La Martinique tourne bel et bien le dos au tourisme de masse. Preuve en est, cette semaine du tourisme durable organisée par la Chambre de commerce et d’industrie de la Martinique (CCIM) en partenariat avec l’Ademe et l’Office de l’Eau.
Cette semaine a pour objectif d’accompagner les acteurs du tourisme dans une démarche plus vertueuse dans le développement durable. Lundi matin, pour l’atelier inaugural. Il était question d’établir un état des lieux des effets du réchauffement climatique dans le monde et plus particulièrement en Martinique. Un constat alarmant fait par Martine Lheureux, animatrice chez Stratégie résilience.
Le réchauffement climatique s’invite déjà insidieusement dans la vie privée et la vie professionnelle de chacun. Comment poursuivre son activité en cas de coupure d’eau et/ou d’électricité ? Difficilement. L’animatrice ajoute : « Les océans sont énormes donc ils ont mis du temps à monter en température. Mais depuis 2023, les températures des océans se sont complètement affolées. » En 150 ans, la température est montée de 1,6°C. Signé en 2015, l’accord de Paris est un traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques. Il a été adopté par 196 parties lors de la COP 21, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Paris, France. Il est entré en vigueur le 4 novembre 2016. Son objectif primordial est de maintenir « l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels » et de poursuivre les efforts « pour limiter l’augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels », selon la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
« Cependant, ces dernières années, les dirigeants mondiaux ont souligné la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin de ce siècle. En effet, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU (GIEC) indique que le franchissement du seuil de 1,5°C risque de déclencher des impacts beaucoup plus graves sur les changements climatiques, notamment des sécheresses, des vagues de chaleur et des précipitations plus fréquentes et plus graves. Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, les émissions de gaz à effet de serre doivent culminer avant 2025 au plus tard et diminuer de 43% d’ici 2030. » L’année 2024 est la plus chaude enregistrée dans le monde.
Martine Lheureux insiste : « La santé est la grande oubliée du changement climatique. » Des écoles fermées à cause des émanations des sargasses et les alertes à la brume de sables lors desquelles l’activité physique est fortement déconseillée.
Depuis 2021, via le fonds tourisme durable, plus de 200 entreprises ont été accompagnées à travers des aides et de conseils pour recourir aux dispositifs d’accompagnement pour investir. En tout, près de 400 000 euros ont été mobilisés.
Laurianne Nomel