Par Rédaction
Un parcours forgé par la méritocratie
Pur produit de la méritocratie, Thierry Déau, fondateur de Meridiam, met aujourd’hui son expérience au service des jeunes issus de milieux modestes pour les aider à réussir.
« Ain’t No Mountain High Enough. » Ce refrain de Marvin Gaye et Tammi Terrell pourrait être la devise de Thierry Déau. À 55 ans, ce Martiniquais à la tête du puissant fonds Meridiam, classé 228e fortune de Challenges avec un patrimoine estimé à 600 millions d’euros, incarne la réussite par le travail et l’engagement. Dès le départ, il n’a pu compter que sur lui-même. Son credo ? « La valeur travail et l’intérêt général comme boussole », affirme celui qui fut un soutien de la première heure d’Emmanuel Macron.
Né à Fort-de-France, benjamin d’une fratrie de six enfants, il grandit dans un foyer modeste : une mère assistante sociale, un père petit entrepreneur. En 2021, il confiait au Monde que ses parents s’étaient « saignés pour payer nos études ». À 16 ans, il quitte la Martinique pour poursuivre ses études en métropole. Après une classe préparatoire à Valenciennes, il intègre l’École nationale des ponts et chaussées. Animé par l’envie de parcourir le monde et de piloter des projets à impact, il gravit les échelons chez Egis Projects avant de fonder Meridiam en 2005.
Un modèle d’investissement innovant
Mû par la conviction que « la finance n’est pas une fin en soi mais un outil au service de l’utile », Thierry Déau développe un fonds d’infrastructures unique en son genre, récemment labellisé B Corp. Son modèle repose sur des investissements de long terme (minimum 25 ans), alignés sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU.
Discret mais redoutable homme d’affaires, il se retrouve sous le feu des projecteurs en 2021 lors de l’OPA hostile de Veolia sur Suez, où il joue un rôle clé en coulisses. Son flair paie : en 2023, Meridiam affiche un chiffre d’affaires de 6,7 milliards d’euros et gère 22 milliards d’actifs.
Un engagement pour l’égalité des chances
Sa réussite ne l’empêche pas de penser aux autres. À travers le fonds de dotation de Meridiam et sa fondation Archery, créée avec sa fille, il œuvre pour réduire les inégalités de destin. « Depuis dix ans, nous soutenons des associations. Avec Archery, nous allons plus loin : nous accompagnons des jeunes de milieux défavorisés sur dix ans », expliquait-il récemment.
Aujourd’hui, 57 collégiens issus de REP et REP+ à Paris, Sarcelles, Saint-Denis et Marseille bénéficient d’un soutien complet : frais de scolarité, équipement informatique, logement, transport. Plus qu’un simple financement, la fondation les encadre via du mentorat et des ateliers thématiques (climat, égalité des sexes…) jusqu’à leur entrée dans la vie active.
Thierry Déau prouve ainsi qu’il est possible de conjuguer ambition, excellence et solidarité. Une autre manière de déplacer les montagnes.