaines limites étaient dépassées, les élèves particulièrement violents se voyaient sanctionnés par un renvoi définitif, et les parents dûment sermonnés.
Aujourd’hui, rien de tel. On ne compte plus les drames, notamment les suicides d’enfants provoqués par la violence d’autres enfants et par la lâcheté de l’administration.
À l’évidence, le ministère de l’Éducation nationale a établi sa doctrine : pas de vague. La question qui mérite d’être posée est la suivante :
Quand le ministère de l’Éducation nationale sera-t-il traduit devant les tribunaux pour non-assistance organisée à personnes en danger ? Quand on sait que l’auteur du crime de la Haute-Marne avait été désigné par la communauté scolaire comme ambassadeur harcèlement, alors qu’il avait été expulsé à deux reprises pour violence envers ses camarades, comment éluder la responsabilité pénale du ministère et de ses salariés ?