Nathalie Mayer Journaliste



 Biodiversité : sommes-nous entrés dans la sixième extinction de masse ?  Depuis quelques années, la biodiversité fait régulièrement la Une des médias. Elle serait en train de s’effondrer. En 40 ans, l’effectif des populations de vertébrés sauvages a décliné de 60 %, d’après le WWF. Au point d’affirmer que l’humanité provoque la 6e extinction de masse ? Gilles Bœuf, président du conseil scientifique de l’Agence française pour la Biodiversité, dévoile ses arguments sur la question.

À cinq reprises déjà dans son histoire, la Terre a connu ce que les scientifiques appellent une extinction de masse. Alors que la biodiversité avait trouvé sa voie, la majorité des espèces a disparu, changeant le cours de l’évolution. La plus importante de toutes ces extinctions a eu lieu il y a environ 252 millions d’années, marquant la fin du Permien et le début de Triasique. En seulement quelques milliers d’années, 75 % de la vie a été balayée de la surface de notre planète. Et c’est même jusqu’à 95 % de la vie dans les océans qui a disparu.

Activité volcanique ou libération massive de méthane prisonnier des fonds marins. Les chercheurs ont longtemps débattu de la cause de cette extinction. Aujourd’hui, une équipe internationale menée par l’Institut Leibniz d’océanographie (Allemagne) présente une reconstruction concluante de la cascade d’événements qui a mené, à cette époque, à la perte de presque toute la vie sur Terre.

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont analysé une archive jusqu’alors négligée : les coquilles de brachiopodes fossiles. Ces organismes ressemblent à des palourdes et ils vivent sur Terre depuis plus de 500 millions d’années. Dans les Alpes du Sud, les chercheurs en ont trouvé des échantillons particulièrement bien conservés, déposés au fond des mers peu profondes du plateau continental de l’océan Tethys il y a 252 millions d’années. Ils ont gardé en mémoire les conditions environnementales juste avant et au début de l’extinction massive.

Dans le nord de l’Italie, le mont Sass de Putia abrite des sections Permien-Trias uniques, riches d’assemblages marins incluant des brachiopodes fossiles qui ont enregistré les derniers moments de la vie paléozoïque. © Renato Posenato, Université de Ferrare

Émissions de CO2 volcanique

Ce sont plus exactement des mesures de haute précision de différents isotopes de l’élément bore qui ont permis aux chercheurs de retracer l’évolution du pH dans l’océan. Ce pH étant étroitement lié à la concentration de CO2 dans l’atmosphère, ils ont pu également en déduire ces valeurs. Et retracer même clairement jusqu’à l’activité volcanique. « La dissolution des hydrates de méthane, qui avait été suggérée comme une cause potentielle supplémentaire, apparait hautement improbable », indique Marcus Gutjahr, chercheur, dans un communiqué de l’Institut Leibniz d’océanographie.

Pour préciser un peu plus ce qui s’est joué, il y a 252 millions d’années, les chercheurs ont injecté ces données et celles d’autres études basées sur les isotopes du carbone dans un modèle géochimique simulant les processus de la Terre à ce moment-là. Résultat : dès le début de la phase d’extinction, le réchauffement et l’acidification des océans associés à l’immense injection de CO2 volcanique dans l’atmosphère étaient déjà mortels pour les organismes marins calcifiants.

Un effondrement « domino » a conduit à l’étendue catastrophique de cette extinction de masse.

Le rejet massif de CO2 dans l’atmosphère a aussi mené à une augmentation des températures mondiales causée par l’effet de serre. De quoi altérer chimiquement les terres de notre planète. Pendant des milliers d’années, des quantités croissantes de nutriments ont atteint les océans viales rivières et les côtes. Des océans qui se sont retrouvés surfertilisés. Avec pour conséquence fâcheuse : un appauvrissement en oxygène à grande échelle et la modification de cycles élémentaires entiers. « Cet effondrement “domino” des cycles et processus interconnectés de maintien de la vie a finalement conduit à l’étendue catastrophique observée de l’extinction de masse à la frontière permien-triasique », résume Hanna Jurikova, auteur principale de l’étude.

POUR EN SAVOIR PLUS

La combustion du charbon a accentué la plus grande extinction de masse de tous les temps

Il y a 250 millions d’années, la Terre connaissait sa plus importante extinction de masse. Les chercheurs pensent aujourd’hui qu’elle a pu être le résultat d’un réchauffement climatique causé par la combustion d’une quantité colossale de charbon.

Article de Nathalie Mayer paru le 28/06/2020

Des chercheurs de l’université de l’État de l’Arizona (États-Unis) présentent des preuves de la combustion d’une quantité colossale de charbon à l’époque où a eu lieu la pire des extinctions de masse sur notre Terre. © Dmitriy, Adobe Stock

Il y a environ 250 millions d’années, celle que les chercheurs connaissent sous le nom d’extinction massive Permien-Trias faisait disparaître jusqu’à 96 % des espèces marines et 70 % des vertébrés qui peuplaient alors la Terre. Le résultat, probablement, d’une activité volcanique soutenue, provoquant un réchauffement climatique qui, à l’Équateur, a fait monter les températures de l’océan jusqu’à plus de 40 °C. Un réchauffement climatique qui pourrait avoir été causé par la combustion d’une quantité colossale de charbon.

Des chercheurs de l’université de l’État de l’Arizona (États-Unis) pensent aujourd’hui en avoir la preuve. Ils l’ont trouvé dans les roches volcanoclastiques des trapps de Sibérie. Près de huit millions de kilomètres carrés de roches basaltiques. Un paysage justement formé par les éruptions volcaniquesmassives qui ont eu lieu à l’époque dans la région.

Un bloc de charbon dans les basaltes de Sibérie. © Scott Simper, Université de l’État de l’Arizona

Du charbon dans les roches volcaniques

Sur le terrain comme dans les échantillons collectés — plus de 450 kg — et analysés ensuite en laboratoire, les chercheurs ont découvert des fragments de bois et de charbon. « Le fait que les magmasdes trapps sibériens incorporent ce type de matériau nous apporte la preuve que de grandes quantités de charbon et de matière organique ont brûlé au moment de l’éruption », explique Lindy Elkins-Tanton, chercheur, dans un communiqué.

Combustion de charbon et d’hydrocarbures, pluies acides, destruction de l’ozone. Les changements observés lors de l’extinction Permien-Trias présentent décidément des parallèles troublants avec ce qui se joue actuellement sur Terre. « Cela devrait nous donner un élan supplémentaire pour agir rapidement », conclut Lindy Elkins-Tanton.


La pire extinction massive de l’Histoire serait bien liée au volcanisme

Du mercure prisonnier de sédiments datés de plus de 250 millions d’années fournit une nouvelle preuve de l’implication d’un volcanisme soutenu dans l’extinction du Permien-Trias, la pire crise biologique enregistrée depuis que la vie s’épanouit sur Terre.

Article de Floriane Boyer paru le 22/04/2019

L'extinction massive du Permien-Trias il y a 252 millions d'années s'inscrit comme la plus grande catastrophe biologique de notre planète. Le volcanisme à l'origine de la formation des trapps de Sibérie est accusé d'avoir mis le feu aux poudres. © Illustration/Margaret Weiner/UC Creative Services

Moins populaire que la crise Crétacé-Tertiaire marquant la fin du règne des dinosaures il y a 65 millions d’années (Ma), l’extinction massive du Permien-Trias il y a 252 millions d’années (Ma) est cependant la plus grave de tous les temps, ayant rasé 95 % des espèces marines et 70 % des espèces terrestres en 10.000 à 100.000 ans. Des chercheurs chinois et américains, menés par Jun Shen de l’université des Géosciences de Chine, apportent une preuve convaincante en faveur de la théorie la plus largement acceptée pour expliquer cette hécatombe, celle d’un volcanisme prolongé et intense à l’origine des trapps de Sibérie.

Dans des roches sédimentaires datées de la frontière Permien-Trias réparties un peu partout à travers tout l’hémisphère Nord, les chercheurs ont observé un pic de mercure, avec des taux 3 à 8 fois plus élevés par rapport aux niveaux précédant la crise. Il a d’abord été injecté sous forme de vapeur dans les airs, à très haute altitude, ce qui suggère un lien avec l’activité volcanique d’ampleur qui a formé à cette époque les trapps de Sibérie. L’étude a été publiée dans Nature Communications.

Un pic de mercure dans les sédiments marins

Des preuves géologiques d’un lien entre les trapps de Sibérie et l’extinction Permien-Trias, certes pas inexistantes, restaient jusque-là sporadiques. Des recherches précédentes ont déjà fait état d’un pic de mercure sur quelques sites en Chine et au Canada. Pour cette nouvelle étude, Jun Shen et ses collègues montent d’un cran en analysant 391 échantillons de sédiments prélevés sur une dizaine de sites en Hongrie, aux États-Unis, au Japon, en Chine. Le pic de mercure se reproduit sur l’ensemble de ces lieux, témoignant du caractère global des retombées du volcanisme des trapps de Sibérie.

Les sédiments étudiés ont été datés à l’aide des dents fossiles de conodontes, des animaux marins ressemblant à des lamproies disparus en masse lors de l’extinction Permien-Trias, et des microfossilesde radiolaires, qui font partie du zooplancton. Comme l’indiquent ces restes fossiles, les sédiments proviennent d’anciens milieux marins, allant du plateau continental peu profond (moins de 100 mètres) aux abysses (plus de 2.000 mètres), en passant par la région intermédiaire, le talus continental. Les chercheurs ont constaté que dans les sédiments les plus profonds, le pic de mercure précède la limite Permien-Trias de 50.000 à 100.000 ans, tandis qu’il survient presque simultanément dans les sédiments plus proches de la surface.

Carte du monde au commencement du Trias (250 millions d'années), peu après la crise permienne (252 millions d'années). Les trapps de Sibérie figurent en rose, au nord de la Pangée à l'époque. Les triangles bleus, mauves et verts représentent les dix sites échantillonnés pour cette étude. Les différentes couleurs indiquent qu'ils proviennent de milieux ou de lieux géographiques différents, le bleu étant utilisé par exemple pour les sédiments issus des profondeurs abyssales de l'océan global Panthalassa entourant le supercontinent. Les points noirs marquent des sites analysés dans des recherches antérieures. Le pic de mercure aux environs de la limite Permien-Trias est observé pour tous ces sites. © Jun Shen et al., Nature Communications, 2019

La formation des trapps de Sibérie a mis le feu aux poudres

Le mercure a pu arriver dans les sédiments marins par deux voies : les airs ou le ruissellement de surface. Une analyse isotopique des quantités de mercure 202 et de mercure 199 réalisée sur trois des dix sites étudiés a permis de trancher, indiquant qu’il est plutôt d’origine atmosphérique. Les chercheurs estiment qu’il a été propulsé dans l’atmosphère par des éruptions volcaniques et/ou par la combustion de sédiments riches en matière organique, telle que le charbon. Il serait ensuite retombé en pluie dans les océans avant d’être rapidement capté par les sédiments.

Les éruptions qui ont donné naissance aux trapps de Sibérie il y a environ 252 Ma se sont échelonnées sur des centaines de milliers d’années avant et après l’extinction Permien-Trias. En s’épanchant horizontalement dans le sous-sol, formant ce que l’on appelle des sills (ou couches filon en français), les magmas ont pu rencontrer de vastes réserves de matière organique, en l’occurrence de charbon, dont la combustion a rejeté de grandes quantités de mercure, selon les chercheurs.

Trois millions de kilomètres cubes de cendres

En plus des vapeurs de mercure, du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre ont été émis dans l’atmosphère avec près de trois millions de kilomètres cubes de cendres, provoquant un réchauffement de 10 °C, une acidification des océans ou encore leur appauvrissement en oxygène dissous. Un scénario qui donne des frissons dans le dos puisqu’il rappelle ce que vit la Terre actuellement, à l’heure du réchauffement climatique d’origine anthropique et à l’aube de ce que l’on décrit parfois comme la sixième extinction de masse.

D’après les chercheurs, cette étude encourage à désigner le manque d’oxygène dans les océans comme principal responsable de la disparition des espèces. Elle indique que le pic de mercure, et donc d’intensité du volcanisme au niveau des trapps de Sibérie, apparaît jusqu’à 100.000 ans avant la crise Permien-Trias. La diminution des taux d’oxygène aurait en effet pris des milliers ou des dizaines de milliers d’années pour se mettre en place après que les éruptions volcaniques aient atteint leur paroxysme, expliquent les chercheurs. L’extinction des espèces marines aurait été plus immédiate si la hausse des températures en avait été la première cause.


Un volcanisme géant serait bien la cause de l’extinction de masse du Permien

Article de Jean-Luc Goudet, publié le 07/08/2017

La plus grande extinction de masse connue a eu lieu entre le Permien et le Trias, il y a environ 250 millions d’années. Selon une équipe américaine, elle aurait bien été provoquée par des épanchements de lave géants, là où se trouvent aujourd’hui les trapps de Sibérie.

Il y a 252 millions d’années, la Terre a connu une catastrophe si grave que plus de 90 % des espèces marines et au moins 70 % des espèces terrestres ont disparu durant un intervalle assez court, peut-être de 10.000 ans, en tout cas moins de 100.000. Pour expliquer cette énorme extinction de masse, la plus importante que l’on connaisse, plusieurs hypothèses ont été avancées. Certains ont pensé à des champignons, qui ont effectivement connu un succès resplendissant à cette époque, ou à des micro-organismes.

Un volcanisme géant serait bien la cause de l'extinction de masse du Permien. © James Thew, Fotolia

Depuis longtemps, cet évènement a été rapproché d’un épisode volcanique long et puissant, sûrement dévastateur, qui a donné naissance aux trapps de Sibérie. Cette immense région est une « grande province ignée », ou « province magmatique », selon les expressions des géologues pour désigner une vaste zone reposant sur un socle basaltique déposé lors d’épisodes volcaniques de grandes durées. À la fin du Permien, au moment de l’extinction de masse, donc, cette région sibérienne a connu de vastes épanchements de lave, à la manière des trapps du Deccan, souvent invoqués, eux, dans la dernière grande extinction, celle qui a vu disparaître les dinosaures il y a 65 millions d’années, en concurrence, ou en complément, avec l’hypothèse de l’impact d’un astéroïde. Les gaz libérés par ce basalte auraient produit un effet de serre ayant violemment modifié le climat global.

L'extension des trapps de Sibérie, s'étendant sur environ deux millions de kilomètres carrés. La carte (légendée en allemand) montre les régions où affleurent la lave (Lava), le tuf et les tuffites (Tuffe und Tuffite). © Jo Weber, CC by-nc-sa 3.0

Un scénario en trois phases pour expliquer l’extinction brutale

Cette explication se heurte cependant à quelques problèmes. La quantité de gaz à effet de serre n’aurait pas été suffisante et la coïncidence du calendrier n’est pas parfaite. Ces épanchements basaltiques ont commencé 300.000 ans avant la crise biologique. De plus, ils ont duré environ un million d’années, alors que l’extinction s’est déroulée sur une période bien plus courte, ce qui avait d’ailleurs conduit à l’hypothèse d’extinctions multiples. Il faut donc préciser un peu ces théories.

C’est ce qu’ont fait des scientifiques du US Geological Survey et du MIT, dont le travail vient d’être présenté dans un article de Nature Communications. Selon eux, le phénomène aurait connu trois phases et l’effet destructeur pour la vie aurait été indirect, né de la rencontre du magma avec des couches de charbon enfouies. Dans un premier temps, expliquent-ils, à partir de -252,24 millions d’années (Ma) et durant plus de 100.000 ans, la région connaît un volcanisme incessant, déposant en surface les deux tiers de la lave des trapps actuels, soit un million de kilomètres cubes (Stage 1 sur le schéma ci-dessous).

Scénario des évènements qui ont conduit aux trapps de Sibérie, dans le bassin de Toungouska, et à l'extinction de masse du Permien-Trias, selon l'équipe de Seth Burgess. Durant la première phase (Stage 1 sur le schéma), le magma monte surtout verticalement (formant des dykes) et déjà un peu horizontalement (les sills). Un volcanisme de surface de grande ampleur étale en surface les laves (Lavas sur la carte du bas) et les roches pyroclastiques (pyroclastic rocks). Durant la deuxième phase (Stage 2), le réseau de sills se développe (sill-complex growth). La lave se déploie surtout horizontalement et rencontre des roches sédimentaires, carbonées. Le contact produit des gaz à effet de serre (greenhouse gas), qui s'échappent. La température globale de la Terre commence alors à augmenter. L'émission de gaz va ensuite se réduire. Durant la troisième phase (Stage 3), elle s'affaiblit (Waning) jusqu'à disparaître tandis que la lave poursuit sa montée, perce le bouclier basaltique et produit à nouveau du volcanisme en surface. © Burgess et al., Nature Communications

La chaleur du magma a libéré des gaz à effet de serre

L’étape 2 (Stage 2 sur le schéma ci-dessus), qui coïncide très bien avec le début de l’extinction de masse, démarre à -251,907 Ma et voit la fin des épanchements en surface. Le magma remonte toujours des profondeurs mais il a déjà commencé à s’étaler horizontalement, en profondeur, au sein même des couches sédimentaires : ce sont des « sills », écoulements en nappes sous la surface du sol. Ceux-ci se seraient répandus sur 1,5 million de kilomètres carrés. Au niveau des bords du basalte refroidi, donc aux frontières de la région des trapps, la lave rencontre des sédiments riches en carbone. Ces derniers sont tellement échauffés qu’ils produisent des gaz à effet de serre (CO2 et CH4, c’est-à-dire du dioxyde de carbone et du méthane) s’échappant à travers le sol et s’élevant dans l’atmosphère.

C’est à cette époque que les géologues observent une élévation brutale de la température des eaux de surface des océans (+10 °C), en même temps qu’un déséquilibre carbone 12-carbone 13, témoin d’une dégradation des conditions environnementales. Voilà qui expliquerait la différence de temporalité entre les épanchements basaltiques, qui ont duré en tout plus d’un million d’années, et l’extinction massive, qui fut si brève : ce n’est que durant ce largage dans l’atmosphère de gaz à effet de serre que la température a grimpé, très vite, bousculant les écosystèmes.

Durant l’étape 3 (Stage 3 sur le schéma ci-dessus), le magma continuant à monter sous le socle basaltique, il finit par le percer à partir de -251,483 Ma, entamant une nouvelle phase éruptive. Et tout s’arrête à -250,2 Ma. La vie de la planète est dévastée. Les trilobites, ces arthropodes marins diversifiés et de tailles très variées, ne s’en remettront pas. Fougères et amphibiens sont au plus mal. Les thérapsides disparaissent presque tous, sauf quelques lignées parmi lesquelles figurent les ancêtres des mammifères. Mais la nouvelle ère qui s’annonce est celle des dinosaures, qui domineront les chaînes alimentaires jusqu’à ce qu’une nouvelle grande catastrophe frappe la Terre.


Extinction du Permien : des éruptions volcaniques en cause ?

Article de France-Science publié le 4 février 2005

La cause de l’extinction de masse qu’ont subie 70 % de la faune vivant sur terre et 90 % de la faune marine il y a 250 millions d’années est encore incertaine. Impact météoritique, éruption volcanique, changement climatique ?…

Deux études, publiées dans la revue Science, livrent quelques indices supplémentaires. La première, menée par Peter Ward, de l’université de Washington et ses collègues, porte sur des fossiles de reptileset d’amphibiens découverts dans le bassin de Karoo en Afrique du Sud. Grâce au paléomagnétisme des roches, l’équipe a pu reconstituer la séquence chronologique de la disparition des animaux ; elle s’est ainsi rendu compte que le processus a d’abord été progressif, s’étalant sur une dizaine de millions d’années, avant de s’accélérer à la limite du Permien et du Trias.

Selon la seconde étude, australienne cette fois, portant sur l’analyse de sédiments de la même période prélevés au large de l’Australie et de la Chine, l’oxygène se serait raréfié dans les couches supérieures de l’océan, avec une augmentation du nombre de cyanobactéries friandes de soufre, l’environnement marin à la surface devenant peu à peu toxique pour les espèces marines.

Toutes ces données semblent écarter l’hypothèse d’une catastrophe ponctuelle (la chute d’une météorite, par exemple) comme principale cause de la grande extinction du Permien-Trias (à distinguer de la disparition des dinosaures il y a 65 millions d’années). Selon les scientifiques, le responsable serait plutôt à chercher du côté des éruptions volcaniques de Sibérie qui auraient à cette époque libéré suffisamment de gaz à effet de serre pour modifier radicalement l’écosystème de la planète

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