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    Home » «Haro sur Joséphine de Beauharnais ! », par Yves-Léopold Monthieux
    Actualité

    «Haro sur Joséphine de Beauharnais ! », par Yves-Léopold Monthieux

    novembre 17, 2011Aucun commentaire
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    Décidemment, le cas “Joséphine” touche beaucoup tous les Martiniquais. Aujourd’hui, une tribune de YLM sur ce sujet avec quelques idées fortes…Et des références (critiques) à Patrick Chamoiseau, Elizabeth Landi, Armand Nicolas et Marire-Hélène Léotin…

    Haro sur Joséphine de Beauharnais !

    Les préoccupations de la société martiniquaise peuvent se lire à travers les récents événements. Les incidents de Ste Thérèse viennent rappeler la situation de la jeunesse ainsi que la dégradation de certains quartiers de la ville. La journée dédiée aux nécessiteux a mis en évidence l’étendue et la rapidité de progression du phénomène de pauvreté. Des gros plans ont été présentés sur ces sujets à la télévision. On peut en retenir deux, en particulier. D’abord le cri de colère d’une grande dame, la très estimée Olga Ménil, qui déplore l’indifférence des élus au sort de ceux auxquels son association apporte aide et assistance. On retiendra également l’intervention remarquée d’un jeune président d’association resituant avec intelligence et mesure les incidents de Ste Thérèse dans leur contexte urbain et humain. C’est peu dire que ces débats n’ont intéressé ni les intellectuels ni les politiques à l’exception de l’élue de la ville en charge des problèmes de sécurité.

    En revanche ce fut le trop-plein qui prévalut aux célébrations des victimes de la loi du 15 octobre 1960 et de l’anniversaire de la mort de Frantz Fanon. C’est un peu la nation avant les hommes, le passé plutôt que le présent. Voilà donc que nos intellectuels trouvent à nouveau un sujet à leur mesure. Pensez-vous ! le ministère de la culture a décidé d’accorder le nouveau label touristique dites « demeures illustres » à trois sites martiniquais, dont la demeure où Joséphine de Beauharnais naquit et vécut jusqu’à l’âge de seize ans. Pour les intellectuels martiniquais il y a une odeur de régalien et de négationnisme dans cette affaire : insupportable ! Il n’en faut pas plus pour faire sortir les longs couteaux de la pensée unique. Certes, l’histoire ne pourra pas nier que l’impératrice Joséphine, qui a été l’épouse de Napoléon, l’un des hommes qui ont le plus marqué l’histoire, naquit et vécut ses premières années dans une résidence située aux Trois-Ilets en Martinique. Mais rien n’empêche au pouvoir politique de faire passer sous les bulldozers tout ce qui rappelle Napoléon et Joséphine. Déjà la décapitation du monument qui lui a été dédié est aujourd’hui consacrée. C’est d’ailleurs au nom de la réalité politique qu’on commet des crimes ou qu’on les dénonce, que l’on met à bas certaines statues ou qu’on en érige d’autres.

    Ainsi donc, le débat est ouvert. Un débat ouvert à la manière des débats martiniquais : tout le monde est d’accord pour le « non » nationaliste au projet du gouvernement. Restait simplement à trouver les arguments qui doivent tous conduire à ce refus convenu. La parole officielle ne tarde pas à tomber et c’est d’abord Patrick Chamoiseau qui ouvre le ban avec sa formule « Maisons illustres ou lieux terribles ? ». Et d’en rajouter une louche : pourquoi ne pas choisir les demeures de Césaire et d’Aliker ? Bref, sous l’auréole du très français Prix Goncourt est-ce seulement le parfait réflexe du fonctionnaire en mission ?

    Cette affaire revêt deux aspects d’inégale importance : deux disciplines interviennent. Comme toujours, l’histoire et la politique sont mises en concurrence et conduisent parfois à se mêler les pinceaux. Nos penseurs sont tantôt historiens tantôt politiciens. Mais la politique a toujours le dernier mot, ce qui est normal s’il est vrai que le pouvoir émane du peuple. Ainsi, l’histoire n’a pas retenu que l’épouse de Napoléon avait été à l’origine du rétablissement de l’esclavage en Martinique, mais la politique peut en décider autrement et affirmer que Joséphine de Beauharnais était « une esclavagiste notoire ». Quel homme blanc, en effet, quel femme blanche n’étaient pas esclavagistes à l’époque ? En noyant le poisson avec l’adjectif « notoire », le dignitaire du PCM Armand Nicolas ne prend pas beaucoup de risque. Il n’apporte pas la preuve de l’assertion qui est donnée en pâture à la population, mais ne la dément pas. Qu’on répande cette fausse vérité, lui ne fait que le suggérer : Joséphine aurait été à l’origine du rétablissement de l’esclavage en Martinique.

    Pour sa part, n’ayant pas encore l’audace politique de son vieux maître, l’agrégée Elisabeth Landi prend moins de libertés avec l’histoire. Du moins, y met-elle des gants. Elle infirme assez frontalement l’accusation de son collègue Armand Nicolas en assurant que si « Joséphine a été impératrice des Français, elle n’a pas eu d’action dans l’histoire de la Martinique ». Elle enfonce involontairement l’historien du parti communiste. Parole d’historienne, Joséphine de Beauharnais n’était pour rien dans le rétablissement de l’esclavage. Cela aurait constitué dans l’histoire martiniquaise une « action » notoire et historiquement incontestable de l’Impératrice. Selon Mme Landi, Joséphine n’a pas fait du bien et n’a pas fait non plus du mal.  Mais la native des Trois-Ilets ne s’en sortira pas à si bon compte. La conseillère régionale du PPM n’oublie pas qu’elle est porteuse, elle aussi, de la parole officielle, même si sa timidité et sans doute son honnêteté la conduisent à y aller mollement et de façon biaisée. Faussement dubitative, elle pose la question « Est-ce  que (Joséphine) c’est un personnage « essentiel » de la Martinique » ? « Je ne le crois pas », répond-elle. A question prudente, réponse prudente, Mme Landi ne parvient pas à dire franchement le « non » qu’on attend d’elle, comme si elle n’entendait pas cesser déjà d’être l’historienne respectée qu’elle a été.

    L’argumentation la plus originale quoique toujours conforme à la pensée unique est celle de Marie-Hélène Léotin. Celle-ci reconnaît l’intérêt touristique pour la Martinique de distinguer les lieux retenus. Elle ne conteste même pas leur caractère historique, mais ce qui la choque c’est le qualificatif d’ « illustre » qui leur est reconnu par le nouveau label touristique. Cela lui est insupportable : elle tient donc son « non », elle aussi. Le résultat connu d’avance est ainsi partagé par un Chamoiseau en mission, un Armand Nicolas qui dénonce l’action raciste de Joséphine, une Elisabeth Landi qui ne reconnaît pas à cette dernière d’action raciste mais ne l’absout pas pour autant, enfin, par Mme Léotin qui condamne une simple mais grave erreur de sémantique. Pour ces deux petits mots, « maisons illustres », c’est le même et unique « non » nationaliste dans toutes ses déclinaisons. Pour deux petits mots, c’est une levée de boucliers de politiques et d’intellectuels qu’auraient souhaitée pour leurs justes causes Mme Olga Ménil et le jeune président de l’association des jeunes de Ste Thérèse.

    Yves-Léopold Monthieux

    [Les passages en gras sont de la rédaction]

     

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