Dans cette tribune, Maurice Laouchez s’interroge sur les dérives d’une régulation croissante de la location touristique saisonnière, souvent désignée comme bouc émissaire d’une crise du logement mal anticipée. Alors que le tourisme représente une part croissante du PIB mondial et qu’il génère des revenus essentiels pour de nombreuses familles, il appelle à un changement de paradigme : plutôt que de restreindre, il faut construire.
Avec lucidité, il invite l’État à assumer ses responsabilités, notamment en mobilisant l’épargne nationale au service d’un objectif clair — bâtir les logements qui manquent, particulièrement en Outre-mer.
La part du tourisme dans le produit intérieur brut mondial ne cesse d’augmenter. Elle représentait en 2000 24 % de l’activité économique.
Le tourisme occupe directement ou indirectement 350 millions de personnes, et peut-être davantage, car le tourisme est une des locomotives de l’activité économique un peu partout.
L’apparition des grandes plateformes de réservation a permis à beaucoup de familles de trouver dans la location touristique saisonnière un complément de revenu non négligeable.
En plus, cette activité présente l’avantage de créer des relations humaines valorisantes pour les uns et pour les autres.
Enfin, elle permet aux propriétaires de rester maîtres de leur logement, contrairement à la location de longue durée où une législation trop contraignante conduit de nombreux propriétaires à de graves déconvenues.
Alors, le législateur, estimant toute cette évolution trop défavorable à son absence de politique de logement, a entrepris de réglementer de plus en plus cette activité de location saisonnière, avec le risque de la décourager.
La véritable solution consiste à encourager la construction ou la rénovation du million de logements qui manquent en France, dans l’Hexagone, et encore davantage dans les Outre-mer, avec une mention particulière pour nos compatriotes de Mayotte.
Avec un peu plus d’imagination, la Caisse des dépôts et consignations pourrait – et devrait – mobiliser dans ce sens une partie plus importante des 370 milliards d’épargne gérés par elle.
Et cela permettrait dans le même temps une substantielle contribution à la lutte contre le chômage. Quand le bâtiment va, tout va.
Maurice Laouchez