Covid-19 en Martinique : si la vaccination stagne, « il est fort probable que l’on aura une cinquième vague », alerte le directeur du CHU

Des soignants du CHU de Fort-de-France (Martinique) s’occupent d’une patiente atteinte du Covid-19 placée sous assistance respiratoire, le 29 août 2021. (ALAIN JOCARD / AFP)
Benjamin Garel, directeur du CHU de Martinique redoute les effets du variant Delta, fortement contagieux et « majoritaire sur l’île » actuellement. Il précise que la quatrième qui s’est faite « principalement sur le variant Alpha« .

« Si rien n’est fait et que l’on reste avec très peu de gens vaccinés, il est fort probable que l’on aura une cinquième vague« , a affirmé jeudi 9 septembre sur franceinfo Benjamin Garel, directeur du CHU de Martinique, à Fort-de-France. Et ce alors que le Parlement a donné jeudi son feu vert, par un large vote du Sénat, à une prorogation, jusqu’au 15 novembre, de l’état d’urgence sanitaire dans la grande majorité des territoires ultramarins.
En Martinique, « 26% » de la population a un schéma vaccinal complet
À l’échelle nationale ce taux s’élève à 68,6%. « Ce qui nous fait peur, c’est la cinquième vague« , insiste Benjamin Garel. La quatrième vague a été « dramatique » avec « beaucoup de morts« . Selon lui, « si rien n’est fait, on va s’orienter vers une cinquième vague qui sera de la même amplitude » que la quatrième qui s’est faite « principalement sur le variant Alpha« . Actuellement, c’est le variant Delta qui est « majoritaire sur l’île« . Or ce variant est « quatre à huit fois plus contagieux selon les publications« , souligne le directeur du CHU.
Des signes encourageants mais la prudence reste de mise
En Martinique, le taux d’incidence « reste très élevé, mais est en très nette diminution« , indique Benjamin Garel. « Il a été plus que divisé par deux. On reste à plus de 400 pour 100 000 habitants, des taux très largement supérieurs au seuil d’alerte. »
Le patron du CHU ajoute que les hôpitaux fonctionnent encore avec beaucoup de renforts de métropole « qui permettent de fonctionner de la manière la moins dégradée possible« . Mais les établissements « sont sous le choc de l’arrivée des patients« . Il constate une « décroissance » des patients en hospitalisation classique. Mais « sur la réanimation, on est tout le temps submergé. Même si le nombre de patients aux urgences a été diminué par plus de quatre, on a encore des cas graves qui vont demander des soins de réanimation« .
Benjamin Garel espérait que « dans trois à quatre semaines, cela allait aller mieux« . Mais avec la « stagnation des soins critiques« , il craint que ce soit dans « deux à trois mois » que l’activité reviendra à la normale.
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