La Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) de Martinique tire la sonnette d’alarme face aux conséquences de la récente décision du gouvernement de réduire la prime unique versée aux employeurs d’apprentis. Une mesure qui, selon l’institution, pourrait mettre en péril la formation des jeunes sur le territoire, et, à terme, fragiliser l’ensemble du secteur artisanal martiniquais.
Un secteur en danger
Jusqu’ici fixée à 6 000 euros, cette prime permettait de compenser le temps et les investissements nécessaires pour former les apprentis. Son abaissement à 5 000 euros, dans un contexte économique marqué par l’inflation et l’augmentation du Smic, risque d’entraîner un ralentissement du recrutement des jeunes en apprentissage. Déjà, en octobre 2024, la CMA avait constaté une baisse significative des contrats signés, avec plus de 200 jeunes en recherche d’entreprise.
La CMA alerte sur un scénario où cette réduction pourrait décourager les artisans, menant à une chute du nombre de contrats signés pour les prochaines promotions. Pire encore, cela pourrait favoriser la disparition d’entreprises artisanales faute de repreneurs qualifiés.
Une mesure qui manque de vision
Si le gouvernement a fait le choix de prioriser les entreprises de moins de 250 salariés, la CMA déplore que les grandes entreprises continuent à bénéficier d’aides plus importantes. Cette distinction crée une inégalité qui va à l’encontre de l’objectif initial : soutenir les petites entreprises, véritable pilier de l’économie martiniquaise.
Le risque, souligne la CMA, est d’enrayer la dynamique de l’apprentissage, notamment dans les petites entreprises artisanales, un secteur clé pour la formation des jeunes et le développement économique du territoire.