Source: internaute.com
Marie-José Pérec a marqué l’histoire des Jeux Olympiques en France, avec un record de trois médailles d’or olympiques en athlétisme, en 1992 à Barcelone sur le 400 mètres, et en 1996 à Atlanta sur 200 et 400 mètres. C’était également la seule athlète à conserver son titre du 400 m féminin jusqu’à Shaunae Miller, qui a réalisé le doublé en 2016 et 2021. Près de 30 ans après ses titres, la coureuse originaire de Guadeloupe détient toujours les records de France des deux disciplines.

Depuis la fin de sa carrière, Marie-José Pérec s’est particulièrement investie dans la formation des futurs athlètes, et notamment la préparation mentale. La timide s’est aussi livrée. Elle explique par exemple dans un entretien à Madame Figaro les motivations qui permettent à chaque athlète de performer. Pour elle, cela venait d’abord d’un combat contre la timidité justement : “Je ne savais pas très bien m’exprimer en public et je me suis renfermée. Je me disais toujours : ne dis rien, cours plutôt, tes victoires parleront pour toi”.

Mais une autre dynamique l’a poussée à avancer et à s’entrainer pour aller chercher ses titres : celle de combattre les préjugés racistes sur ses origines guadeloupéennes. “Je voulais montrer que les Antillais n’étaient pas des fainéants, des bêtes de foires que l’on faisait danser. Je voulais être un porte-parole sans avoir à parler. Et pour ça, il fallait que ce soit beau et triomphant. Que mon parcours donne envie de regarder l’histoire autrement”, a-t-elle lâché. Un retour en arrière qui sonne aussi comme un coup de gueule.

Marie José Pérec s’est déjà exprimée sur le racisme qu’elle a subi lors de ses débuts, puis au cours de sa carrière. Arrivée en métropole à seulement 16 ans pour intégrer l’Insep, elle va vivre un moment difficile selon Outre-mer la 1re, qui écrivait en 2021 : “Impossible de se faire au coach, à l’ambiance, à Paris. Elle supplie sa famille de la faire rentrer en Guadeloupe. Puis, quelques semaines après, elle revient et, grâce à un ami, elle intègre l’équipe de François Pépin au PUC (Paris Université Club)”. Dans une émission en ligne la même année, elle racontait une anecdote survenue dans un magasin à ses débuts, dans lequel elle avait été très mal accueillie. “[…] j’étais une Noire qui n’avait rien à faire là”, concluait-elle, ajoutant avoir puisé dans cette épreuve une énergie folle : “Pour moi, gagner, c’était nécessaire, et perdre, c’était la mort […] Cela te donne plus de force”.

Dans l’émission Un dimanche à la campagne, plus récemment, en juin dernier, elle développait : “quand j’arrive à Paris à l’âge de 16 ans, c’était aussi la montée du Front National en France. Moi quand j’allais à la poste, les petites dames âgées n’hésitaient pas à me dire de rentrer chez moi. Quand j’entends parler des Antillais en France, on dit qu’on est des nonchalants, qu’on ne fait que chanter et danser […]. J’entendais tout ça et je me disais que j’avais trouvé un moyen de montrer que les Antillais pouvaient avoir un projet, ils peuvent aller jusqu’au bout. Moi je voulais être la voix de tous ces gens. Et ça m’a donné une force incroyable”.
L’athlète continue de répéter que la Guadeloupe est “l’endroit où elle se sent le mieux”. Elle reste en effet très impliquée dans le développement du sport sur l’île, notamment à travers son rôle de Présidente de la ligue d’athlétisme. Et elle le lui rend bien. “L’île papillon “a inauguré une piste connectée à son nom fin 2020. C’est aussi Marie-José Pérec qui a apporté la flamme olympique en Guadeloupe il y a quelques semaines, accueillie et acclamée par les habitants.

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