Au cours de cet entretien d’1H20, Serge Letchimy a rappelé les termes des échanges du 20 octobre 2023 à l’Élysée entre Emmanuel Macron et les exécutifs des Outre-Mer ainsi que le calendrier envisagé par le Président de la République en faveur d’une révision de la Constitution indispensable pour modifier le statut de la Nouvelle-Calédonie. Certes, la priorité du gouvernement demeure le dossier Calédonien qui devrait trouver une solution dès février 2024 mais la porte n’est pas pour autant fermée ni pour la Corse ni pour les autres territoires situés en Outre-Mer.
En effet, le contexte actuel tant en Polynésie française, en Guyane, à Saint-Martin semble très favorable à une évolution du dialogue avec l’État. Le PCE et la délégation de Martinique-Écologie s’accordent à reconnaitre qu’il y a là une opportunité à saisir car la procédure de révision constitutionnelle demeure lourde et aléatoire. Raison supplémentaire pour anticiper et traduire dans les actes la volonté exprimée par les Martiniquais pour négocier à la fois la domiciliation des leviers de décision au plus près des citoyens, le transfert de certaines compétences et un pouvoir normatif autonome pour l’exercice desdites compétences. L’octroi de compétences partagées, notamment en matière de santé, devrait permettre d’éviter les situations chaotiques que l’on a connues dans la gestion de la pandémie du Covid 19 et nécessitera des négociations très âpres avec le gouvernement, à l’instar de la réforme de l’Octroi de Mer annoncée par Elisabeth Borne et Bruno Le Maire.
Le chantier de l’évolution institutionnelle demeure donc ouvert. À charge pour chacun, au-delà des sensibilités et des aspirations politiques tout à fait légitimes, d’irriguer les débats et de s’accorder autour des résolutions du Congrès prévu fin novembre 2023. Il en va de l’intérêt supérieur du pays Martinique.