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Les Nations Unies ont émis aujourd’hui de graves avertissements concernant la détérioration de la situation humanitaire à Gaza, en Syrie et au Soudan, lors d’un point de presse quotidien du porte-parole du Secrétaire général. Des frappes aériennes sur les abris à la famine imminente et à la paralysie des opérations humanitaires, l’ONU a dressé un tableau alarmant de la convergence des urgences mondiales.
Les opérations militaires israéliennes se sont intensifiées dans le nord de Gaza suite à une nouvelle directive de déplacement publiée dimanche, provoquant le déplacement forcé d’au moins 1 500 familles vers le centre et l’ouest de Gaza. L’ONU rapporte que cinq bâtiments scolaires abritant des personnes déplacées ont été touchés au cours des dernières 48 heures, faisant des victimes et poussant certaines familles à retourner dans le nord, désespérées, faute d’alternatives.
Les établissements de santé restent menacés. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a signalé des blessés après qu’une tente de l’hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah a été touchée. De plus, le service de médecine interne et les conduites d’oxygène de l’hôpital ont été endommagés. L’OMS a recensé 734 attaques contre des établissements de santé depuis octobre 2023 et a réitéré son appel à la protection des civils et des infrastructures médicales, conformément au droit international.
Les restrictions de mouvement entravent les efforts d’aide, moins de la moitié des missions humanitaires prévues lundi ayant été approuvées. Les réserves de carburant sont complètement taries depuis la fin du cessez-le-feu il y a 17 semaines. Le complexe médical Al-Shifa a suspendu les traitements de dialyse et pourrait réduire ses services de soins intensifs en raison de ces pénuries.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que la marge de manœuvre pour lutter contre la famine à Gaza se réduit rapidement. Le PAM s’adapte rapidement en établissant de nouveaux points de distribution et en surmontant les difficultés d’accès complexes, tout en appelant à un cessez-le-feu durable et à un renforcement des couloirs humanitaires.
En Syrie, l’ONU a salué la décision américaine d’annuler d’importantes sanctions économiques, la qualifiant de « pas significatif » vers le redressement national. L’envoyé spécial Geir Pedersen a souligné que l’allègement des sanctions devait s’accompagner d’une transition politique, d’un dialogue inclusif et de la sécurité des Syriens.
Adam Abdelmoula, coordinateur humanitaire des Nations Unies en Syrie, a achevé une mission de trois jours pour évaluer les besoins à Alep et Idleb. Plus de 1,6 million de personnes ont bénéficié d’une aide humanitaire cette année, l’aide transfrontalière en provenance de Turquie ayant été multipliée par cinq par rapport à l’année dernière.
Cependant, les dangers persistent : les restes explosifs de guerre ont tué plus de 390 civils, dont 100 enfants, depuis début 2025, soulignant les menaces sécuritaires persistantes dans les zones libérées.
Au Soudan, la situation continue de s’aggraver. Les combats à El Fasher ont déplacé plus de 400 000 personnes depuis avril, et des milliers d’autres ont fui le Kordofan. Les autorités locales signalent près de 8 000 nouveaux arrivants du Darfour dans l’État du Nord, submergeant des services déjà sous pression.
Tom Fletcher, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, plaide pour une pause humanitaire à El Fasher afin de permettre l’acheminement de l’aide. L’ONU met également en garde contre la double menace du conflit et des catastrophes naturelles, la saison des pluies qui menace le pays d’inondations catastrophiques, de maladies et d’isolement des zones vulnérables.
Malgré l’augmentation des besoins, l’ONU affirme que le manque de financement entrave les efforts visant à intensifier l’aide.
L’ONU appelle de toute urgence toutes les parties prenantes dans ces régions à respecter le droit international humanitaire, à protéger les civils et à permettre un accès humanitaire sans entrave. Les organisations humanitaires préviennent que sans un soutien mondial immédiat, des vies seront perdues non seulement à cause de la violence, mais aussi de crises évitables – faim, maladie et manque de soins.
« Les civils et les infrastructures civiles doivent être protégés, et non ciblés », a rappelé le porte-parole.