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    Home » JO PARIS 2024 : Une parenthèse enchantée ou de nouveaux paradigmes pour le sport guadeloupéen ?
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    JO PARIS 2024 : Une parenthèse enchantée ou de nouveaux paradigmes pour le sport guadeloupéen ?

    septembre 4, 2024Aucun commentaire
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    Les Jeux Olympiques de Paris 2024 marquent une étape importante pour le sport en Guadeloupe, entre succès international et questionnements locaux. Dans cette tribune percutante, Harry Méphon, Docteur en sociologie et ancien athlète de haut niveau, explore si ces jeux sont une simple parenthèse enchantée ou le point de départ de nouveaux paradigmes pour le sport guadeloupéen. Découvrez son analyse approfondie des performances, des enjeux politiques, et des leçons à tirer pour l’avenir du sport dans les îles françaises.

    Philippe PIED


    L’extinction de la flamme olympique, le 11 août, a mis fin à 19 jours de compétition de la XXIIIe Olympiade, qui a débuté le 26 juillet.

    Le contexte pesant lié aux conflits internationaux, les élections législatives inattendues plongeant la France dans une impasse politique, les menaces terroristes, la montée du racisme et de l’antisémitisme ont pesé sur l’événement. Les jeux ont débuté dans l’indifférence de la population française, peu enthousiaste à accueillir une organisation jugée onéreuse, voire inutile pour la promotion du sport. Les Parisiens, de peur des troubles dans leur vie quotidienne, ont fui la capitale. Les mauvais augures laissaient peu de garanties de réussite et de succès aux organisateurs.

    La réponse fut donnée dès la cérémonie d’ouverture d’un nouveau genre, une parade nautique sur la Seine. Le parti pris de la transgression de Thomas Jolly, le directeur artistique, a suscité des débats, rappelant ainsi que les Jeux Olympiques sont des moments d’exaltation, de batailles culturelles, de représentations du sport et du monde. La présence dans le script de nombreux Guadeloupéens a marqué ce moment avec pour apothéose l’embrasement de la vasque de la Montgolfière par un duo de légendes olympiques guadeloupéennes, Teddy Riner et Marie-José Pérec.

    Des jeux placés au cœur de la cité, la ville transformée en stade

    Placer les épreuves sportives dans le décor des plus belles places parisiennes transformées en stade – comme la place de la Concorde, le Grand Palais, le Trocadéro, le musée du Louvre, la tour Eiffel, le Champ de Mars, le château de Versailles, la butte Montmartre, le pont Alexandre III, et un détour tahitien par la vague de Teahupo’o – a été un pari audacieux et réussi.

    La presse internationale, souvent critique envers la France, a été unanime à reconnaître un succès, illustrant l’ambition française à travers l’émerveillement suscité par les belles images de Paris. La réussite de l’événement repose sur la propreté, la sécurité, l’efficacité des transports et aussi sur les bonnes performances françaises. Le risque d’un revers, d’un coût social ou financier à payer, une réalité qui, tôt ou tard, rattrapera ces constats immédiats, n’est pas à exclure.

    Les chiffres du succès

    Plus de 58,4 millions de Français ont suivi les jeux à la télévision.9,5 millions de billets ont été vendus (dépassant le record de 8,3 M d’Atlanta). Sur le plan sportif, en l’absence de la Russie – 4e aux Jeux de Londres 2012 et de Rio 2016, 5e aux Jeux de Tokyo 2021 – les États-Unis, avec 125 médailles, dominent la Chine (91 médailles), le Japon (45 médailles) et l’Australie (52). La France, avec 64 médailles, termine à la 5e place, son meilleur résultat olympique. Ce tableau des médailles est devenu un outil géopolitique et un élément de soft power pour montrer la puissance des nations et, en interne, pour vanter les bienfaits de la politique des gouvernements.

    De nouvelles stars émergent, d’autres confirment leur talent. La gymnaste américaine Simone Biles, le nageur français Léon Marchand, le perchiste suédois Mondo Duplantis, les Américaines Sydney McLaughlin aux haies et Gabby Thomas en sprint, Grant Holloway aux haies, le lutteur cubain Mijan Lopez, le Guadeloupéen Teddy Riner, et, dans un autre registre, le rappeur américain Snoop Dogg incarnent ces vedettes de Paris 2024.

    L’inexorable triomphe de Teddy Riner, la célébration avec les siens

    Les Guadeloupéens ont répondu présent avec 17 médailles : 4 médailles d’or (Teddy Riner, 2 en judo ; Sarah Léonie Cysique ; Jefferson Lee Jopseh en rugby à 7) ; 10 médailles d’argent (Alexandre Lacazette et Killian Sildilia en football ; Orlane Kanor et Méline Nocandy en handball ; Mattew Strazel et Rudy Gobert en basket ; Yannick Borel, Coraline Vitalis et Marie-Florance Candassamy en escrime) ; 3 médailles de bronze (Sarah Léonie Cysique en judo, Enzo Lefort en escrime et Cyrian Ravet en taekwondo).

    La 5e médaille d’or olympique remportée par Teddy Riner renforce sa légende dans le judo mondial et les sommets de l’Olympe. Le besoin de célébrer en Guadeloupe avec les siens, lors d’un voyage éclair, fera date. La ferveur populaire exprimée lors de son accueil à l’aéroport démontre à quel point le sport en Guadeloupe fait communauté. Le champion incarne une force d’identification à son territoire, donnant de la fierté à toutes les catégories sociales. Le Trinidadien V.S. Naipaul a observé ce fait dans la Caraïbe : « Dans une société qui n’exigeait aucun talent et n’offrait aucune récompense au mérite, le cricket était la seule activité permettant à un homme de développer pleinement ses capacités et d’être mesuré aux critères internationaux. »

    La mondialisation des sports, la Caraïbe, un réservoir athlétique exceptionnel

    Paris 2024 a illustré l’état de la mondialisation des sports. L’athlétisme, la discipline sportive la plus mondialisée, a rassemblé 1779 athlètes de 195 nations. Ce sport permet aux « petites nations » de rivaliser avec les grandes puissances. De grandes performances ont été réalisées : 3 records du monde, 13 records olympiques, 21 records continentaux et 99 records nationaux ont été battus. Les lancers ont vu l’émergence des ressortissants d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et de la Caraïbe aux places d’honneur. Les victoires du Jamaïcain Roje Stona au poids (70 m) avec un record olympique, de la Japonaise Haruka Kitaguchi au javelot (65,80 m), ainsi que celle du Pakistanais Arshad Nadeem (92,97 m) avec un record olympique devant l’Indien Neeraj Chopra (89,45 m) et le Grenadien Anderson Peters (88,54 m) illustrent cette tendance.

    Si les USA dominent outrageusement l’athlétisme, le poids de l’Afrique se maintient dans les longues distances, avec le Kenya, l’Éthiopie et l’Ouganda. L’avenir du sprint mondial est venu du Botswana avec Letsile Tebogo (19.46), record d’Afrique, qui s’impose au 200 m devant les Américains, notamment l’exubérant champion olympique du 100 m Noah Lyles (19.70). Ce jeune sprinter africain, doté d’un registre de course important -médaillé d’argent au 4×400 m- est en capacité de battre le record du 200 m de Bolt. Ce dernier, grand absent des Jeux, loin de l’équipe jamaïcaine en proie à des conflits internes, a pu constater les avancées des performances des autres nations de la Caraïbe. Les plus grandes surprises viennent de nos voisins de Sainte-Lucie avec le titre olympique de la puissante Julien Alfred sur 100 m (10.72) et l’argent au 200 m (22.08), ainsi que de la Dominicaine Thea Lafond (15,02 m), qui s’impose au triple saut dans un concours où 5 des 8 finalistes sont de la Caraïbe. Chez les hommes, 3 ex-Cubains, après un concours exceptionnel (8 sauteurs à plus de 17 m), forment le podium olympique : Jordan Fortun (17,86 m), naturalisé espagnol, Pedro Pichardo (17,84 m), naturalisé portugais, et Andy Hernandez, naturalisé italien (17,64 m), sans oublier le Cubain Lazaro Martinez (17,34 m), qui finit à la 8e place. Maridleidy Paulino (48.17) de Saint-Domingue s’impose au 400 m, effaçant le record olympique de Marie-José Pérec. La Caraïbe reste un réservoir athlétique exceptionnel où les écarts se creusent inexorablement avec les îles francophones.

    L’athlétisme des Antilles françaises s’installe dans le déclin

    L’unique médaille française remportée par Cyréna Samba-Mayela au 100 m haies (12.34) traduit le déclin annoncé de l’athlétisme français depuis une décennie. Le faible nombre d’athlètes des Antilles françaises et leur faible compétitivité au niveau olympique parachèvent l’échec des politiques menées dans l’athlétisme par les instances nationales depuis plus de 20 ans.

    Il y a 28 ans, Marie-José Pérec, championne olympique du 400 m en 48.25 (Atlanta 1996), Christine Arron devenait championne d’Europe en 10.73 au 100 m (1998) ; Max Morinière, Raymonde Naigre et Pascal Théophile dominaient les sprinters caribéens lors des Carifta Games. Ces performances n’ont pas été prises au sérieux. Nos territoires n’ont pas fait l’objet d’une réflexion et d’un traitement spécifique pour conserver et valoriser ces avances techniques, avec des accompagnements appropriés aux athlètes, des moyens destinés aux clubs et la formation des cadres. Bien au contraire, ces départements, déconsidérés sur le plan national, se sont vidés de leur singularité par l’application de programmes fédéraux et scolaires inadaptés aux caractéristiques de nos populations, orientant les athlètes vers le confort et le loisir au détriment du travail, de la technique et de la compétition.

    Les athlètes performants de Sainte-Lucie, de la Dominique et de Saint-Domingue, pour la plupart s’entraînant aux États-Unis, n’ont pas été formés dans leurs îles à la panacée du « kid athlé ». Les méthodes d’entraînement qui donnaient des résultats, comme celle d’Antoine Chérubin, n’ont pas été poursuivies, elles ont été combattues. En l’absence de détection massive, de plan de développement à long terme et de valorisation d’entrainement, l’athlétisme navigue à vue, sans exigence de résultats de haute performance.

    La Caraïbe : entre croyance et idéologie

    L’athlétisme local repose sur des clubs peu structurés, à faible taux d’encadrement, où les compétences n’arrivent pas à se fédérer. La pratique se vit sur des nostalgies du passé et des discours idéologiques. La Caraïbe, souvent présentée comme un lieu d’excellence, reste concrètement, un espace de villégiature pour des événementiels ou des voyages en compétition, sans échange de savoirs entre les experts sur les méthodes d’entraînement. La croyance selon laquelle la confrontation dans la Caraïbe – souvent sans préparation – fera émerger les performances et réglera toutes les carences structurelles de l’athlétisme est insuffisante pour recréer la compétitivité de nos sportifs.

    Les discours argumentent le manque d’infrastructures, considéré comme un frein majeur pour justifier l’absence de résultats de haute performance, ignorant les réalités, alors que le conseil régional construit huit nouvelles pistes synthétiques, une piscine olympique, ainsi qu’un CREPS labellisé centre de préparation olympique, doté d’une piste avec de nouvelles technologies, autrement dit des conditions matérielles dont ne disposent pas nos voisins de la Caraïbe.

    Transformer la parenthèse enchantée à partir de nouvelles visions

    Au moment où les fédérations nationales et les ligues locales renouvellent leurs gouvernances pour la prochaine olympiade, la parenthèse de Paris 2024 est une opportunité à saisir pour rompre avec les schémas inopérants biens installés et exiger des futurs dirigeants d’autres ambitions pour le sport guadeloupéen. L’héritage prévu par les instances nationales ne doit pas rester une vaine promesse vide de sens, une quête récurrente ; il doit se concrétiser dans une volonté politique et des financements conséquent qui ne relèguent pas nos territoires aux oubliettes, devenant une marionnette qu’on replace dans une vitrine à chaque olympiade.

    C’est un défi compliqué qui se heurte aux difficultés structurelles que traversent certaines ligues locales, ainsi qu’aux réductions des dotations de fonds publics, où le secteur privé demeure frileux dans une société vieillissante où les inégalités sociales progressent ; les jeunes n’ont plus « faim », la valeur travail et le goût de l’effort sont remis en question de manière permanente, surtout en comparaison avec les économies de nos voisins de la Caraïbe. La Guadeloupe n’a plus à prouver ses apports à la nation, elle a trop fait sans retour ; elle mérite plus de reconnaissance et de valorisation de ses potentialités.

    Paris 2024 n’a pas transformé subitement la France en un pays sportif. Donner le goût des activités physiques à la population, assimiler la haute performance sportive où des choix stratégiques doivent être faits et améliorer la santé publique sont des voies à suivre. La route vers les prochains jeux olympiques de Los Angeles 2028 doit passer par une Guadeloupe sportive mieux structurée, donc plus performante.

    Harry MEPHON :

    • Docteur en sociologie,
    • Ancien sportif de haute performance (athlétisme), entraîneur d’athlétisme, préparateur physique de sportifs de haute performance, a participé à de nombreux congrès internationaux d’entraîneurs des Amériques et de la Caraïbe,
    • Observateur des grands évènements sportifs Jeux Olympiques de 1988 à 2024 et de 10 championnats du monde d’athlétisme,
    • Auteur de : « Corps et Société en Guadeloupe » (2007) et « Anthologie du Sport Guadeloupéen » (2011).

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