C’est leur baptême du feu, Fiona et Lysa Romany, co-fondatrices de la marque Alohé participent à leur première Foire de Paris. Les deux entrepreneures martiniquaises ont pourtant l’habitude d’écumer les foires et les salons locaux mais rien encore qui draine 400 000 visiteurs pour plus de 1000 exposants. Elles ont bien l’intention de tirer leur épingle du jeu grâce à leurs produits capillaires à base de gombo made in Martinique.
« Parce que je le vaux bien », a été le slogan d’un immense groupe international de cosmétique. Alohé, entreprise martiniquaise pourrait bien le remettre d’actualité avec sa gamme de produits capillaires à base de gombo. Avant d’être une histoire d’une petite entreprise au succès fulgurant, c’est d’abord l’histoire de deux jeunes martiniquaises, deux sœurs complices aux compétences très complémentaires. Alors que Fiona Romany s’affaire dans le laboratoire et dans le département développement, Lysa Romany s’occupe de la gestion de la marque, de la logistique et de la communication.
Bien que distribuée par de nombreux revendeurs spécialisés dans la cosmétique et les grandes surfaces, Alohé possède son propre showroom qui fait office de siège et de laboratoire. A quelques pas du centre commercial, la marque est installée à Génipa. La devanture rose et blanc est fidèle aux couleurs du packaging des produits. Sitôt la porte franchie, l’odeur cerise propre à la gamme chatouille les narines. Le showroom rose et blanc lui aussi expose les produits issus des vertus du gombo : spray hydratant, lait capillaire, activateur de boucles et autre shampooing et après shampooing.
Un big chop et ça repart !
Alohé commence dès l’adolescence de Fiona et de Lysa Romany. Alors en troisième, Fiona Romany expérimente. Elle crée pour elle-même des produits capillaires à base d’aloé véra qu’elle fait pousser. Elle prend soin de ses cheveux avec ses compositions auxquelles elle ajoute des huiles végétales. Après avoir traité chimiquement ses cheveux, Fiona Romany passe par le fameux big chop. Une opération qui consiste à couper la partie de ses cheveux chimiquement traités par des défrisages ou des assouplissements notamment. Le big chop signe un retour vers le cheveu naturel. L’objectif de la jeune fille est de voir ses cheveux naturels boucler pour voir jusqu’où ils se définissent. « L’aloé véra, le gel de lin, ça bouclait de façon trop éphémère et la boucle n’était pas assez définie », constatait la jeune martiniquaise. Un jour, elle essaie avec le gombo. Bingo ! Ça marche. « Mes boucles étaient très belles, définies, rebondies. » Elle prend alors ses proches pour cobayes. Les résultats sont à la hauteur de ses espérances.
Un essai transformé
Le chemin du succès se dessine à Rivière-Pilote, lors de sa fameuse foire. Avec un investissement de 200 euros, les deux sœurs achètent les matières premières et leurs pots. Un investissement vite rentabilisé puisque la foire leur rapporte 1000 euros. Elles enchaînent. « On a fait la foire de Dillon avec les 1000 euros. On a tout racheté et tout réinvesti. On a fait 3000 euros », raconte Lysa Romany. Le succès est fulgurant. En trois ans Lysa et Fiona Romany ont installé Alohé dans le marché de la beauté. « On est rentré dans un marché de niche qui était en besoin en Martinique », explique Lysa Romany. Lysa et Fiona Romany expliquent aussi surfer sur la vague du consommer local, leurs produits étant à 90% sourcés en Martinique.
Ce mois de mai, une nouvelle aventure attend les sœurs Romany, la 124e édition de la Foire de Paris. Elles ne sont pas novices en termes de salon international puisqu’elles ont participé à la NHA (Natural hair academy), le plus grand salon européen dédié aux cheveux texturés. « La NHA durait deux jours, la Foire de Paris dure quinze jours. Ce n’est pas la même ampleur ni le même public. A la NHA, les gens venaient chercher du capillaire. A la Foire, les gens viennent se promener », ajoute Lysa. Alors les deux entrepreneures se préparent. Stocks, logistique, stand tout est passé en revue. La présence d’Alohé lors d’événements ponctuels en et hors Martinique a été un véritable levier pour la notoriété de la marque. « Ce n’est que le début », indiquent Fiona et Lysa Romany.
Hall 4 stand E102
Laurianne Nomel