Nouvelle Edition. Karthala
« Vous trouverez ici le fruit d’un travail passionné de deux années qui a rassemblé un collectif de femmes et d’hommes dans l’unique but de participer à la réhabilitation d’une histoire raturée, gommée : l’histoire de l’esclavage transatlantique, qui a bien duré quatre siècles et brisé des millions de vies !
Comme le dit Lydie Ho-Fong-Choy Choucoutou, professeur de lettres, « il ne s’agira nullement de réveiller les démons du passé, comme le pensent certains, mais de restituer des repères historiques à des populations dépourvues de mémoire. Il s’agira surtout de s’approprier une histoire qui constitue l’acte fondateur des sociétés guyanaises mais aussi antillaises et réunionnaises… »
Selon Michaella Perina, philosophe, « c’est de mémoire collective qu’il s’agit, et il importe que l’humanité tout entière garde en mémoire ce que l’homme a été capable de faire de pire à son semblable, ainsi que les multiples formes de légitimation qu’il a été capable de fournir, d’inventer… »
Aux côtés de l’écrivain Patrick Chamoiseau, qui sonde les profondeurs de la mémoire obscure et de la mémoire consciente, Dany Bébel-Gisler, ethnologue et linguiste, nous propose de reconstruire le lien brisé. Alors que l’écrivain Edouard Glissant, dans une déclaration solennelle, interpelle sur le poids de la traite et de l’esclavage, Emmanuel Jose, juriste, qualifie le crime et argumente la réparation. Howard Dodson, directeur d’un centre de recherche sur les cultures du monde noir, à partir de travaux de recherche d’économistes américains en évalue le prix.
Enfin, plus de vingt auteurs, par des analyses croisées, témoignent de nos complexités, de nos ambiguïtés, de nos richesses… Le Comité Devoir de mémoire, lui, en vous invitant au débat, garde le fervent espoir d’un large soutien de la communauté noire, pour une reconnaissance de l’esclavage afro-américain comme crime contre l’humanité, par l’ensemble des nations du monde, ouvrant ainsi la voie à des réparations nécessaires. »