J.P.V.

Jeudi 20 Août 2020 – 17h08

Dans une ambiance conviviale, amicale et festive, les musiciens s’en donnent à cœur joie pour revisiter, retravailler et transfigurer quelques standards, choisis collégialement – Photos J.P.V./France-Antilles

Ils sont huit leaders, huit chefs d’orcherstre, chacun ayant ses projets, réunis pour créer un nouveau concept : le Big’In Jazz Collective (BJC). A mi-parcours le résultat est sans conteste renversant !

Depuis lundi du côté de la villa Chanteclerc sur la route de Didier, il se passe des choses inénarrables : imaginez une colonie de vacances créatives composée de huit des plus talentueux musiciens caribéens, tous de réputation internationale, dans une ambiance conviviale, amicale et festive, se donnant à cœur joie pour revisiter, retravailler et transfigurer quelques standards, choisis collégialement, du riche répertoire de la biguine martiniquaise et guadeloupéenne. Une vraie piste aux étoiles disposée en cercle avec Jowee Omicil (saxophone), Ludovic Louis (trompette), Yann Négrit (guitare), Stéphane Castry (guitare basse), Tilo Bertholo (batterie), Maher Beauroy (piano, claviers), Sonny Troupé  (batterie) et Ralph Lavital (guitare) qui tout en donnant l’air de s’amuser, produisent un son d’une qualité exceptionnelle que même les murs de la villa Chanteclerc en frissonnent de plaisir.

Gérard Dorwling-Carter, président du Comité Martiniquais de la Musique,  est venu se rendre compte du travail de création des musiciens –

Big’In Jazz Collective, côté musique, qu’est-ce que c’est ?

Au départ, le staff technique composé entre autres de Manuel et Thomas Boutant, a retenu 20 titres de biguine et autres de la musique traditionnelle qu’il a soumis aux musiciens pour en choisir 6. Un choix très difficile, par vote, auquel a été ajouté une composition internationale, choisie par les musiciens pour être « biguinisée », et une création originale. La restitution de cette résidence se fera à l’Appaloosa Aréna, le mardi 25 août à 20h30. Malheureusement, en application des mesures de restriction à cause de la pandémie, le public invité sera restreint. Une dynamique très forte s’est rapidement installée entre les musiciens, si bien que dès le premier jour, deux titres étaient étudiés avec un rendu très satisfaisant, de l’avis de tous.

Pour Gérard Dorwling-Carter, président du Comité martiniquais de la musique,  venu pour la première fois, mercredi, se rendre compte du travail de création des musiciens : « Ce concept du Biguine Jazz Festival est bicéphale avec le Big’In  Jazz Collective et ce groupe qui aura une pérennité, devenant ainsi le groupe orchestral du Biguine Jazz, et un nouveau concept « Big’In Jazz in the Cloud » avec toute une distribution vidéos, des images sur les réseaux sociaux, ainsi que sur les chaines de Martinique 1ère avec laquelle nous avons une convention et des produits qui seront créés, qui vont demeurer, alors que jusque-là nous faisions des concerts qui étaient filmés, mais les films n’étaient pas valorisés. Nous mettions beaucoup d’énergie pour la réalisation de ces concerts, dans l’organisation, le « backstage », etc, pour des choses qui étaient très bien. Cela créait dans l’esprit des gens l’acceptation du Jazz, de la Biguine. Maintenant nous allons faire un travail culturel plus profond de conservation, à l’international également, pour avoir des produits de qualité. »

« Faire le tour du monde »

« Ce que nous ferons maintenant, ce ne sera pas exclusivement tourné vers nous, pour un travail de pédagogie interne, mais pour un travail d’exportation de diffusion, de vente et de valorisation à l’international. Ce changement a été nourri dans les esprits, dans les idées, et c’est la pandémie qui nous a contraints à changer de braquet, et à faire des produits s’y appliquant. Très tôt nous avons eu cette idée et pendant le confinement nous avons commencé à y réfléchir et il faut dire que Manuel et Thomas Boutant étaient prêts. Ce sont des choses qu’ils vivent là-bas dans l’hexagone, des choses auxquelles ils sont habitués, c’est leur langage. Il y aura un documentaire qui sera réalisé par Marina Jallier, dont le propos est d’intéresser les jeunes à cette nouvelle syntaxe, cette nouvelle grammaire de la musique traditionnelle pour leur faire redécouvrir leurs racines et la musique martiniquaise. Nous avons déjà des relations avec le festival “Jazz à Vienne”. Le BJC est appelé à faire le tour du monde. Nous aurons un département BJC pendant toute l’année avec des représentations ici, en Guadeloupe, dans la Caraïbe et à l’international. Je trouve cela puissant, les musiciens ont l’air de s’amuser, de rigoler, mais le rendu est magnifique. Ça va être très bien, cela me laisse de grands espoirs.Dix-huit ans de Biguine et voilà le résultat, ce n’est pas mal ! »

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