Vie chère : la défense du Groupe Bernard Hayot (GBH)
Face aux critiques du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, et aux accusations d’aggraver la vie chère en Martinique, Stéphane Hayot, directeur général de GBH, a pris la parole pour réfuter les accusations concernant les marges pratiquées par le groupe. GBH, acteur clé de la distribution aux Antilles, est pointé du doigt pour sa position dominante et son rôle supposé dans l’étouffement de l’économie locale.
Invité de la rédaction de RCI FM le jeudi 23 janvier 2025, Stéphane Hayot a défendu GBH, affirmant que les reproches visant son entreprise étaient sans fondement.
Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, avait vivement critiqué le groupe, le qualifiant de « grand groupe très performant qui joue souvent un rôle d’étouffement de l’économie et du pouvoir d’achat ». Lors de son intervention à l’Assemblée nationale, il avait dénoncé l’opacité et l’accumulation des marges tout au long de la chaîne d’approvisionnement, qu’il considère comme des facteurs majeurs de la vie chère.
Ces propos répondaient à une interpellation du député martiniquais Marcellin Nadeau (Gauche démocrate et républicaine), qui accusait GBH de pratiquer des « marges exorbitantes ». Le député s’appuyait sur un article récent de Libération critiquant notamment les activités du groupe dans le secteur automobile. Ces accusations ont conduit Stéphane Hayot à réagir également dans les colonnes du Figaro.
Le directeur général de GBH a affirmé que les marges nettes du groupe (4 %) et celles de sa branche distribution (2 %) étaient comparables aux standards du secteur en métropole. Selon lui, la cherté de la vie en Martinique résulte principalement de contraintes structurelles propres aux territoires insulaires : l’importation de 80 % des produits de grande consommation, les coûts élevés de fret (5 000 € par conteneur) et les taxes locales comme l’octroi de mer.
Malgré un protocole signé en octobre 2024 visant à réduire de 20 % les prix de 54 produits essentiels, les baisses atteignent pour l’instant seulement 9 %, faute de soutien suffisant de l’État sur les frais liés à la continuité territoriale.(Ndr: ce qui explique certainement l’analyse du ministre Valls et la focalisation de ses propos sur la grande distribution)
Par ailleurs, GBH fait face à une nouvelle plainte pour « entente illicite et abus de position dominante ». Stéphane Hayot rejette ces accusations et assure que GBH n’est ni en situation de monopole ni d’oligopole. Il rappelle que le groupe détient 26 % de part de marché dans la distribution alimentaire, notamment avec ses magasins Carrefour, face à des concurrents comme Leclerc (22,5 %). Enfin, il réfute les critiques sur la multiplication des intermédiaires, expliquant que GBH n’intervient que sur trois étapes de la chaîne d’approvisionnement (dédouanement et logistique) pour maîtriser les coûts.