Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation. Cette année, à l’occasion du 8 mars, l’ONU donne le ton, en 2025 avec ce thème choisi pour illustrer cette journée des droits des femmes. Selon, un rapport de l’Insee, la Martinique est encore loin d’une concrète égalité sociale, professionnelle ou salariale.
15% de réduction avec le code 8 mars. C’est ce que propose une enseigne de l’électroménager à l’occasion du 8 mars. Dans le domaine de l’esthétique, ce sont les séances d’épilation qui sont en promotion, est vanté le fait d’avoir le droit pour toutes d’avoir la peau douce. Autre exemple, un centre de minceur qui célèbre le Women’s day. Non en anglais, ça ne passe pas mieux. Ce florilège d’actions marketing a été repéré par le compte Instagram Pépite sexiste en 2024. Au même titre que la fête des pères et la fêtes des mères, le 8 mars est perçu par certains comme une occasion de faire rentrer de l’argent dans sa caisse.
Or le 8 mars n’est pas le jour est la journée internationales des droits des femmes et non pas celui d’une promo nauséabonde à refourguer à la gente féminine. Officialisée en 1977 par l’Organisation des Nations Unies, la journée pour les droits des femmes a pour objectif de célébrer les avancées des droits des femmes mais également de pointer les disparités qui existent encore notamment en 2025.
“Les catalyseurs d’un changement durable”
Au début de l’année, le Haut Conseil à l’égalité a sorti son rapport annuel dans lequel l’institution dresse deux constats : « Une polarisation sociale autour des enjeux d’égalité de genre notamment dans les médias et les discours politiques et des inégalités sociales et économiques très nettement persistantes. »
Chaque année, l’ONU choisit un thème pour illustrer cette journée du 8 mars. Le thème retenu cette année, Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation. « Le thème de cette année appelle à des actions qui peuvent libérer les chances, le pouvoir et l’égalité des droits pour toutes les femmes, et augurer d’un avenir aux couleurs féministes où personne ne sera laissé de côté. L’autonomisation de la prochaine génération, à savoir les jeunes, en particulier les jeunes femmes et les adolescentes, est au cœur de cette vision qui consiste à leur donner les moyens d’être les catalyseurs d’un changement durable », indique l’ONU Femmes.
L’égalité femmes-hommes reste encore un concept. Selon l’Insee, en Martinique, les femmes sont plus nombreuses à la tête de foyers monoparentaux. « Lorsqu’elles sont à la tête d’une famille monoparentale, les femmes sont plus fréquemment confrontées à la pauvreté. Les jeunes femmes quittent le domicile parental plus tôt que les hommes. Davantage confrontées au veuvage, elles vivent plus souvent seules aux âges avancés et, après 85 ans, en institution », souligne l’institut.
Les femmes disposent d’un niveau de rémunération plus faible
D’après l’Insee, bien que plus souvent titulaires d’un diplôme du supérieur, les femmes en Martinique sont un peu moins souvent en emploi que leurs homologues masculins. Cet écart est plus prononcé chez les 15-24 ans. Tout comme le bénéfice d’un diplôme ne favorise pas la femme, l’absence de diplôme apparaît également plus pénalisante pour les femmes. Chez les 25-64 ans non diplômés de la région, seules 42,9 % des femmes sont en emploi contre 49,1 % des hommes. « Malgré un taux d’activité proche de celui des hommes (71,8 % contre 71,1%), les femmes sont deux fois plus à temps partiel lorsqu’elles sont actives (11,0 % contre 5,7 %). Elles sont encore plus défavorisées sur le plan professionnel quand elles sont mères. Celles-ci sont plus souvent au chômage et inactives que les pères, quel que soit le nombre d’enfants. » L’Insee poursuit : « Ce sont elles également qui réduisent leur temps de travail. Lorsqu’elles ont la charge de trois enfants, seulement 37,7 % d’entre elles occupent un emploi à temps complet (deux fois moins que les pères de trois enfants) contre 56,0 % des femmes sans enfants. Les femmes disposent d’un niveau de rémunération plus faible. »
Laurianne Nomel (source Insee)