Source : Communiqué du Groupe Citadelle, 27 février 2025
C’est une nouvelle qui vient encore alourdir les conséquences économiques des événements tragiques qui ont secoué la Martinique en octobre 2024. Vu sur un communiqué du Groupe Citadelle, la compagnie maritime japonaise Mitsui O.S.K. Lines (MOL) a annoncé la suspension de ses escales au port de Fort-de-France, un coup dur pour l’approvisionnement en véhicules neufs sur l’île.
Dans un courrier daté du 20 février 2025, MOL (la compagnie maritime) justifie sa décision par les troubles qui ont éclaté en fin d’année dernière, notamment les pillages, les incendies criminels et les actes de vandalisme ayant touché la zone portuaire :
« Le port de Fort-de-France a subi des dommages lors des émeutes d’octobre 2024, notamment l’incendie de véhicules stockés. La sécurité publique s’est considérablement détériorée en raison des manifestations, incendies criminels et pillages »,
écrit la compagnie.
Face à ces risques, MOL a décidé de suspendre ses escales en Martinique jusqu’à nouvel ordre. Une réévaluation de la situation est prévue en avril 2025, mais aucune garantie n’est donnée quant à une reprise rapide des livraisons.
Une nouvelle conséquence désastreuse pour l’économie martiniquaise
Cette suspension a des conséquences immédiates pour le Groupe Citadelle mais aussi par effet ricochet pour le territoire.
Les véhicules en provenance d’Asie, qui constituent une part essentielle de nos importations en Martinique, ne seront plus livrés directement.
Le Groupe Citadelle, importateur officiel des marques Toyota et Suzuki, s’inquiète des répercussions de cette situation sur ses activités et sur ses clients. L’entreprise envisage des solutions alternatives, mais celles-ci pourraient engendrer des surcoûts et des délais plus longs.
Au-delà du secteur automobile, cette situation illustre une fois de plus la fragilité du modèle économique insulaire et la dépendance de la Martinique à un commerce maritime dominé par un petit nombre de compagnies. La décision de MOL réduit le choix des consommateurs et complexifie encore un peu plus la chaîne logistique.
Un signal inquiétant pour l’avenir
Si MOL ne revient pas rapidement sur sa décision, d’autres transporteurs pourraient lui emboîter le pas. Le risque est réel : la Martinique pourrait voir d’autres grandes compagnies maritimes se détourner de l’île, forçant les importateurs à faire transiter leurs marchandises par la Guadeloupe, avec des coûts supplémentaires à la clé.
Cette situation est une conséquence directe des événements d’octobre 2024. Les blocages, saccages et pillages, qui se voulaient un cri de colère contre la vie chère, se retournent aujourd’hui contre la population elle-même. La Martinique paie aujourd’hui le prix d’une instabilité qui effraie les investisseurs et fragilise encore davantage son économie déjà éprouvée.