Une semaine pour changer les regards. Jusqu’au 24 novembre, c’est parti pour la Semaine de l’industrie. Le secteur qui compte localement un effectif de 6000 personnes veut redorer son blason et montrer ses atouts : des emplois divers et qualifiés avec à la clef une rémunération supérieure à d’autres secteurs.
La devanture de l’entreprise ne laisse pas deviner l’effervescence qui se cache derrière les murs couverts d’une grille savamment ajourée. Au Robert, dans la zone Bernard-Petit-Jean-Roget, Procap a ouvert le bal de la Semaine de l’industrie. L’activité de l’industrie est si intense que les discours des officiels au micro sont presque couverts par l’activité plasturgique du site. L’aventure de Procap commence dans un petit atelier à Pelletier en 1995. Aujourd’hui installée dans la zone d’activité robertine, l’entreprise s’est épanouie.
L’industrie un secteur d’avenir ? C’est en tout cas ce qu’entend démontrer le président de l’AMPI Martinique. Charles Larcher veut dépoussiérer l’image du secteur. « On est très loin des emplois manuels qu’il pouvait y avoir il y a 50 ans qui nécessitaient peu de qualifications. Aujourd’hui, nous avons de vrais besoins de qualification de haut niveau. » L’industrie emploie 6000 personnes dans le territoire. Pourtant, elle peine à trouver de la main d’œuvre. Selon Charles Larcher, il y aurait près de 800 emplois vacants. Souvent des postes qui requièrent une main d’œuvre très qualifiée.
“L’industrie, ce n’est plus Germinal”
Il s’agit de la treizième édition de la semaine de l’industrie, un véritable levier économique pour le territoire et moteur de l’innovation. Le secteur inspire encore des a priori et des méconnaissances. Pa exemple, les rhumeries martiniquaises font partie des sites des industriels. « L’industrie, ce n’est plus Germinal », martèle la sous préfète Laure Lebon présente également à l’ouverture de la Semaine de l’industrie. Des représentants du RSMA (Régiment du service militaire adapté) ont assisté à l’événement. En effet, 20% de leurs effectifs sont formés à des métiers liés au secteur industriel.
L’objectif de cette Semaine est de renforcer le secteur de l’industrie qui pâtit d’une image négative qui n’est pas propre à la Martinique. « En région dans l’Hexagone, tous les secteurs de l’industrie ont du mal à embaucher. Ce n’est plus du travail à la chaîne abrutissant. D’ailleurs, la mécanisation permet une meilleure insertion des femmes. Les barrières d’accès à ces métiers sont plutôt psychologiques. Il s‘agit aujourd’hui de montrer un secteur dynamique et qui se transforme », explique Laure Lebon.
Afin de rendre les métiers attractifs, l’industrie propose des rémunérations qui sont en moyenne 11% plus élevées que le salaire moyen en Martinique. « Le SMIC n’existe pas chez nous », annonce Patrick Lanes, directeur de Caïali, la société mère de Procap.
Collégiens et lycéens sont la cible de cette Semaine de l’industrie. Le but est de présenter une palette de métiers qui s’offrent à eux. Sans oublier les parents qui peuvent garder une image surannée des métiers de l’industrie.
Laurianne Nomel