Paris et l’Île-de-France occupent la première place en matière de taux de crimes ou délits à caractère raciste. À Paris, ce taux est trois à quatre fois supérieur à la moyenne nationale, une situation qui s’explique notamment par l’attractivité de la capitale, qui concentre une forte population résidente, de nombreux travailleurs pendulaires et un grand nombre de touristes, ce qui augmente la probabilité d’actes signalés. L’ensemble de la région Île-de-France présente également un taux 1,7 fois plus élevé que dans le reste du pays.
En dehors de Paris et de l’Île-de-France, plusieurs départements affichent des taux supérieurs à la moyenne nationale.
Ces départements se regroupent principalement dans trois grands ensembles géographiques : le quart nord-est de la France (Nord, Seine-Maritime, Oise, Loiret, Aube, Marne, Meurthe-et-Moselle, Haut-Rhin, Bas-Rhin, Territoire de Belfort), la vallée du Rhône (Rhône, Isère, Drôme, Vaucluse, Bouches-du-Rhône) et le littoral méditerranéen (Alpes-Maritimes, Hérault, Pyrénées-Orientales, Haute-Corse, Corse-du-Sud). La Haute-Garonne présente également un taux supérieur à la moyenne nationale.
Sur la période 2022-2024, la moyenne nationale s’établit à 1,2 crime ou délit à caractère raciste pour 10 000 habitants.
Paris dépasse largement ce chiffre, avec des taux de 3 à 4 fois supérieurs. Les départements cités ci-dessus affichent des taux supérieurs à 1,1 pour 10 000 habitants. Dans les communes rurales, le taux tombe à 0,5, tandis qu’il atteint 1,7 dans les unités urbaines de plus de 200 000 habitants (hors Paris).
En 2024, la police et la gendarmerie ont recensé plus de 16 000 infractions à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux sur l’ensemble du territoire.
Soit une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente. Parmi les victimes, les hommes, les personnes âgées de 25 à 54 ans et les ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés. Environ 5 000 personnes ont été mises en cause, dont plus de la moitié ont entre 25 et 54 ans.
Les régions les moins touchées
À l’opposé, certains départements se distinguent par des taux très faibles.
Le Gers, en région Occitanie, présente le taux le plus bas de France, avec seulement 0,4 crime ou délit raciste pour 10 000 habitants sur la période 2022-2024. La Dordogne, la Haute-Loire et la Lozère affichent également un taux de 0,5 pour 10 000 habitants.
Lecture des chiffres et disparités territoriales
Ces chiffres traduisent à la fois la réalité des actes racistes et une meilleure déclaration et prise en compte de ces faits dans les grandes agglomérations. Le Service Statistique Ministériel de la Sécurité Intérieure souligne que le taux élevé à Paris ne concerne pas uniquement la population résidente, mais aussi les personnes de passage, en raison de l’attractivité de la capitale. La hausse globale des infractions reflète à la fois une progression du phénomène et une propension accrue de la population à signaler ces actes, ainsi qu’une amélioration de leur prise en compte par les services de sécurité.
Il faut retenir que Paris reste le département où le taux d’actes racistes est le plus élevé, suivi par l’ensemble de l’Île-de-France. Plusieurs départements du nord-est, de la vallée du Rhône et du littoral méditerranéen présentent également des taux significativement supérieurs à la moyenne nationale. À l’inverse, les zones rurales et certains départements d’Occitanie, comme le Gers, sont nettement moins touchés, avec des taux parfois trois fois inférieurs à ceux des grandes agglomérations.