Décédé lundi 6 septembre à l’âge de 73 ans après avoir passé 39 ans dans un coma végétatif, l’ancien international de football Jean-Pierre Adams a pu compter jusqu’à son dernier souffle sur le soutien indéfectible de sa femme, Bernadette.
Mort ce lundi 6 septembre au CHU de Nîmes à l’âge de 73 ans après avoir passé 39 ans dans un coma végétatif à la suite d’un accident d’anesthésie lors d’une opération bénigne l’un de ses genoux en 1981, le footballeur Jean-Pierre Adams, ancien défenseur de Nîmes, Nice et du PSG, a pu compter sur le soutien indéfectible de sa femme, Bernadette, restée continuellement à son chevet. Il s’était uni à elle il y a 52 ans.
Un exemple de dévouement et une leçon d’amour dont elle avait témoigné à plusieurs reprises. Ainsi, son quotidien s’articulait autour de celui de son époux qui respirait, alternait phases de sommeil et phases en éveil les yeux grands ouverts mais dans l’incapacité de communiquer verbalement avec quiconque. Dans le huis-clos d’une chambre totalement dédiée à l’ancien joueur de l’équipe de France, elle a vécu à son chevet. Afin de soulager son quotidien, elle prenait soin de diffuser boucle les morceaux de ses chanteurs préférés parmi lesquels figuraient Aretha Franklyn, Ottis Reading ou encore Chuck Berry.
Opposée à l’euthanasie
Un combat éreintant de chaque instant mené seule, emblématique du débat sociétal sur la fin de vie. « On ne m’a jamais posé la question de l’euthanasie pour Jean-Pierre, parce qu’il n’a été branché dans le coma que quelques semaines, mais j’aurais dit non certainement. On se dit que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir », témoignait-elle dans les colonnes du Point en 2019. Bien qu’elle vivait dans l’espérance de voir son mari se réveiller un jour, Bernadette Adams craignait par-dessus tout de mourir avant le « Roc » (surnom donné à Jean-Pierre Adams pour sa capacité à annihiler les actions adverses), s’inquiétant de savoir qui aurait pu poursuivre son action de charité et de dévouement.
Elle avait aussi rappelé avec une mémoire impressionnante les derniers mots que lui avait dédié son mari avant d’être opéré. « Tout va bien, je suis en pleine forme. C’est à 11h que je vais être opéré. Pense à moi quand même, mais viens me chercher dans huit jours, et n’oublie pas alors, une paire de béquilles », l’avait-il rassuré. Des paroles qui prennent aujourd’hui une résonnance particulière. L’OGC Nice a annoncé lui rendre hommage le 19 septembre prochain avant le derby contre l’AS Monaco disputé à l’Allianz Riviera.