De moins bons scores sur les tests d’évaluation des capacités cognitives et des troubles comportementaux : ce sont les inquiétantes conclusions de l‘étude sur l’exposition pré- et postnatale au chlordécone de la cohorte mère-enfant Timoun,en Guadeloupe. « Si les effets neurologiques et neurocomportementaux constatés dans cette étude sont relativement modérés et subtils au niveau individuel, ils peuvent, compte tenu de l’exposition généralisée de la population antillaise au chlordécone, avoir un impact non négligeable au niveau de la population », a indiqué Luc Multigner, directeur de recherche Inserm qui a participé à ces travaux.
La chlordécone est un pesticide qui a été épandu de 1973 jusqu’en 1993 afin de lutter contre l’invasion du charançon dans les plantations de bananes, en Guadeloupe et en Martinique. Malgré l’arrêt de son utilisation, il reste présent dans les sols des parcelles cultivées, mais aussi dans les nappes d’eau souterraines, les cours d’eau ou encore les eaux littorales. Pour mieux appréhender les risques d’exposition des populations, plusieurs études ont été lancées, dont celle de la cohorte Timoun.
Les scientifiques ont mesuré la concentration du pesticide dans le sang du cordon ombilical à la naissance et dans le sang de 576 enfants âgés de sept ans. Ils ont ensuite évalué leurs capacités intellectuelles à travers quatre indices : la compréhension verbale, la vitesse de traitement de l’information, la mémoire de travail et le raisonnement perceptif. Les scientifiques ont également évalué les difficultés de comportements dits internalisés (problèmes relationnels et symptômes émotionnels), mais également des problèmes dits externalisés (hyperactivité ou troubles de l’attention).
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