QUESTION AU GOUVERNEMENT
Le 16 Juin 2020, le Président du PPM, député de Fort-de-France, posait une question au gouvernement après l’immense émotion suscitée par l’assassinat de Georges Flyod et la mise en évidence d’un racisme systémique qui règne encore aux Etats- Unis mais aussi en France.

Monsieur le Premier Ministre,
La mort de Georges Flyod a soulevé l’indignation de milliers de personnes dans le monde entier
Elle met en relief le racisme vertébral des États-Unis, première puissance mondiale, dont les « germes » proviennent principalement de l’esclavage des noirs. Les nations d’Occident, elles aussi, se sont enrichies sur ces mêmes fondations.
Ce sont ces fondations qui ont créé et maintenu vivaces dans le monde contemporain le racisme que l’action politique ne saurait tolérer.
Oui, contre toutes les violences raciales, la République se doit d’être exemplaire ; exemplaire sur l’exigence de justice et de vérité face aux drames humains répétés comme celui d’Adama Traoré.

Mais le racisme peut être aussi obscur et larvé :
Par la présence inacceptable de certains monuments symboles de la période
coloniale ici à l’Assemblée nationale. Je pense à Colbert, le père du code noir.
Par la parole de celui qui à longueur de tribunes et d’antennes distille, impunément, la peste qui lui sert d’activité mentale. (Je veux parler d’Éric Zemmour).
C’est tout cela qui fait persister un « esprit colonial » érigé en système, source d’inégalités et d’injustice de génération en génération. C’est cet esprit colonial qui attise des révoltes qu’il faut entendre et qui exigent des mesures exceptionnelles.
L’Outre-mer est au cœur de ce drame post-colonial. L’injustice au quotidien asphyxie : dans la dépendance structurelle, à la tête des administrations, dans l’économie, dans les niveaux d’équipements de santé, d’éducation ou de culture, dans le traitement de scandales comme ceux de la chlordécone, et j’en passe…

La vague planétaire qu’a suscité l’assassinat de Flyod montre que la dépréciation d’une minorité humaine ne sera plus acceptée.

Monsieur le 1er ministre, il est encore temps de donner un sens à ce principe majeur de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». C’est en mettant fin au racisme que nous pourrons dépasser les blessures de l’histoire, réparer les fractures du présent et regarder l’avenir en confiance.
Quand accepterez-vous enfin d’oxygéner ce pays ?
Serge LETCHIMY

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