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    SPORT. Arthur Bellance : “Quand on tombe, il faut se relever plus grand encore”

    mai 30, 2025Mise à jourmai 30, 2025Aucun commentaire
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    Du fauteuil roulant à la gloire paralympique, l’incroyable parcours d’un champion martiniquais oublié

    Né à Saint-Joseph, Arthur Bellance a connu une trajectoire de vie hors norme. Ancien militaire, devenu paraplégique après un accident, il s’est reconstruit à travers le sport, jusqu’à devenir l’un des plus grands escrimeurs paralympiques français. Avec 16 médailles internationales, dont 12 en or, il a marqué l’histoire… sans que sa terre natale, la Martinique, ne lui rende hommage pendant longtemps. Aujourd’hui, il raconte son combat, ses victoires et sa reconnaissance tardive. Un témoignage bouleversant de courage, d’humilité et de résilience.

    Vous êtes né en Martinique. Que représente pour vous votre commune natale, Saint-Joseph ?

    Je suis né à Saint-Joseph et je le dis sans détour : c’est là que bat mon cœur. Même si j’ai passé l’essentiel de ma vie d’adulte ailleurs – dans l’armée, puis dans les hôpitaux, et ensuite sur les pistes d’escrime partout dans le monde – je suis resté attaché viscéralement à cette commune. Saint-Joseph, c’est la terre de mes parents, de mon enfance, de mes premières amitiés. J’y ai appris les valeurs fondamentales : le respect, la rigueur, la solidarité. C’est cette force que j’ai emportée avec moi quand j’ai quitté l’île pour l’armée. Et c’est aussi elle qui m’a sauvé après l’accident.

    Vous étiez militaire de carrière. Que s’est-il passé en Guadeloupe ?

    J’étais muté en Guadeloupe, dans le cadre de ma mission militaire. Un jour, tout bascule : une chute accidentelle, sans rien de spectaculaire. Pas d’explosion, pas d’opération, juste un moment banal qui tourne au drame. En tombant, j’ai touché la colonne vertébrale. Les médecins ont confirmé que la moelle épinière était atteinte. À partir de là, plus de retour en arrière. Je suis resté paralysé des jambes. C’est une annonce qui vous glace. Je suis passé du statut de militaire actif, athlétique, indépendant, à celui d’homme en fauteuil roulant. À ce moment-là, tout s’écroule. Il faut réapprendre à vivre. Et ce n’est pas que le corps : c’est l’esprit qui doit se réarmer.

    Comment s’est passée votre convalescence ?

    D’abord, j’ai été opéré en Guadeloupe. Ensuite, j’ai été rapatrié en métropole, où j’ai été pris en charge au Val de Grâce, puis transféré à l’Institution nationale des Invalides. Là, j’ai découvert un autre monde. Celui des blessés de guerre, des accidentés de la vie. Et surtout, j’ai rencontré des personnes qui refusaient de se laisser abattre. Ce sont eux qui m’ont inspiré. Ce lieu a été pour moi une école de courage. J’y ai découvert qu’on pouvait tout reconstruire, même quand on a tout perdu. Et parmi les outils de reconstruction, il y avait le sport.

    C’est à ce moment-là que le sport est revenu dans votre vie ?

    Oui. Avant mon accident, je pratiquais le karaté et le basket. Après, évidemment, j’ai dû faire le deuil de certaines disciplines. Mais dans l’enceinte de l’Institution, il y avait un club de basket adapté, et je m’y suis inscrit. Rapidement, d’autres pensionnaires m’ont parlé de l’escrime. Je ne connaissais rien à cette discipline. Mais ils m’ont convaincu d’essayer. Avec ma taille – je fais 1m96 – et mes longs bras, on me disait que j’avais des prédispositions. Et j’ai tenté. Dès les premières séances, j’ai ressenti une adrénaline que je n’avais pas connue depuis longtemps. L’escrime m’a donné un but. Elle m’a redonné de la dignité.

    Quels clubs avez-vous fréquentés à Paris ?

    Je me suis entraîné dans deux clubs principaux, tous deux proches des cercles militaires : l’un à proximité directe de l’Institution, l’autre à la caserne des Célestins, au sein de la Garde Républicaine. Ce sont des clubs d’élite, mais ouverts aux civils. On s’y affrontait entre militaires, civils, valides et non valides, dans un esprit de compétition et de dépassement. C’est dans ce cadre que j’ai commencé à faire mes armes, au sens propre comme au figuré.

    Comment s’est déroulée votre ascension ?

    Les choses sont allées très vite. J’ai commencé par des compétitions locales, régionales, puis nationales. J’ai remporté mes premiers titres aux championnats de France. Puis on m’a proposé d’intégrer l’équipe de France paralympique. J’ai accepté avec émotion. Ma première grande compétition internationale a eu lieu en Angleterre, à Stoke Mandeville, pendant l’année du jubilé de la Reine. J’ai remporté une médaille d’or et reçu les félicitations du représentant royal. C’était irréel. Et c’est à partir de là que j’ai enchaîné les compétitions sur tous les continents.

    Votre palmarès est impressionnant. Pouvez-vous nous en dire plus ?

    J’ai eu l’honneur de représenter la France pendant plus de 15 ans. J’ai participé à cinq éditions des Jeux paralympiques : Arnhem (1980), Stoke Mandeville (1984), Séoul (1988), Barcelone (1992) et Atlanta (1996). En tout, j’ai remporté 12 médailles d’or, 2 d’argent et 2 de bronze. Mais au-delà des médailles, ce sont les valeurs du sport que je retiens : l’engagement, la fraternité, la maîtrise de soi. L’escrime m’a permis de voyager, de rencontrer des adversaires admirables, et de me reconstruire un avenir. C’était une renaissance.

    Vous avez aussi été décoré par la République.

    Oui. En 1990, j’ai été fait chevalier de l’Ordre national du Mérite par le président François Mitterrand. En 1996, à la suite des Jeux d’Atlanta, Jacques Chirac m’a élevé au grade d’officier. J’ai également reçu la médaille de la Jeunesse et des Sports. Ces reconnaissances m’ont beaucoup touché. Elles sont venues confirmer que mon engagement n’avait pas été vain.

    Et pourtant, vous n’avez pas été reconnu en Martinique…

    Pendant des années, non. J’envoyais mes résultats, mes lettres de félicitations, aux élus martiniquais, aux mairies, au Conseil régional. Silence. Pas un mot. Pas une réponse. J’étais fier de représenter la Martinique, et encore plus ma commune de Saint-Joseph. Mais j’avais l’impression d’exister seulement quand je portais le maillot bleu-blanc-rouge. Pas quand je revenais chez moi. C’était une blessure silencieuse.

    La situation a changé aujourd’hui ?

    Heureusement, oui. La nouvelle municipalité de Saint-Joseph a réagi. Le maire Yann Monplaisir et son premier adjoint M. Adèle ont pris le temps d’écouter mon histoire. Ils ont voulu réparer cette injustice. Ils l’ont fait avec dignité, avec respect. Je ne suis pas du genre à quémander des honneurs, mais quand on a donné tout ce qu’on pouvait pour son pays, un simple geste compte. Il rappelle qu’on n’a pas été oublié.

    Pourquoi ne pas avoir poursuivi une carrière d’entraîneur ou de maître d’armes ?

    On me l’a souvent proposé. Mais être compétiteur et être pédagogue, ce sont deux choses différentes. Moi, je vivais pour l’intensité des grandes compétitions, l’adrénaline, les duels à enjeu. Être entraîneur, c’est autre chose : il faut avoir de la patience, savoir gérer des caractères, des frustrations. Ce n’est pas ma nature. Je préfère témoigner, transmettre autrement. Par la parole, par l’exemple.

    Quel message souhaitez-vous transmettre à ceux qui vivent une épreuve aujourd’hui ?

    Ne jamais renoncer. Même quand tout semble perdu, même quand le corps vous trahit, l’esprit peut encore tenir. J’ai cru que ma vie était finie, que je n’étais plus bon à rien. Mais le sport m’a montré le contraire. Il m’a rendu ma dignité. Si je devais dire une chose :

    “il faut se battre, toujours, même au fond du trou. On ne sait jamais ce qu’on est capable d’accomplir.”

    Article et Photos : Roland Dorival & Philippe Pied

    Repères : un palmarès exceptionnel et une mémoire en reconstruction

    Bien qu’il ait représenté la France aux plus hauts niveaux pendant près de vingt ans, Arthur Bellance n’a longtemps figuré dans aucun registre officiel des sportifs martiniquais de haut niveau. Ses performances restent absentes des archives publiques locales, et peu de jeunes Martiniquais connaissent son nom.

    Pourtant, son palmarès est digne des plus grandes figures du sport français :

    • 5 Jeux paralympiques entre 1980 et 1996
    • 16 médailles internationales, dont 12 en or
    • Chevalier puis officier de l’Ordre national du Mérite
    • Médaille de la Jeunesse et des Sports

    Un oubli réparé tardivement par la nouvelle municipalité de Saint-Joseph, qui a tenu à lui rendre hommage.

    🟡 À noter : il n’a jamais bénéficié d’un accompagnement ou d’un programme de reconversion dédié aux anciens sportifs handicapés. Une faille dans le système de valorisation des carrières sportives paralympiques, que son parcours met cruellement en lumière.

    Comité des médaillés : une piste pour transmettre

    Lors de notre entretien, Arthur Bellance a découvert, avec étonnement, l’existence d’un comité des médaillés en Martinique, regroupant les lauréats de distinctions sportives et associatives.

    « Si j’avais su plus tôt, j’aurais participé, j’aurais partagé mon expérience. »

    Cette structure pourrait devenir un lieu de mémoire, de transmission et d’engagement pour les générations futures. Car au-delà des médailles, ce sont des parcours de vie qui inspirent et qui méritent d’être partagés dans les écoles, les clubs, et les médias.

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