Monsieur le Président de l’Assemblée, Mesdames et Messieurs les Conseillers Exécutifs et Territoriaux Mesdames et Messieurs.

 Le vote du budget est un moment important de la vie d’une collectivité. Il l’est encore plus pour une collectivité comme la nôtre, dont la responsabilité est de tout mettre en œuvre pour combattre les effets graves et persistants de la crise économique et sociale engendrés par la pandémie.

 

A cette occasion, je salue les efforts déployés par les Martiniquais, par les entreprises, qui font résolument face à cette situation.

Évitons de céder à tout découragement et à toute surenchère inappropriée.

Notre responsabilité est de refonder les bases de notre développement, pour en faire un modèle plus durable et résistant.

 

Notre budget s’élève en effet à près de 1,3 milliard d’euro, ce qui représente une augmentation de 14,83%.

 

Nous avons su nous mobiliser pour obtenir des financements notamment dans le cadre de l’accord territorial de relance (374 millions d’euro dont 176 M€ de l’Etat et 198 M€ de la CTM) et optimiser tous les autres crédits mobilisables (PO 2014-2020, REACT EU, CCT), soit une enveloppe globale de plus 882 millions d’euros sur la période 2021-2022.

Les crédits de la CTM joueront un effet levier pour permettre aux différents acteurs de bénéficier de tous les dispositifs financiers précités.

 

Notre objectif est double :

* Traiter les faiblesses structurelles mises en exergue par la crise conjoncturelle,

* S’inscrire dans les nouvelles logiques du futur.

 

Le contexte est aussi particulier, car nous voilà au terme de notre première mandature. Elle a porté sur les fonts baptismaux la nouvelle institution dénommée Collectivité Territoriale de Martinique. Les résultats obtenus sont patents.

Néanmoins, les enjeux commandent encore d’inscrire nos efforts dans la durée.

 

 

 

Au fil des différents exercices qui ont marqué cette mandature, après les premières mesures pour redresser un legs financier dégradé, nous avons enregistré les premiers signes encourageants du retournement de tendance.

Ainsi, notre épargne nette, c’est-à-dire notre capacité à dégager des ressources de la section de fonctionnement pour financer nos dépenses d’investissement, a triplé entre 2016 et 2019, passant de 23,4 M€ à plus de 71 M€ en 2019.

 

Les choix judicieux, la rigueur dans la gestion et les efforts de rationalisation des dépenses de fonctionnement ont permis de dégager des marges de manœuvre pour la mise en œuvre de notre programme de mandature :

* lancement de chantiers importants avec le Très Haut Débit et le Lycée Schoelcher,

* accompagnement innovant des entreprises,

* prise en compte des populations les plus fragilisées,

* développement de logiques pour réduire les inégalités en termes d’aménagement du territoire…

L’exercice 2019 avait confirmé, en dépit d’une croissance économique ralentie au niveau mondial, l’amélioration de la conjoncture économique de la Martinique attestée par les indicateurs de référence : que ce soit pour l’investissement des entreprises, la croissance des encours des crédits d’investissement, et surtout pour l’emploi. La Martinique a prouvé sa capacité de rebondir, après une décennie atone.

L’année 2020 a été marquée par une récession historique provoquée par la crise sanitaire et économique.

 

La préparation du budget 2021 intervient à un moment de grande incertitude. Le Confinement qui a touché les ¾ de la planète, aura en effet, des conséquences encore incalculables, tant sur les plans humain, social et politique que sur le plan économique.

 

La Martinique, risque de voir perturber son équilibre économique et social.

En conséquence, il nous a fallu faire preuve de vigilance et d’audace pour assurer un équilibre budgétaire qui tienne compte d’un environnement macro-économique dégradé, tout en mettant en route les nouvelles logiques pour accompagner la refondation dans laquelle nous souhaitons inscrire notre pays.

 

Malgré ce climat d’incertitudes, ce budget 2021 illustre notre détermination à agir rapidement et massivement pour lutter efficacement contre cette crise.

 

Ce budget primitif 2021 de près de 1,3 milliard d’euros, progresse de 165 millions d’euros par rapport à 2020, et s’établit en fonctionnement à 896 millions d’euros (+3,81%) et en investissement à 382 millions d’euros (+52,87%).

Nos ressources de fonctionnement augmentent de 4,13%, par rapport à 2020 et sont estimées à 966 millions d’euros.

 

Notre volonté est de préserver nos objectifs de progrès et de solidarité, en dépit d’une crise sanitaire qui amplifie le décalage entre les responsabilités de la CTM et les compensations financières qui lui sont allouées. Une enveloppe de plus de 400 millions d’euros est réservée en 2021, à nos actions de solidarité.

 

Nos recettes d’investissement s’élèvent quant à elles, à 312 millions d’euros, soit une croissance de 68 %.

La stratégie financière de la Collectivité a été ajustée, afin de définir un programme d’accélération de l’investissement public.

Un emprunt de 170 millions d’euros sera mobilisé, comme débattu lors des orientations budgétaires.

Il s’agit de préserver un montant d’épargne assurant la soutenabilité financière et la pérennité de nos interventions.

 

Au-delà de la progression des masses budgétaires, le budget inclut une approche innovante de nos actions, destinée à créer les conditions de l’émergence d’un nouveau modèle de développement.

 

Car, comme je l’ai indiqué lors des Orientations budgétaires, notre objectif est de nous engager bien au-delà d’un « Plan de Relance », pour transiter vers la restructuration de notre système économique et social.

Il en va en effet de la responsabilité de la Collectivité Territoriale de Martinique, en tant que chef de file de l’action économique et sociale et premier investisseur public, d’engager la Martinique dans cette nouvelle voie.

 

Les opportunités existent :

 

* Les opportunités financières, grâce à la mobilisation de nouvelles enveloppes octroyées par l’Etat et la Commission Européenne, dans le cadre respectivement de France Relance et du programme REACT EU.

Ainsi, les ressources inscrites en section de fonctionnement au budget 2021 au titre des participations de nos partenaires s’élèvent à 47 millions d’euros, soit une progression de 79%.

Par ailleurs, les subventions européennes d’investissements augmentent de 52% et passent de 47 millions d’euros en 2020 à 72 millions d’euros en 2021.

* Les nouvelles opportunités d’investissement sont également présentes.

Elles sont transcrites dans le budget d’investissement de la Collectivité, en très forte croissance par rapport à 2020.

Les dépenses d’investissement programmées pour la gestion 2021 s’élèvent ainsi à plus de 382 millions d’euros, contre 250 millions d’euros en 2020, soit +52,87%.

Tous les secteurs et filières bénéficient de cette progression.

A titre d’exemples :

* nos d’actions économiques sont programmées à hauteur de 67,6 millions d’euros, soit +183,82%,

* nos dépenses pour l’aménagement du territoire (57 millions d’euros) sont multipliées par deux en 2021,

* les dotations allouées à la culture à la jeunesse et au sport (11 millions d’euros) sont en augmentation de 68%.

Le contexte de crise nous ordonne de conforter les valeurs de solidaritépour poursuivre et renforcer les interventions en faveur des classes sociales défavorisées.

Le coût du social, sera de facto, plus conséquent.

 

La crise nous oblige à maintenir l’accent sur les questions de santé.

Le vieillissement toujours présenté comme un handicap, sera valorisé comme une source d’expertise, pour la prévention comme pour l’accompagnement de la personne âgée.

Ce vieillissement occulte le fait que 46% de la population en 2020, a moins de 25 ans ce qui constitue un atout pour l’avenir.

Notre jeunesse est également une opportunité incontestable d’investissement.

En conséquence, le financement du renforcement des compétences, des reconversions, du développement de spécialisations dans les métiers de demain, dans les nouvelles expertises, et aussi le placement dans les structures culturelles et les structures sportives garantissent un retour sur investissement certain. Merci 

Autre opportunité d’investissement : le capital environnemental

La pandémie a renforcé la prise de conscience de la fragilité de l’humain et provoqué une reconsidération de son rapport avec la nature.

A l’exploitation intensive des matières premières se substitue une nouvelle exigence, celle de la valorisation durable et sur place des ressources naturelles.

Ce repositionnement n’appelle pas au repli sur soi, ni au retour à l’économie autarcique, mais constitue un engagement vers une plus grande maîtrise économique et politique.

C’est dans cette perspective que doit s’inscrire la Martinique, pour se positionner tant au niveau de son marché interne, que dans celui de la Caraïbe et de l’international.

C’est en ce sens aussi que la Collectivité Territoriale de Martinique mise sur la conversion à des logiques plus écologiques, en déployant des stratégies de filières, dans l’agriculture, le tourisme, la pêche et l’aquaculture et dans les nouvelles dynamiques industrielles.

 

Cette nouvelle stratégie se mettra en œuvre sur l’ensemble du territoire, grâce à une politique active de mobilité et la systématisation de l’aménagement numérique.

Cette transition écologique continuera à s’organiser dans le cadre d’une coopération équilibrée avec les pays de la Caraïbe, sur des thématiques d’avenir, tels que la protection de l’environnement, la prévention et la gestion des risques naturels, le développement des énergies renouvelables, la promotion de la santé.

   Chers Collègues, voilà esquissées à grands traits, les orientations volontaristes de notre Budget Primitif 2021, qui tracent la voie du redressement et confortent le positionnement d’une Martinique résolument tournée vers l’avenir !

 

Mèsi anpil, Mèsi anchay

Alfred MARIE-JEANNE Président de la Collectivité Territoriale de Martinique

Partager.

Comments are closed.

Exit mobile version