Ce week-end, la commémoration des 50 ans des événements de Février 74 s’est déroulée à l’Habitation Chalvet à Basse-Pointe, attirant la participation de nombreuses personnalités. Cet événement offre l’opportunité de réfléchir sur l’évolution de la société martiniquaise à travers son histoire et de tracer des perspectives pour l’avenir.

Il y a 50 ans, en Février 1974, un affrontement sanglant entre les forces de l’ordre et des ouvriers agricoles de Basse-Pointe réclamant marquait un tournant tragique dans l’histoire martiniquaise. Deux victimes étaient à déplorer ce jour-là, à l’habitation Chalvet : Rénor illmany et Georges Marie-Louise. Pour célébrer ce triste anniversaire, les villes du Gros-Morne, du Marigot, du Lorrain, et de Basse Pointe ont conjointement commémoré ces tragiques événements lors d’un hommage émouvant ce weekend. Une occasion de réfléchir sur l’évolution de la société martiniquaise et de rendre hommage aux victimes.


50 ans après les événements, la chanson emblématique “Févryé 74” de Kolo Barst résonne avec une puissance renouvelée. Il aurait été surprenant de ne pas voir l’artiste présent lors de cette commémoration. Il a souligné l’importance de cette commémoration, offrant aux générations actuelles une compréhension plus profonde de la signification de sa musique et rappelant ainsi la nécessité de ne jamais oublier. “Après 50 ans, je trouve que ma chanson a gagné en importance, car avec le recul, les gens ont saisi la profondeur de ses thèmes et son message, ce qui les empêche d’oublier,” témoigne-t-il. “Ainsi, je l’ interprète avec une intensité accrue. Cette période a marqué une prise de conscience collective, soulignant que la dignité humaine ne se mesure pas par les balles.”

Un devoir de Justice

Cette commémoration ne se limitait pas à être une simple obligation de se souvenir. Elle représentait également une opportunité cruciale d’accomplir un devoir bien plus essentiel : celui de la justice. Les élus présents lors de la cérémonie l’auront bien fait comprendre. “Je ne suis pas naïve, certaines questions demeurent en suspens,” lance Marie-Thérèse Casimirius, maire de la ville de Basse-Pointe. “Il est impératif de déclassifier le dossier, mettant ainsi fin à son statut de secret défense.”Le préfet, Jean-Christophe Bouvier, étant également présent à l’habitation Chalvet, pour beaucoup, c’est l’occasion de pouvoir essayer d’ouvrir ce dossier, d’obtenir des réponses et de lever le voile sur cette période sombre de l’histoire martiniquaise.

Suite aux événements de février 74, aucun autre acte meurtrier similaire n’a été enregistré en Martinique. Pour nombre de personnes, c’est une démonstration que les mentalités ont évolué et que la population a su tirer des leçons de ce type d’événements. “Il était essentiel de promouvoir ce projet de commémoration. Il est nécessaire de s’engager pour défendre un certain nombre de revendications,” exprime Marcelin Nadeau, député du Nord de la Martinique. “Je suis déterminé à les porter. Mon espoir est que nous saurons commémorer tous les événements liés à la répression des ouvriers. Il est impératif de ne jamais oublier le passé, car c’est ainsi que nous pouvons tracer des perspectives pour un avenir plus juste et équitable.”

Thibaut Charles

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