Nombre de Français, sont persuadés aujourd’hui, que terrorisme rimerait avec Islam et Maghreb. Hélas non !C’est ainsi que durant de la guerre d’Algérie, en 1961, est créé, l’Organisation Armée Secrète (OAS), mouvement terroriste d’extrême droite, dont le slogan était « l’Algérie restera française ».
C’est ainsi que le 22 février Aimé Césaire reçoit l’ultimatum suivant d’un des chefs de l’OAS, le général Salan : « Nous vous demandons instamment de mettre un terme à vos activités subversives et séparatistes, afin de nous éviter la pénible obligation de vous infliger les sanctions spéciales réserves aux traîtres de votre espèce »
Source : Le Monde du 22 février 1962
On croit rêver !
Soixante ans plus tard, la mémoire demande raffraîchissement. Ce mot d’ordre d’ « Autonomie interne », d’où vient-il et que signifie-t-il ?
En dépit des idées reçues, ce slogan ne vient pas du PPM, mais de Singhor et date de 1958, à l’occasion des discussions sur la décolonisation des pays africains. A la même époque, un débat est mené sur le statut des DOM. Et surtout leur application. C’est la recherche d’une départementalisation adaptée.
Les débats sont à ce point passionnés que le 22 janvier 1958 à Fort-de-France, Aimé Césaire réclame « la liquidation du contentieux martiniquais » qui ne concerne que le social, la refonte du statut des DOM et l’unité d’action.
Comme le dira le Dr Aliker le 26 février 1960« Aucun des cadres constitutionnels n’ayant été faits pour nous, il nous faut trouver un statut « sur mesure ».
Et c’était l’Autonomie Interne. Qui peut mener à l’indépendance ; ou pas. Mais qui intrinsèquement, est une forme de décentralisation dans le cadre du statut départemental de l’article 73.
C’est bien pourquoi en 1983, à l’arrivée de François Mitterrand, Aimé Césaire décrétera le moratoire et non l’abandon de l’Autonomie Interne. La Décentralisation était dans les tuyaux. S’obstiner risquait de faire échouer cette départementalisation adaptée, pour laquelle Aimé Césaire se battait depuis un quart de siècle.
Source : Léo Elisabeth
Eric Hersilie-Héloïse