Daniel Boukman, auteur martiniquais reconnu pour ses œuvres engagées, nous livre avec “Et de nouveau la bête immonde…” un livre (pièce) saisissant qui interroge la nature cyclique de la violence et de l’oppression. À travers une mise en scène audacieuse et des personnages emblématiques, Monsieur Boukman nous invite à réfléchir sur les conséquences dévastatrices de la haine et de la vengeance, tout en posant une question cruciale :
Les victimes d’hier peuvent-elles devenir les bourreaux d’aujourd’hui ?
Synopsis : L’intrigue se déroule dans la clinique “La Terre promise”, où un personnage central, l’Homme endormi, est maintenu dans un état de coma. Autour de lui gravitent des personnages aux intérêts divergents : le Docteur Kouch, le général Irael, le Premier ministre Raeli, et l’énigmatique Darling Condolola, émissaire de la puissance étrangère Diabolotronland.
Alors que les dirigeants politiques et militaires se disputent le pouvoir et discutent de stratégies guerrières, la pièce alterne entre des scènes de tension dramatique et des moments de réflexion portés par le chœur des Justes. Ces derniers, incarnant les victimes du passé, rappellent les horreurs de l’Holocauste et mettent en parallèle les souffrances d’hier avec les atrocités commises aujourd’hui.
À travers des dialogues percutants, des projections d’images de guerre, et une bande sonore évocatrice, M. Boukman tisse une trame complexe qui explore les thèmes de la mémoire, de la culpabilité, et de la responsabilité collective. La pièce culmine avec une question provocante projetée sur scène : “Les descendants des victimes d’autrefois sont-ils devenus les bourreaux d’aujourd’hui ?”
“Et de nouveau la bête immonde…” est une œuvre puissante qui défie le spectateur à confronter les zones d’ombre de l’histoire et de la nature humaine, tout en plaidant pour la vigilance face à la résurgence de la barbarie.