Les membres d’une milice armée protestent contre l’élection de Joe Biden en face du capitole texan à Austin, le 17 janvier 2021. | Matthew Bush / AFP


Les camps d’entraînement tactique font fureur.


Repéré par Barthélemy Dont sur Wired


Lors de l’invasion du Capitole le 6 janvier se trouvaient parmi les manifestants des groupes ressemblant à s’y méprendre à des unités militaires. Composés d’hommes équipés de gilets pare-balles, de casques et, dans certains États, d’armes à feu, ces groupes sont désormais indissociables des manifestations pro-armes, pro-Trump, mais aussi anti-confinement ou plus généralement d’extrême droite, comme à Charlottesville.


Nombre d’entre eux sont membre des Boogaloo, des Three Percenters ou des Oath Keepers notamment, des groupes appartenant au large mouvement des milices, organisations paramilitaires ouvertement anti-gouvernement.

Souvent, ces manifestants sont qualifiés de «LARPers», pour «live-action role players», le nom des participants aux jeux de rôle grandeur nature. Une manière de supposer que ces nervis se contentent de singer le look des militaires –le folklore ne doit pas néanmoins éclipser le fait que ces personnes s’entraînent également souvent comme eux.

Une enquête de Wired détaille ainsi que les stages commandos destinés à utiliser ses armes comme un professionnel sont une véritable industrie aux États-Unis.

Souvent dirigés par d’anciens policiers ou militaires, les camps d’entraînement tactique attirent un nombre croissant d’individus et leur public se diversifie, de plus en plus de femmes répondant à l’appel: militaires, policières et policiers, gamers, fans d’armes à feu, survivalistes, récentes victimes d’agression.

Disneyland en tenue camouflage

Beaucoup ne sont plus attirés par les simples stands de tirs. Ici, on apprend non seulement à tirer mais à le faire en mouvement ou la nuit, à se déplacer en équipe ou à évoluer dans une maison en tuant tous les ennemis, pièce par pièce.

Bref, on s’entraîne comme le ferait le SWAT ou les Navy Seals: l’évolution de la guerre, la multiplication d’opérations menées par de petites unités d’élite, leur médiatisation a popularisé cette esthétique tactique.

Ces dernières années, la raison principale invoquée pour s’armer n’est plus la chasse mais la protection. En témoignent la démultiplication du nombre de permis de transporter une arme dissimulée (2,7 millions en 1999, plus de 20 millions aujourd’hui, alors que le crime a considérablement baissé) ainsi que le boom des ventes d’armes de guerre, largement encouragées par leur lobby.

Le marché est difficile à cerner. Certains camps sont de véritables Disneyland tactiques, comme Gunsite, un ranch de 13 km2. D’autres en revanche ne disposent pas de sites fixes et proposent des formations à travers tout le pays. Certains n’accueillent de membres que par cooptation.

Pour ceux qui ont senti le bon filon, ces camps d’entraînement peuvent être une mine d’or. Chez Gunsite, un cours d’introduction de cinq jours coûte 1.800 dollars (1.483 euros), sans compter la location de l’équipement et le prix des balles, tirées par milliers chaque jour. Nombreux sont celles et ceux qui reviennent, et le nombre de personnes formées à la chose militaire croît d’année en année

Partager.

Comments are closed.

Exit mobile version