Quincy Jones, musicien et producteur d’une envergure exceptionnelle, s’est éteint à l’âge de 91 ans, laissant derrière lui un héritage musical monumental, façonné au cours de plus de sept décennies. Sa collaboration avec des légendes telles que Frank Sinatra et Michael Jackson n’en est qu’une partie, car de nombreuses autres facettes de son génie demeurent à explorer.
Dans la fin tumultueuse des années 1960, un jeune Quincy Jones fait son entrée à Paris, avide de connaissances au conservatoire, sous l’égide de la grande Nadia Boulanger. Déjà riche d’expériences, il croise la route d’Eddie Barclay, qui l’accueille comme arrangeur pour divers projets. Dans l’ombre, il tisse des liens avec des artistes tels que Charles Aznavour et Jacques Brel, tout en se glissant sur un morceau du prometteur Henri Salvador.
Durant cinq années, Quincy déploie son talent au cœur de la Ville Lumière, avant que l’épuisement ne l’entraîne vers les rives américaines, frappé par la dépression. À New York, il se frotte à l’élite musicale, collaborant avec Frank Sinatra et Barbra Streisand sous l’égide du label Mercury, apprenant à se faire entendre et à trouver sa place dans ce monde impitoyable. C’est alors qu’il rencontre la douce Nana Mouskouri, pour qui il produit en 1962 un album éblouissant, avec le morceau “Love Me or Leave Me”.
Le jazz, omniprésent, continue de nourrir son œuvre et ses collaborations jusqu’au début des années 1970, où il croise la route d’un jeune artiste ambitieux, désireux de s’émanciper de l’ombre de ses frères. Quincy Jones devient alors le mentor et producteur de “Off The Wall”, “Thriller” et “Bad” pour le talentueux Michael Jackson. Toutefois, le génie de Quincy attire également l’œil d’Hollywood, et c’est ainsi que Steven Spielberg se tourne vers lui pour composer la bande originale de “La Couleur Pourpre” en 1985.
Quincy Jones, architecte des musiques de film et de télévision
Il est d’un sens profond de voir Quincy Jones composer la musique d’une œuvre aussi humaniste qu’éprouvante, abordant le douloureux héritage de l’esclavage dans le sud des États-Unis. Né à Chicago en 1933, il engagea sa voix aux côtés de Martin Luther King et du révérend Jesse Jackson dans la lutte pour les droits civiques. Quelques années plus tard, il se révèle être le créateur d’une série captivante, dépeignant la vie d’une famille afro-américaine dans une banlieue cossue de Los Angeles. Signant un contrat avec Time-Warner, Quincy se lance dans la production de “Le Prince de Bel-Air”, un succès fulgurant qui propulse Will Smith sur le devant de la scène.
Jazzman devenu monarque de la pop, Quincy Jones a également marqué et inspiré le monde du hip-hop, fondant, entre autres, le magazine Vibe. De nombreux rappeurs s’approprient sa musique à travers le sampling, tel ce morceau “Kitty With The Bent Frame”, réinventé et intégré dans l’un des piliers du hip-hop, “Shook Ones Part Two” du groupe new-yorkais Mobb Deep