Insidieuses, les maladies rénales se développent en silence. Pour parer aux dégâts que peuvent causer ces atteintes, le dépistage est le meilleur outil. Du 8 au 15 mars, se déroule la semaine du rein, l’occasion de se faire dépister gratuitement et de comprendre à quoi sert cet organe aux fonctions bien souvent méconnues.
Centre de dialyse, Rivière-Salée. Assise dans un fauteuil, Josèphe est en train de se faire raccorder au dialyseur. Quatre heures, trois fois par semaine, Josèphe se fait dialyser. La retraitée est déjà passée par la case greffe, une opération effectuée à l’hôpital Henri-Mondor en région parisienne. En attendant, sa prochaine greffe, c’est au centre de dialyse qu’elle se rend. Tout commence dès son enfance. Josèphe est victime d’une infection rénale qui est passée inaperçue. Ce n’est qu’à 50 ans que la Martiniquaise ressent les premiers symptômes. Le cas de Josèphe n’est pas unique. Six millions. Il s’agit du nombre de personnes en France qui ont les reins malades et qui l’ignorent. 7 à 10 % de la population présente pourtant une atteinte rénale.
Ce samedi commence la semaine nationale du rein. Pour sa 20e édition, la grande campagne nationale de prévention des maladies rénales pose la question : « Comment vont tes reins ? » et répond par la même « Une détection précoce protège la santé de vos reins. » La campagne s’adresse à tous. Elle prête une attention particulière à la population à risque. Parmi eux, les diabétiques, les hypertendus, les personnes en situation d’obésité ou encore celles souffrant d’insuffisance cardiaques.
En Martinique, la cause la plus fréquente d’une atteinte rénale est le diabète, ce qui représente 35% des insuffisants rénaux. « Il y a une prévalence plus forte à la Martinique parce que les pathologies à risque sont plus fréquentes », indique Alex Ranlin, néphrologue, directeur de l’ATIR (Association pour le traitement de l’insuffisance rénale).
Du Vauclin à Morne-rouge en passant par le Robert, un dépistage gratuit et anonyme sera proposé aux volontaires. Quelques gouttes d’urine permettront de savoir si les reins font correctement leur travail. En cas de suspicion d’atteinte rénale, le médecin sur place rédigera un courrier au médecin traitant de la personne qui s’est faite dépistée.
Cette semaine sera l’opportunité pour le grand public de comprendre les fonctions rénales. Pour étoffer ces connaissances notamment, la pharmacienne de l’Atir fera une présentation sur la toxicité rénale des médicaments.
Laurianne Nomel