Les radars ont fleuri aussi vite qu’ils se sont flétris. Ou qu’ils ont été brûlés. C’est ce qu’ont pu constater les automobilistes martiniquais ce matin sur les bords des routes.
Mis à mal, en marge des manifestations contre la vie chère, les radars encore debout en Martinique se comptent sur les doigts d’une main. Incendiés, sciés, presque tous les radars de l’île avaient été endommagés. Pour un radar, c’est une dizaine de milliers d’euros qui s’envolent en fumée. La fin de l’année dernière résonne de la même façon que ce mois d’avril puisque quelques heures après la remise en place des radars, on compte ceux qui sont encore fonctionnels.
Le préfet n’a pas mâché ses mots. « J’estime que les auteurs de ces actes ont agi contre les intérêts de la Martinique, contre l’intérêt des automobilistes. Nous n’avons aucune envie de voir circuler des chauffards sur nos routes et d’être des dangers pour les autres. » Etienne Desplanques condamne fermement la dégradation volontaire de ces radars.
Ce faux départ dans le remplacement des dispositifs n’entame pas l’ambition de la préfecture de redéployer les radars tourelles dans l’île. Le représentant de l’Etat insiste sur la nécessité des engins pour des raisons sécuritaires « au profit de tous les automobilistes martiniquais. Raison pour laquelle, je suis déterminé pour continuer à les déployer. » Aucune date n’a été annoncée pour le remplacement des radars brûlés mais leur maillage s’est redensifié depuis quelques jours. Les radars refont partie du paysage routier martiniquais. Le préfet entend « ne pas se laisser impressionner par ce genre de situation. » Le code pénal prévoit pour l’auteur des dégradations, jusqu’à 75 000 euros d’amende et 5 ans d’emprisonnement. La police et la gendarmerie enquêtent afin d’identifier le ou les auteurs.
En Martinique, depuis le début de l’année 13 personnes ont trouvé la mort sur les routes « ce qui n’a jamais été vu depuis 2007, alerte Etienne Desplanques. On assiste à une dégradation de l’accidentologie. La situation est tellement préoccupante que lorsque qu’on voit ce type d’agissement, on ne peut que le condamner. »
Laurianne Nomel