Le 23 décembre 2024 marque la formation du gouvernement dirigé par François Bayrou, succédant au renversement du précédent exécutif. Composé de 35 membres, il rassemble des personnalités d’envergure, telles qu’Élisabeth Borne à l’Éducation nationale, Gérald Darmanin à la Justice et Bruno Retailleau à l’Intérieur.
En tant que quatrième Premier ministre nommé en une année tumultueuse, François Bayrou a mis l’accent sur une équipe réduite mais représentative, intégrant des figures de droite, du centre et de gauche dans l’objectif de prévenir une nouvelle censure parlementaire. Le premier Conseil des ministres est fixé au 3 janvier 2025.
Nommé par le président Emmanuel Macron le 13 décembre 2024 à la suite de la démission de Michel Barnier, François Bayrou, maire de Pau et président du MoDem, est un allié historique de Macron depuis 2017. Bien que sa nomination ait été anticipée, le chef de l’État a hésité avant de l’imposer, misant finalement sur son expérience et sa capacité à stabiliser une majorité en crise.
Une différence de style et de composition. Le gouvernement Bayrou se distingue de son prédécesseur par plusieurs aspects notables:
La Composition ministérielle, avec 35 membres, dont 14 ministres et 21 ministres délégués, il surpasse largement le gouvernement Barnier, qui comptait 19 ministres.
L’Origine géographique des ministres: L’équipe actuelle est légèrement plus centralisée, avec une distance médiane de 187 km de Paris, contre 210 km pour Barnier.
La formation des membres : Bayrou a privilégié des profils issus d’universités publiques et d’écoles de commerce, réduisant la place des énarques, très présents sous Barnier.
Parité et expérience : Les deux gouvernements affichent une parité similaire, mais l’intégration de deux anciens Premiers ministres, Élisabeth Borne et Manuel Valls, constitue une première.
Toutefois, les deux gouvernements partagent une critique commune, le manque de clarté sur leur feuille de route politique.
Les figures incontournables
Parmi les membres les plus influents du gouvernement, plusieurs se démarquent, dont Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, il est l’un des poids lourds de l’équipe. Gérald Darmanin, àncien ministre de l’Intérieur, il revient en force en tant que ministre d’État en charge de la Justice. Rachida Dati, ministre de la Culture, sa notoriété auprès de la droite sarkozyste et son expérience en font une figure-clé.
L’expérience au service du pouvoir
Les membres les plus chevronnés devraient renforcer la légitimité de l’exécutif, telle Élisabeth Borne, ancienne Première ministre, qui met son expertise au service de l’Éducation nationale, l’un des ministères le plus important.
Manuel Valls : Ministre d’État chargé des Outre-mer, son retour marque un tournant stratégique.
François Rebsamen, un ancien ministre socialiste, qui pourrait jouer un rôle dans l’ouverture vers la gauche.
Une réception contrastée selon les sensibilités politiques
Si des ministres comme Bruno Retailleau et Rachida Dati séduisent les électeurs de droite par leurs prises de position, Élisabeth Borne et François Rebsamen pourraient attirer certains électeurs modérés de gauche. Cependant, l’absence du Parti socialiste dans le gouvernement témoigne d’un clivage persistant entre la droite et la gauche en France.
Une feuille de route ambitieuse
- Le programme du gouvernement Bayrou s’articule autour de priorités majeures :
- Le redressement des finances publiques, la réduction des dépenses et la simplification administrative.
- L’ordre et la sécurité par le renforcement de la sécurité intérieure et la maîtrise de l’immigration.
- La souveraineté économique qui devrait passer par la promotion des industries locales et de l’autonomie agricole.
- Le soutien aux PME par la facilitation des initiatives entrepreneuriales.
- Un accès équitable aux services publics, savoir la réduction des disparités territoriales.
François Bayrou, fort de son expérience et de son ancrage politique, se donne pour mission de rétablir l’équilibre dans un contexte de défiance croissante envers les institutions. Encore faudra-t-il que le parlement lui laisse une certaine latitude pour agir.
Mais comme dirait Kipling, cela sera l’objet d’une prochaine histoire…
Gérard Dorwling-Carter.
LA COMPOSITION DU GOUVERNEMENT BAYROU :
- Bruno Retailleau, ministre d’État et de l’Intérieur
- Élisabeth Borne, ministre d’État de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de l’Innovation et du Numérique
- Gérald Darmanin, ministre d’État et de la Justice
- Éric Lombard, ministre de l’Économie et des Finances
- Catherine Vautrin, ministre du Travail et de la Santé
- Sébastien Lecornu, ministre des Armées
- Manuel Valls, ministre d’État et des Outre-mer
- Rachida Dati, ministre de la Culture
- Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics
- François Rebsamen, ministre de l’Aménagement des territoires et de la Décentralisation
- Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères
- Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique
- Annie Genevard, ministre de l’Agriculture
- Marie Barsacq, ministre de la Jeunesse et des Sports
- Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité femmes-hommes
- Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique
- Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé
- Véronique Louwagie, ministre chargée du Commerce, de l’Artisanat.
- Valérie Letard, ministre chargée du Logement.
- Françoise Gatel, ministre chargée de la Ruralité
- Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre chargée du Handicap et de l’autonomie
- Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie
- Clara Chappaz, ministre chargée de l’Intelligence Artificielle
- Nathalie Delattre, ministre chargée du Tourisme
- Patricia Mirallès, ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants
- Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports
- Juliette Méadel, ministre chargé de la Ville
- Laurent Saint-Martin, ministre chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger
- Benjamin Haddad, ministre chargé des Affaires européennes
- Patrick Mignola, ministre chargé des Relations avec le Parlement