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    Requiem pour l’outre-mer : le subreptice désengagement de l’État ? Une tribune de JM. NOL

    décembre 4, 2025Aucun commentaire
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    I. Une rallonge record pour la Corse, un signal d’abandon pour les outre-mer ?

    Le débat sur la continuité territoriale révèle aujourd’hui une fracture profonde entre les promesses affichées par l’État français et la réalité vécue dans les régions ultrapériphériques, au premier rang desquelles la Guadeloupe. Alors que le gouvernement vient d’annoncer une rallonge exceptionnelle de 50 millions d’euros pour la Corse, portant à 237 millions l’enveloppe consacrée en 2026 au soutien des liaisons aériennes et maritimes de l’île méditerranéenne, les territoires d’outre-mer assistent, eux, à un désengagement financier préoccupant.

    Cette décision, justifiée par la hausse du carburant, l’intensification du trafic et la volonté affirmée de soutenir le quotidien des Corses « y compris les plus modestes », met en lumière un contraste saisissant : une île déjà fortement soutenue voit son aide renforcée, pendant que les régions ultramarines, confrontées à des contraintes d’insularité et d’éloignement incomparablement plus fortes, voient leurs demandes systématiquement renvoyées à des difficultés juridiques, budgétaires ou européennes.

    II. Le paradoxe d’un territoire privilégié et d’outre-mer relégués

    L’annonce de cette rallonge dédiée à la Corse a mis en lumière un déséquilibre de plus en plus manifeste. Pour mémoire, lors de la crise de la vie chère en Martinique, il avait été convenu que l’État allait financer le transport maritime pour l’île à hauteur d’un montant de 11 millions d’euros. À l’heure actuelle, aucun signe de financement n’a été donné.

    Alors que la Corse bénéficie d’un accompagnement renforcé, explicitement destiné à amortir la hausse du carburant, soutenir la vie chère et faciliter l’accessibilité, les territoires d’outre-mer font face à une série de mesures fiscales et réglementaires qui, combinées, conduisent à une dégradation progressive de leur connectivité.

    III. Une décision inscrite dans un calcul politique autour de l’autonomie corse

    La Corse, qui peut en outre subventionner la venue de 250 000 touristes hors saison en achetant des billets d’avion et en négociant des concessions avec des compagnies aériennes, bénéficie d’un cadre politique et financier qui dépasse largement celui accordé aux outre-mer.

    Ce soutien s’inscrit dans un moment politique crucial, marqué par les négociations sur l’autonomie corse. L’État sait que la question corse demeure un enjeu de stabilité intérieure, dans une proximité géographique et médiatique qui impose l’attention. Le geste gouvernemental apparaît comme un signal de loyauté politique en pleine période constitutionnelle.

    IV. Les régions ultrapériphériques reléguées hors du champ stratégique

    À l’inverse, l’outre-mer n’apparaît plus comme un enjeu majeur, mais comme un coût budgétaire encombrant. Les hausses de fiscalité sur les billets d’avion semblent procéder d’une logique visant à transférer progressivement le coût de la continuité territoriale vers les ménages ultramarins.

    Lorsque le gouvernement oppose des arguments constitutionnels ou européens à la demande d’exonération aérienne, il signifie qu’il n’entend plus compenser systématiquement les handicaps structurels liés à l’éloignement.

    V. Fiscalité aérienne : l’État transfère le coût de l’insularité sur les ménages

    L’entrée prochaine du transport maritime dans le système ETS renchérira massivement les importations vers les outre-mer. Aucun mécanisme compensatoire n’a été négocié. La fin programmée de l’exonération carbone pour les vols vers l’outre-mer en 2030 aggravera encore les coûts.

    Ce choix n’est pas technique : il est politique.

    VI. Une nouvelle doctrine implicite : réduire le coût budgétaire des outre-mer

    Cette stratégie laisse entrevoir une orientation plus profonde : la volonté de réduire progressivement la charge financière représentée par les outre-mer. À Paris, l’on considère désormais que l’État ne peut plus tout prendre en charge, même lorsque les territoires sont structurellement dépendants.

    Les arbitrages budgétaires le confirment : tandis que la Corse obtient des aides massives, les outre-mer voient s’accumuler taxes nouvelles, restrictions et reports.

    VII. Un désengagement aux conséquences sociales et identitaires explosives

    En laissant se dégrader la continuité territoriale vers les outre-mer, l’État fragilise l’économie locale, accroît la vie chère, réduit l’attractivité touristique et alimente un ressentiment social.

    Mais la dimension symbolique est encore plus lourde : lorsque les ultramarins constatent l’écart de traitement avec la Corse, ils comprennent que leur place dans la République n’a plus la même valeur.

    Le désengagement financier devient alors un désengagement politique, puis émotionnel, nourrissant une quête identitaire déjà vive.

    VIII. Une cohésion nationale menacée par l’affaiblissement de la solidarité

    Si l’objectif gouvernemental est d’économiser ou de se conformer aux contraintes européennes, il risque de payer un prix élevé demain. Lutter contre la vie chère et maintenir la cohésion nationale exige une solidarité pleine et entière.

    L’État prend le risque de creuser un fossé dangereux entre la France continentale et ses régions les plus vulnérables.

    IX. Une politique internationale en miroir : l’effondrement de l’aide au développement

    Ce désengagement intérieur trouve son parallèle exact dans la politique extérieure de la France.

    2025 a été marquée par une réduction massive de l’aide publique au développement, dans un contexte de contraction mondiale brutale.

    Depuis 2023, la France réduit son effort humanitaire de manière inédite. L’AFD a perdu 50 % de ses ressources budgétaires en 2025.

    Résultats :

    – 641 projets abandonnés,

    – 7,6 millions de personnes privées d’accès à des programmes vitaux,

    – 4 900 emplois humanitaires supprimés.

    X. Une doctrine commune : restriction, recentrage et repli

    Le retrait intérieur (outre-mer) et extérieur (aide internationale) relève d’une même philosophie : la solidarité est désormais perçue comme un coût à contenir, non comme un pilier stratégique.

    Affaiblir son soutien aux outre-mer comme réduire son engagement humanitaire revient à renoncer à deux leviers essentiels du modèle français : la cohésion interne et le rayonnement international.

    XI. Avertissement final : ne jamais sous-estimer les stratégies discrètes du pouvoir

    Ne sous-estimons jamais la stratégie secrète du pouvoir, surtout lorsqu’on le croit affaibli.

    2025 a montré que les Américains peuvent surprendre, et ceux qui ont été trop confiants en ont payé le prix.

    La leçon ? Toujours rester vigilant et ne pas laisser l’ego influencer nos jugements.

    Jean-Marie Nol, économiste et juriste en droit public

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