Afin d’élaborer une feuille de route stratégique pour relever ces défis, la CAF a organisé un atelier technique de haut niveau sur l’eau et l’assainissement dans les Caraïbes à Bridgetown, à la Barbade, les 8 et 9 avril 2025. Cet atelier a réuni des PDG, des directeurs généraux et des hauts fonctionnaires des autorités nationales de l’eau et de l’assainissement, ainsi que des représentants de diverses institutions multilatérales de développement. Cet effort collaboratif visait à discuter des conclusions de l’étude et à explorer des solutions concrètes aux problèmes urgents de sécurité hydrique qui touchent la région. Intitulé « Eau et assainissement dans les Caraïbes : travailler ensemble pour surmonter les défis et définir un secteur plus résilient et durable », l’atelier a facilité l’échange de connaissances, examiné les possibilités de solutions de financement innovantes et présenté des mesures pratiques pour lutter contre la pénurie d’eau, les déficits d’infrastructures et renforcer la résilience climatique du secteur de la gestion de l’eau et de l’assainissement dans les Caraïbes.
Outre les hauts fonctionnaires des pays anglophones des Caraïbes, la CAF a invité des dirigeants et des spécialistes sectoriels d’importantes agences multilatérales de développement, telles que la Banque de développement des Caraïbes (BDC), le Fonds de développement de la CARICOM (FDC), la Banque interaméricaine de développement (BID), la Banque mondiale et l’Union européenne (UE), les exhortant à s’unir pour relever l’un des défis les plus urgents de la région. Les conclusions de l’étude régionale de diagnostic de l’eau de la CAF sont tirées de données concernant les pays suivants : Anguilla, Antigua-et-Barbuda, la Barbade, les Îles Vierges britanniques, la Dominique, la Grenade, la Guadeloupe, la Martinique, Montserrat, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie et Saint-Vincent-et-les-Grenadines. La prévalence de défis similaires dans ces pays souligne la nécessité d’une approche régionale pour assurer la sécurité hydrique.
Français Les principales conclusions du rapport révèlent plusieurs tendances alarmantes :
– De nombreux pays des Caraïbes connaissent une pénurie d’eau importante, tandis que certains sont confrontés à une pénurie absolue d’eau, soulignant un besoin urgent de sources d’eau alternatives.
– Malgré les pénuries d’eau existantes, de nombreux pays perdent près de la moitié de leur eau disponible en raison d’infrastructures obsolètes et d’inefficacités.
– Les infrastructures d’assainissement de la région restent gravement sous-développées, avec une couverture moyenne de seulement 11 %. De nombreux pays ne disposent pas d’un traitement adéquat des eaux usées, ce qui entraîne le rejet d’eaux usées non traitées dans l’océan.
– L’étude identifie le drainage des eaux pluviales comme une préoccupation régionale croissante, exacerbée par la fréquence et la gravité croissantes des phénomènes météorologiques extrêmes. Elle recommande que les infrastructures grises traditionnelles soient complétées par des solutions vertes et fondées sur la nature afin d’éviter de nouveaux dommages aux infrastructures, à l’agriculture et aux moyens de subsistance.
L’étude diagnostique régionale de la CAF appelle à des réformes politiques, des avancées technologiques et des investissements financiers essentiels pour améliorer la capacité de la région à accéder à l’eau pour ses multiples besoins. Elle préconise de privilégier des solutions telles que le dessalement, la récupération des eaux de pluie, la réutilisation des eaux usées et les systèmes automatisés de gestion de l’eau.
Dr. Stacy Richards-Kennedy, directrice régionale de la CAF pour les Caraïbes et représentante nationale à la Barbade, a exprimé l’engagement de la banque à fournir des solutions flexibles et innovantes pour relever les défis de l’eau et de l’assainissement dans les Caraïbes. « Chez CAF, nous comprenons l’impact généralisé de ces défis sur la société et leurs répercussions sur les entreprises et l’économie. Pour nous, des questions telles que la sécurité hydrique ne sont pas des questions techniques abstraites, elles sont personnelles : elles affectent la capacité des individus à satisfaire leurs besoins fondamentaux et à vivre dignement. La lutte contre la pénurie d’eau exige que nous nous unissions et agissions avec un sentiment d’urgence. La CAF a pour mission de fournir des solutions innovantes, en travaillant toujours avec agilité et flexibilité pour aider la région à atteindre ses priorités de développement », a-t-elle déclaré.
La sénatrice Shantal Munro-Knight, ministre au cabinet du Premier ministre de la Barbade, a souligné le défi financier que représente la sécurité hydrique dans la région et la nécessité de modèles de financement innovants. Elle a remercié la CAF pour sa réactivité aux besoins spécifiques de ses pays actionnaires. « Nous avons besoin de bons partenaires pour relever ce défi financier. Pour relever les défis liés à l’insécurité hydrique, nous avons besoin de partenaires qui proposent des solutions sur mesure. Nous avons besoin de partenaires qui nous permettent de nous approprier la mise en place des solutions nécessaires. Nous avons besoin de partenaires qui proposent des moyens et des modalités simples pour nous permettre de travailler ensemble. »
Franz Rojas, directeur de l’eau et de l’assainissement à la CAF, a souligné l’urgence d’accroître les investissements pour renforcer les capacités et élaborer des solutions audacieuses pour lutter contre la pénurie d’eau et le changement climatique. « La CAF possède des décennies d’expérience dans l’accompagnement des pays d’Amérique latine et des Caraïbes dans la mise en place de systèmes durables, inclusifs et résilients au changement climatique. Ce diagnostic initial n’est qu’un début, car nous prévoyons d’approfondir cette analyse. Conformément à la stratégie de sécurité hydrique de la CAF et à notre récent engagement lors de la Conférence des Nations Unies sur l’eau à New York de fournir un financement pouvant atteindre 4 milliards de dollars, nous sommes résolus à collaborer étroitement avec les Caraïbes pour renforcer la sécurité hydrique. »
L’atelier a réuni de hauts responsables d’agences et de services publics de gestion de l’eau représentant 12 pays membres de la CARICOM. L’étude complète sera publiée sur le site web de la CAF, ouvrant la voie à des discussions et des actions éclairées visant à renforcer la sécurité hydrique dans la région.