Par
Josiah St. Luce
Le changement climatique, la pollution et la demande croissante exercent une pression croissante sur les ressources en eau de Sainte-Lucie. Les experts du ministère du Développement durable et de l’Agence de gestion des ressources en eau (WRMA) appellent à une action urgente pour préserver l’approvisionnement en eau de l’île.
Les responsables ont souligné la nécessité d’une meilleure conservation, d’infrastructures améliorées et d’une plus grande sensibilisation du public lors d’un atelier sur le changement climatique et la sécurité de l’eau jeudi matin.
Junior Mathurin, chercheur de terrain à la WRMA, a insisté sur l’urgence des efforts de conservation, notamment à l’approche de la saison sèche à Sainte-Lucie. Il a expliqué que, si le pays a eu la chance de bénéficier de précipitations inattendues, il ne s’agit pas d’une tendance fiable à long terme et qu’une planification rigoureuse est nécessaire.
Mathurin a exhorté les habitants de Sainte-Lucie à adopter de meilleures habitudes de conservation, car il a noté que certains consommateurs pensent que parce qu’ils paient pour l’eau, ils peuvent l’utiliser librement.
Il a conseillé aux ménages de réparer immédiatement les fuites, d’installer des systèmes de récupération des eaux de pluie et de fermer les robinets lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Les entreprises, a-t-il suggéré, devraient mettre en place des systèmes de recyclage de l’eau et installer des robinets et des toilettes à faible débit, tandis que les agriculteurs devraient utiliser des méthodes d’irrigation efficaces et protéger les berges pour prévenir l’érosion.
Mathurin a également abordé les préoccupations liées à la surexploitation, où les grandes entreprises extraient l’eau à des rythmes supérieurs à la reconstitution naturelle. Si les petits agriculteurs sont exonérés de redevances pour l’utilisation de l’eau, les grandes entreprises doivent contribuer aux droits de prélèvement. Ce processus garantit une gestion durable des ressources en eau sous le contrôle de l’État.
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Au-delà de la réglementation, Mathurin a souligné le rôle de la WRMA dans l’éducation du public.
« L’une des tâches de l’agence est d’aller sur le terrain et de continuer à sensibiliser », a-t-il déclaré, expliquant que la WRMA visite les écoles et les communautés pour enseigner aux gens comment conserver l’eau et la gérer de manière responsable.
Il a averti que la pollution et la mauvaise gestion des déchets ont un impact direct sur la qualité de l’eau potable. Les déversements illégaux, notamment dans les rivières, entraînent une contamination et alourdissent la charge de travail de la Water and Sewerage Company (WASCO), le fournisseur national d’eau. Mathurin a donc encouragé les citoyens à utiliser des services d’élimination des déchets appropriés plutôt que de considérer les rivières comme des dépotoirs.
Alors que le gouvernement travaille sur des solutions à long terme, notamment la modernisation des canalisations vieillissantes et l’augmentation de la capacité de stockage de l’eau, il a souligné que la responsabilité individuelle est tout aussi importante.
« Nous ne pouvons pas y arriver seuls », a-t-il déclaré. « Adoptons des méthodes de conservation et de développement durable pour améliorer notre approvisionnement en eau. »
Dans un documentaire diffusé lors de l’événement, la directrice du développement durable et de l’environnement, Dawn Pierre-Nathoniel, a souligné l’importance du Plan national d’adaptation (PNA) – une stratégie sur 10 ans (2018-2028) conçue pour aider Sainte-Lucie à faire face aux effets néfastes du changement climatique.
Le PAN met en évidence huit secteurs prioritaires pour les mesures d’adaptation, citant l’eau, l’agriculture, la pêche, les écosystèmes résilients, les infrastructures et l’aménagement du territoire, la santé, l’éducation et le tourisme comme domaines clés pour le renforcement de la résilience.
Pierre-Nathoniel a souligné que le PAN fournit une feuille de route claire pour des solutions à court et à long terme, garantissant que Sainte-Lucie renforce sa capacité à résister aux changements environnementaux. « Le PAN permet au pays de voir ce qu’il peut faire pour renforcer sa résilience climatique et mieux se préparer ou faire face au changement climatique », a-t-elle expliqué.
Elle a souligné les projets en cours visant à renforcer la résilience climatique, notamment les initiatives de restauration des coraux et les améliorations des infrastructures pour lutter contre la hausse des températures et la fréquence accrue des phénomènes météorologiques extrêmes.
Pierre-Nathoniel a exhorté les communautés et les entreprises à s’impliquer dans des pratiques durables, affirmant qu’il existe des actions très concrètes qui peuvent être prises pour aider à lutter contre les changements climatiques.